29 décembre 2009
2
29
/12
/décembre
/2009
20:04
petit compte rendu écrit sur critical dance, danser en français à l'issu de la représentation. Je le livre tel qu'il a été écrit, c'est à dire, en un trait
representation du dimanche 23 octobre
Ganio, Osta, Hilaire, Guerri, Isoart
Je suis ressortie heureuse de cette representation, car j'y ai ressenti des émotions très fortes à plusieurs reprises. Mais le ballet en lui même ne m'a pas entièrement convaincue : des scènes très fortes émotionnellement ou poétiquement voisinnent ( à mon avis) avec des scènes plus bavardes et un peu creuses... ce qui fait que pendant le spectacle je passais du plus vif intêret à un certain ennui.
La musique ne va pas avec le propos?
Mais justement, si! Je n'avais pas envie d'écouter les 4 saisons, et NLR leur restitue une force dramatique a laquelle je ne m'attendais pas. La danse revivifie cette oeuvre cent fois écoutées... c'est quand même très fort! et pourtant, que de fausses notes : qu'a cela ne tiennent, par la danse les 4 saisons étaient comme rajeunies, comme rendues à leur propos universel. Par ailleurs, la musique n'est pas que charmante et légère : le final de l'hiver, le dernier mouvement de l'été, le deuxième de l'automne ont une puissance dramatique qui enfant ( et aujourd'hui en voyant Ganio) me bouleversait à me faire pleurer. Je les trouvais pleine de souffrance!) sans parler de tous ces frottements de seconde au clavecin qui crée quelque chose d'hypnotique, de mystérieux et non pas de léger!
Vois t'on un Caligula fou, sanguinaire, orgiaque?
Non, ce n'est pas le premier propos ; ce n'est pas ce qu'a voulu N Leriche, précisément puisqu'en lisant la vie des douze césars il a découvert des facettes inconnues de Caligula
pendant tout le spectacle je n'ai pu m'empêcher d'imaginer J Belingard, et je me suis dit : c'est comme pour Ivan le Terrible
NLR campait un Ivan despotique, fort, Martinez campait un Ivan fou! fou d'amour, entre autre! ( en simplifiant)
Là, en voyant Ganio, on voit un Caligula malade, fragile, terrassé par des crises d'épilespie, un Caligula qui passe d'une émotion à une autre sans transition... dans son premier grand solo ( sur l'été) Ganio a donné une énergie, une virtuosité, un drame a sa danse qui m'ont clouée sur mon fauteuil... j'adore cet artiste! et pourtant, j'étais si déçue de ne pas voir Bélingart que je ne m'attendais pas à être aussi receptive...
plus le spectacle a avancé, plus Ganio a donné tout son registre d'artiste à son personnage; j'envie ceux qui le verront dans trois ou quatre representations; et puis je salue son courage : ce n'était pas ce jour là qu'il devait danser: il devait avoir un trac... ses dernières variations montrent tout ce qu'il y a en lui : maturité, virtuosité, fougue, passion...
lorsqu'il est en scène et qu'il ne danse pas, il incarne un Caligula un peu perdu, comme un homme qui manquerait de repères, comme un enfant poussé trop vite sur la scène du pouvoir
l'utilisation de la scène est très interessante : avant scène pour la pantomime, fond de scène pour l'imaginaire de Caligula, tout ce qu'il ne peut pas atteindre ( heu, c'est mon interprétation) puisque la lune descend et monte par cet escalier. scène utilisé pour l'espace dansé, arrière colonne pour ce qui se trame dans l'ombre, ciel pour le monde du destin? sur cette vaste toile noire qui surplombe la scène sont projetées des videos qui sont étranges (on peut imaginer ce qu'on veut : poussière d'étoiles, monde microcosme, cellule vue au microscope)
j'ai adoré toutes les scènes de pantomime
Hilaire est certes fabuleux, mais en plus, ces quatre figures blanches qui se meuvent comme en miroir ( les trois hommes en jupes blanches m'ont rappelé les Parques, ou des figures du destin) rompent le temps du drame. Ensuite, lorsque la pantomime se déplacera sur la scène avec la musique non plus electronique ( très belle) mais avec celle de Vivaldi, on sait que les choses vont changer
ces scènes sont très réussies, novatrices, poétiques, et captivantes : a chaque fois je retenais mon souffle, j'étais aspirée par l'intentité du mouvement et sa concentration. C'est au moment où le mouvement se suspend, quitte le domaine de l'énergie brute ou du monde plastique ( on danse suivant des codes, on crée des figures, on donne à l'énergie qui nous habite tout son poids en dansant) pour entrer dans celui plus subtil où le coprs joue avec l'énergie, la sculpe, lui donne une forme, au lieu de se laisser porter par elle, que tout se joue. Hilaire était parfaitement à l'aise avec ce langage et on oubliait tout le reste du ballet pendant les quelques minutes pendant lesquels il dansait. J'ai compris pourquoi NLR avait choisi ces scènes pour le passeport, et j'ai ainsi pu les savourer pleinement.
