soirée du 26 mai
Bon, c'est un peu tard! mais malheureusement, je n'ai pas pu écrire cette critique plus tôt!
J'ai bien évidemment lu celle de Cathy que je rejoints sur bien des points, mais il y a juste quelques petites choses que je voudrais ajouter
La soirée en elle même dégageait quelque chose de spécial, un bien être que j'ai rarement éprouvé à ce point ces dernières années, comme si tout le monde était en harmonie, comme si une sorte de paix, de joie était descendu ce soir là sur la scène. Le corps de ballet était PARFAIT!!!
Et tous les danseurs étaient uniques, eux mêmes en quelque sorte, ce qui faisait parfaitement oublier les petites fautes techniques qui passaient vraiment au second plan, comme le décalage entre les deux amies de Kitri; ce n'était pas grave...
J'ai trouvé Karl Paquette assez crispé au premier acte pour ses solos, mais tout de suite après ce premier acte, il s'est bien affirmé dans le rôle et il campe un Basilio très personnel, plaisant, avec une veine d'acteur comique insoupçonné jusqu'à présent!
Pour une prise de rôle, c'est un franc succès! bravo à lui!
C'est un partenaire extrêmement attentif, et il formait un couple très complice avec Eleonora Abbagnato ; et oui, ses portées! j'en ai eu le souffle coupé!!!
De tous les danseurs/ses de la soirée, c'est elle qui m'a le moins charmé par son style : à mon goût, trop de minauderies et pas assez de force; elle a des bras très déliés, une belle technique, une très jolie silhouette, des équilibres très sûr, mais j'ai une autre vision de Kitri.En revanche, si elle danse un jour Aurore, je courrai la voir!
En fait, je n'ai eu d'yeux toute la soirée que pour Dorothée Gilbert : j'ai eu l'impression d'assister aux débuts de Moniques loudières que j'avais vu dans ce même rôle en 1981, qui m'avait éblouie, (elle éclipsait presque ce soir là Noella Pontois qu'elle remplaça cette même année dans Kitri pendant une tournée d'été en Italie, Noella s'était blessée) et qui était nommée etoile six mois plus tard : la même sublime technique, la même espiéglerie, le même piquant, un style très pur et très juste, un jeu d'actrice très réussie. Elle danse a la fois avec une grande simplicité, une grande classe, et en même temps, elle va au bout de tous ses mouvements. Elle accapare tout l'espace de la scène à elle, je ne l'avais encore jamais vue danser, j'ai été emerveillée; j'avais l'impression de revoir Don Quichotte, période Noureev, lorsqu'elle dansait.
D'autant qu'elle revient danser dans l'acte des dryades aux côtés de de Myriam Ould Braham et de Mathilde Froustey qu'elle éclipsait tout naturellement.
L'autre danseuse que j'ai beaucoup aimée est Nathalie Riqué : elle habite bien son personnage, elle a beaucoup de présence, et sa danse "un peu aguicheuse" contraste merveilleusement avec celles des amies de Kitri; c'est une bonne actrice aussi, et le couple qu'elle formait avec Espada (Yann Saiz) était très plaisant à voir: Passion, quand tu nous tiens! semblaient-ils dire tous les deux, en prise avec leur séduction, et leur jeu dansé, parade amoureuse colorée!
et puis Isabelle Ciaravola : magnifique dryade! les jetés à la seconde (? quels noms cela porte-til?) étaient suspendus en l'air, comme si elle était une plume; quand à la série de développé seconde...
Décidement, cette scène des dryades reste pour moi un grand moment dans l'univers du ballet classique: j'adore sa magie, son côté slave; c'est très habile de la part de Petitpas, de mettre en avant cette beauté irréelle de danseuses en tutus, qui évoluent dans un monde onirique, au milieu de toute cette fougue latine
Autre mention, les torréadors : je les trouve d'habitude toujours un peu ridicules, mais là! chapeau! ils m'ont convaincue!
Pour le reste, j'ai regretté le Don Quichotte de Jean Marie Didière, mais le sancho pança de Fabien Roques était très très drôle!