Voici Claire Motte, telle exactement que je la découvris au Palais des Sports de ma ville, l'année 1974...
Coup de foudre! Elle était étoile de l'opéra de Paris et avait dansé, pour un gala d'étoiles qui réunissait Bessy, Pontois, la courageuse Janine Charrat, Denard, je crois, Atanassoff, le pas de deux de Don Quichotte!
J'étais une enfant, mais ce fut un moment inoubliable. Tellement inoubliable que plus de trente ans plus tard, je m'en souviens encore!
Je rends d'abord hommage à sa "flamme", c'est ce que l'on voyait en premier! Cette impétuosité immense, cette fougue, cette passion qui l'animaient en scène. Une fois le rideau tombé, elle travaillait énormément, avec rigueur, discipline, ténacité, sans rien se laisser passer.
Mais sur scène, sa joie éclatait, elle était un feu vivant et dansant, et c'était tellement fort qu'en rentrant chez soi, sa flamme continuait de danser en nous.
A cette époque là, la télévision aimait bien la danse classique et je pouvais la voir dans des émissions de danse, trouver des articles sur elle dans la presse populaire... je l'adulais!
Au conservatoire National Supérieur de Paris, elle fut ensuite un professeur aimé qui enseigna avec intelligence. Noureev la nomma en 1983 professeur à l'Opéra de Paris.
D'ailleurs, j'ai même eu l'immense plaisir de suivre un stage de danse classique pendant quinze jours. Au vue de mon piètre niveau que m'avait donné la petite école de danse de ma ville, je n'ai pu aller qu'avec les débutants ( des enfants) alors que j'étais déjà une jeune adulte. Mais Claire Motte corrigea tout le monde de la même façon, donna son savoir avec générosité, et m'encouragea même très gentiment à continuer...
chapeau bas! une grande artiste dans toute sa simplicité!
Dans un vieux livre qui date des années 70, j'ai " la barre" par Claire Motte
La barre, c'est tous les exercices que font quotidiennement les danseurs pour échauffer leurs corps : pliés, dégagés, ronds de jambes, battements, petits frappés sur le coup de pied, etc...
Ce que j'ai pu les regarder, ces images! tous les jours, je m'y replongeais!
Malheureusement, cette grande artiste qui participa à de très nombreuses créations, tout le temps qu'elle fut à l'opéra , partit sans un bruit... et beaucoup trop tôt!
Il était question que l'on nomme l'une des places de Paris " Place Claire Motte" mais je ne sais pas où en est ce projet....
Voici un article sur la mort de Claire Motte ( 1937-1986) qui fait référence à l'aide qu'elle apporta à Noureev quand il passa à "l'Ouest"
ref : hérald tribune
July 18, 1986
Claire Motte, ballet mistress of the Paris Opera Ballet and formerly one of the French company's leading ballerinas, died Wednesday in Paris after a long illness. She was 48 years old.
Miss Motte, a very strong technician with a dramatic style, held the rank of ''etoile,'' or star, from 1960 through 1979. Rudolf Nureyev, who had been befriended by Miss Motte before his defection from the Kirov Ballet in 1961, appointed her ballet mistress of the Paris Opera Ballet immediately after he became its artistic director in 1983.
Born in Belfort, , Miss Motte entered the Paris Opera Ballet school and then joined the troupe in 1952. She created the role of Esmeralda in Roland Petit's ''Notre Dame de Paris,'' among others. Miss Motte, a frequent partner of Jean-Pierre Bonnefous before he joined the New York City Ballet, appeared with him as a guest with the Eglevsky Ballet and at the Jacob's Pillow Dance Festival in the 1960's. Because of her illness, Miss Motte could not accompany the Paris Opera Ballet on its current American engagement.