Caligula ne raconte pas une histoire, mais présente plutôt les différentes facettes de l'empereur : son amour de la lune, ( évanescente C M Osta) sa folie, sa cruauté envers les sénateurs, son amour pour son cheval
cette scène qui aurait pu être d'un ridicule achevé est l'une des plus belles du ballet ( rien que pour elle, cela vaut la peine de voir Caligula!)
j'ai vraiment repensé à ce cavalier espagnol faisant faire des mouvements d'école à son cheval qui visiblement l'aimait de tout son coeur de cheval!
là, on voit Caligula dresser à la longe Isoart-Incitatus, et c'est terriblement poétique et émouvant; Caligula entre tout à coup dans une autre dimension.
Les scènes du corps de ballet sont inégales : j'ai trouvé certaines moi aussi un peu scolaires mais d'autres inventives et très réussies.
J'ai beaucoup aimé voir des filles dans le groupe des garçons et des garçons dans le groupe des filles.
Les costumes suggèrent plus qu'ils imposent... celui de Caligula intrigue. On se demande : qu'est ce? que veut il dire?
NLR dit qu'en lisant la vie de Caligula, il a été étonné d'avoir de l'empereur une vision autre que celle qu'il connaissait,qu'on connait habituellement et que c'est cela qu'il a voulu exploiter.
Bref, un ballet que je reverrai volontiers pour explorer certaines choses, et voir le rôle de Chearea par Romoli.
Le travail chorégraphie est riche, profond, mais un peu inégal. Ce n'en est pas moins une oeuvre inspirée, où l'on sent tout l'univers de NLR. J'en redemande!
Ganio, Osta, Hilaire, Guerri, Isoart
Je suis ressortie heureuse de cette representation, car j'y ai ressenti des émotions très fortes à plusieurs reprises. Mais le ballet en lui même ne m'a pas entièrement convaincue : des scènes très fortes émotionnellement ou poétiquement voisinnent ( à mon avis) avec des scènes plus bavardes et un peu creuses... ce qui fait que pendant le spectacle je passais du plus vif intêret à un certain ennui.
La musique ne va pas avec le propos?
Mais justement, si! Je n'avais pas envie d'écouter les 4 saisons, et NLR leur restitue une force dramatique a laquelle je ne m'attendais pas. La danse revivifie cette oeuvre cent fois écoutées... c'est quand même très fort! et pourtant, que de fausses notes : qu'a cela ne tiennent, par la danse les 4 saisons étaient comme rajeunies, comme rendues à leur propos universel. Par ailleurs, la musique n'est pas que charmante et légère : le final de l'hiver, le dernier mouvement de l'été, le deuxième de l'automne ont une puissance dramatique qui enfant ( et aujourd'hui en voyant Ganio) me bouleversait à me faire pleurer. Je les trouvais pleine de souffrance!) sans parler de tous ces frottements de seconde au clavecin qui crée quelque chose d'hypnotique, de mystérieux et non pas de léger!
Vois t'on un Caligula fou, sanguinaire, orgiaque?
