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  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

marie-taglioni-in-zephire.jpg

26 décembre 2009 6 26 /12 /décembre /2009 11:40

voici une critique écrite en 2003 sur le site critical dance danser en français
je l'insère ici telle quelle!


Une grande émotion

 
le corps de ballet

Il n'a pas cessé de multiplié les erreurs : jamais ensemble! c'est la première fois en trente ans que je vois autant de disharmonie; dès la scène des mendiants, l'un des danseurs avait toujours un temps d'avance sur les autres! et cela a continué avec les courtisanes, les gentilhommes, les filles déportées en Louisiane; c'en était choquant! il y avait toujours un bras ou une jambe en décalage, on avait l'impression qu'ils n'avaient pas répété.
D'autre part, j'ai trouvé les coiffures des filles vraiment laides; les visages n'étaient pas mis en valeur.

l'orchestre

vraiment, vraiment très lourd et assez indigeste à entendre... peu de nuances de jeu et de sons. Leurs tonitruants crescendo ont gâché plus d'une fois mon émotion...les cordes compensaient leur manque de lyrisme par des vibratos outranciers...bref... c'est dommage, car bien que je ne sois pas une fan de Massenet, le choix des morceaux était très plaisant

Wilfried Romoli

j'ai énormément aimé son jeu bien que n'ayant aucun point de comparaison avec les autres interprêtes;  il m'a vraiment fait rire dans la scène comique!
En revanche,  je ne trouve pas   le couple qu'il forme avec MA Gillot convainquant en tant qu'amants; on dirait plutôt deux complices; mais après tout pourquoi pas?
En le revoyant danser, je me suis rememorée son tragique   et bouleversant personnage de Hurlevent; je lui ai trouvé beaucoup de présence, d'ambigüté, et une technique très sûre.
Sa relation avec sa soeur est tendre, complice, ambigue, cruelle, despotique, affectueuse aussi. L'un l'autre mette en lumière leur part d'ombre, et c'est très puissant.
On le voit aussi "s'aplatir" devant M de GM, ou se montrer brutal avec Desgrieux.


Le couple Hilaire Guillem
Je ne les avais pas vus autant en harmonie depuis le Roméo et Juliette de 1990; et pourtant, depuis, je les ai souvent vu danser ensemble; dire qu'ils m'ont émue est un euphémisme
Laurent Hilaire, que je n'avais pas vu danser depuis son roméo de 2001, où je l'avais trouvé épuisé, était très en forme; il a su à la fois mettre sa partenaire en valeur, créer avec elle une relation sensuelle, amoureuse, tragique et passionnée, ( quels portés!) et en même temps prendre sa place dans ses solos; j'ai été épatée de le voir occuper naturellement tout l'espace lorsque la scène se vide totalement à l'acte 2: c'est dur d'occuper autant d'espace; et il y arrive avec à la fois puissance et grâce.

Quand à Guillem, qui fait couler beaucoup d'encre sur ce topic, je dirai simplement que j'aime en elle le physique longiligne et tout en muscles, le moelleux des mouvements, des bras surtout ( surtout le haut du corps, si souvent trop "tenu" chez les autres danseuses)chez elle, les bras semblent aquatiques, et l'effort ne s'y lit jamais, la légéreté de fée clochette ( d'ailleurs, elle en a un peu l'air au troisième acte, on dirait Julia Roberts dans Hook) la finesses des pieds, très très musicaux.  Elle cisèle chaque note avec ses pointes délicates et très sûres, et elle m'a impressionnée dans les risques qu'elle n'a pas cessé de prendre dans tous les portés où elle s'élance dans les bras de ses partenaires.
J'aurais beaucoup aimé voir Aurélie Dupont pour avoir une comparaison, sur le plan de l'interprétation, mais en tant qu'artiste, Guillem m'émeut, et c'est d'une manière irrationnelle, car ce ne sont pas ses levers de jambes qui m'éblouissent, mais ce quelque chose d'unique qu'elle a et qui agace ou plait, selon.
(Je tiens à dire que je l'ai vue bien avant qu'elle ne soit étoile, en reine des Dryades, et qu'elle m'avait déjà séduit sans même savoir qui elle était, tout comme Guérin m'avait ébahie dans le pas de deux des Sarrasins d'un tout premiers Raymonda; ensuite, j'ai suivi leur carrière, sûre que tôt où tard, elles deviendraient étoiles.)

MacMillan

Je n'avais encore jamais vu de chorégraphie de lui, sauf le Roméo en vidéo avec Alessandra Ferri
J'ai été émerveillé par la richesse de ses pas de deux; conçus très différemment de Noureev. Tous les portés sont incroyablement innovants, même si la chorégraphie à déjà trente ans, je n'avais encore jamais rien vu de tel.
Il y a beaucoup d'invention et aussi de naturel;les mouvements collent à la musique naturellement; d'une manière générale, la chorégraphie est moins impressionnante, moins tourbillonnante ou vertigineuse que chez Noureev, mais plus humaine; les personnages sont vraiment creusés, fouillés, il explore vraiment l'âme humaine et trouve un langage chorégraphique adéquat pour chaque personnage; ce qui fait que même les seconds rôles sont marquants ( on prend en grippe M de Gm dès les premières secondes!)
La chorégraphie reste lisible d'un bout à l'autre avec une progression constante dans la complexité des relations entre les personnages et la montée de la tension dramatique : du grand art!

Merci à Cathy de m'avoir incité à voir Manon! ;)
car jusqu'à présent je n'en avais jamais eu envie; et j'ai vraiment vraiment adoré les pas de deux de ce ballet.J'en suis encore toute émue ce matin!

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