Non, ce n'est pas le premier propos ; ce n'est pas ce qu'a voulu N Leriche, précisément puisqu'en lisant la vie des douze césars il a découvert des facettes inconnues de Caligula
pendant tout le spectacle je n'ai pu m'empêcher d'imaginer J Belingard, et je me suis dit : c'est comme pour Ivan le Terrible
NLR campait un Ivan despotique, fort, Martinez campait un Ivan fou! fou d'amour, entre autre! ( en simplifiant)
Là, en voyant Ganio, on voit un Caligula malade, fragile, terrassé par des crises d'épilespie, un Caligula qui passe d'une émotion à une autre sans transition... dans son premier grand solo ( sur l'été) Ganio a donné une énergie, une virtuosité, un drame a sa danse qui m'ont clouée sur mon fauteuil... j'adore cet artiste! et pourtant, j'étais si déçue de ne pas voir Bélingart que je ne m'attendais pas à être aussi receptive...
plus le spectacle a avancé, plus Ganio a donné tout son registre d'artiste à son personnage; j'envie ceux qui le verront dans trois ou quatre representations; et puis je salue son courage : ce n'était pas ce jour là qu'il devait danser: il devait avoir un trac... ses dernières variations montrent tout ce qu'il y a en lui : maturité, virtuosité, fougue, passion...
lorsqu'il est en scène et qu'il ne danse pas, il incarne un Caligula un peu perdu, comme un homme qui manquerait de repères, comme un enfant poussé trop vite sur la scène du pouvoir
l'utilisation de la scène est très interessante : avant scène pour la pantomime, fond de scène pour l'imaginaire de Caligula, tout ce qu'il ne peut pas atteindre ( heu, c'est mon interprétation) puisque la lune descend et monte par cet escalier. scène utilisé pour l'espace dansé, arrière colonne pour ce qui se trame dans l'ombre, ciel pour le monde du destin? sur cette vaste toile noire qui surplombe la scène sont projetées des videos qui sont étranges (on peut imaginer ce qu'on veut : poussière d'étoiles, monde microcosme, cellule vue au microscope)
j'ai adoré toutes les scènes de pantomime
Hilaire est certes fabuleux, mais en plus, ces quatre figures blanches qui se meuvent comme en miroir ( les trois hommes en jupes blanches m'ont rappelé les Parques, ou des figures du destin) rompent le temps du drame. Ensuite, lorsque la pantomime se déplacera sur la scène avec la musique non plus electronique ( très belle) mais avec celle de Vivaldi, on sait que les choses vont changer
ces scènes sont très réussies, novatrices, poétiques, et captivantes : a chaque fois je retenais mon souffle, j'étais aspirée par l'intentité du mouvement et sa concentration. C'est au moment où le mouvement se suspend, quitte le domaine de l'énergie brute ou du monde plastique ( on danse suivant des codes, on crée des figures, on donne à l'énergie qui nous habite tout son poids en dansant) pour entrer dans celui plus subtil où le coprs joue avec l'énergie, la sculpe, lui donne une forme, au lieu de se laisser porter par elle, que tout se joue. Hilaire était parfaitement à l'aise avec ce langage et on oubliait tout le reste du ballet pendant les quelques minutes pendant lesquels il dansait. J'ai compris pourquoi NLR avait choisi ces scènes pour le passeport, et j'ai ainsi pu les savourer pleinement.
Caligula ne raconte pas une histoire, mais présente plutôt les différentes facettes de l'empereur : son amour de la lune, ( évanescente C M Osta) sa folie, sa cruauté envers les sénateurs, son amour pour son cheval
cette scène qui aurait pu être d'un ridicule achevé est l'une des plus belles du ballet ( rien que pour elle, cela vaut la peine de voir Caligula!)
j'ai vraiment repensé à ce cavalier espagnol faisant faire des mouvements d'école à son cheval qui visiblement l'aimait de tout son coeur de cheval!
là, on voit Caligula dresser à la longe Isoart-Incitatus, et c'est terriblement poétique et émouvant; Caligula entre tout à coup dans une autre dimension.
Les scènes du corps de ballet sont inégales : j'ai trouvé certaines moi aussi un peu scolaires mais d'autres inventives et très réussies.
J'ai beaucoup aimé voir des filles dans le groupe des garçons et des garçons dans le groupe des filles.
Les costumes suggèrent plus qu'ils imposent... celui de Caligula intrigue. On se demande : qu'est ce? que veut il dire?
NLR dit qu'en lisant la vie de Caligula, il a été étonné d'avoir de l'empereur une vision autre que celle qu'il connaissait,qu'on connait habituellement et que c'est cela qu'il a voulu exploiter.
Bref, un ballet que je reverrai volontiers pour explorer certaines choses, et voir le rôle de Chearea par Romoli.
Le travail chorégraphie est riche, profond, mais un peu inégal. Ce n'en est pas moins une oeuvre inspirée, où l'on sent tout l'univers de NLR. J'en redemande!
_________________