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Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 09:04

 

La Meilleure danse 2012 : demi-finale

 

 

BLAZIN_portrait_w858.jpgDe beaux moments de danse, une fois de plus, dans ce quatrième volet du concours initialement organisé par M6 et qui a « déménagé » en cours de route vers W9…

Une partie du  public a fui  l’émission à cause de la publicité qui prend la quasi-totalité de la première heure  pour quatre minutes de danse seulement.

Je suppose qu’il ne reste à présent devant leur poste que les « mordus » de danse, tous styles confondus !

 

Dix groupes ou solistes s’affrontaient, et comme toujours, par duo autour d’un thème imposé : magie,  fantasme, car wash, M Jackson, escalier, lit. Les candidats avaient quatre jours pour créer une chorégraphie. Il semble que certains ont leur propre chorégraphe comme les deux enfants ou les New insane.

Ayant pris l’émission en cours de route, je n’ai pas vu le premier passage, mais j’ai découvert au repêchage,  Massilia Force, groupe familial de hip hop marseillais : deux adultes et deux enfants, dont le plus jeune,  5 ans,   est déjà très à l’aise avec son corps et les déplacements. C’était une belle prestation de danse, avec ce qu’il faut d’énergie et de professionnalisme dans la synchronisation.

 

Le premier duo – John et Manu- a mis en scène l’ombre d’un  homme âgé qui se met à danser, lui  restituant ainsi sa jeunesse. Tout aussi poétique et créatif était leur second passage, intégrant  un landau. J’ai particulièrement aimé leur mouvement de bras très rapides, et parfaitement synchronisés. Ces garçons débordent d’imagination et de sensibilité. Leur chorégraphie sont de véritables petites histoires qui   mêlent simplicité, maîtrise et talent. Ils ont été évincés au premier « tour » par Soria et Mehdi, sublissimes dans leur duo très sensuel et toujours aussi synchro même dans les sauts arrière… impressionnant de perfection et de beauté, avec des émotions puissantes…

 

Le second thème – le car wash, opposait les New Insane aux Blazin.  Peps, féminité, humour, glamour sans vulgarité, la chorégraphie des premières offrait beaucoup d’inventivité et comme toujours une synchronisation parfaite et c’est celle que j’ai préférée, pour cette touche d’élégance et la construction de l’ensemble qui m’a séduite.

Mais les Blazin, véritable tornade d’énergie et de joie de vivre, les ont battues.
Il faut reconnaître qu’elles ont le chic pour trouver des enchaînements inédits, comme lorsque en équilibre sur un pied, l’une derrière l’autre tenant le pied levé de la fille devant elle, elles font une vrille parfaitement synchronisée : wouahh !

Le deuxième passage des New Insane, sur le thème de la balance et du dictat de la maigreur imposée aux danseuses, était plus banal et traité de façon  bien moins fine… dommage.

 

Puis venait Nicolas, le jeune danseur de claquettes qui a construit tout seul sa chorégraphie sur M Jackson. CommeLa-meilleure-danse-2012-on-a-deja-croise-ces-candidats-quel.jpg toujours, j’ai été touchée par sa grâce à la Billy Elliot : ça n’est pas encore complètement maîtrisé, mais il a tout pour devenir le bel artiste qu’il promet d’être ! Au «  repêchage », Nicolas a dansé «  classique » pointes aux pieds,  sur la musique du Lac des cygnes, devant un miroir «  que j’ai longtemps fui car j’avais du mal à accepter mon image, les autres se moquant sans cesse de moi ; et puis j’ai décidé de faire face pour progresser » ; toute sa sensibilité était à fleur de peau. Un moment d’art, de grâce qui m’a beaucoup touchée. 

 

Face à lui, et à l’opposé,  deux enfants sans plus d’enfance qui ont pourtant devancé Nicolas. Une fillette trop maquillée et un garçonnet qui ne l’est plus : leur rock acrobatique était le produit de deux petits singes savants, sans âme. A oublier.

 

Heureusement, venaient ensuite les Hey Crew qui ont dansé sur un escalier double ; ces cinq garçons – hip-hop – ont l’art de créer une histoire, une atmosphère, une ambiance avec peu de choses. Il y a entre eux une harmonie fabuleuse, une osmose ; il se passe toujours quelque chose qui fascine, qui happe littéralement le spectateur. Lors du repêchage, leur chorégraphie très originale, utilisait de la peinture de différentes couleurs dans laquelle ils trempaient les mains pour peindre un mur : cette  belle trouvaille pour dire leur groupe se construit grâce à la personnalité et au talent de tous, a emporté les suffrages du public.

 

L’escalier n’a pas vraiment été exploité par Fabian, le danseur de flamenco contemporain qui m’avait tant exaspérée lors d’une émission précédente, et qui là, a dévoilé une autre facette de lui-même : la fragilité. Il a dansé avec une jupe à la traîne interminable utilisée en flamenco. Il s’agit  par un énergique et subtil travail de jambes, de faire passer la traîne d’un côté ou de l’autre du corps sans se prendre les pieds dedans,   tout en  donnant beaucoup  de noblesse, de fierté. Ce qu’a parfaitement réussi Fabian tout en montant sur les marches des escaliers. Les torsions du buste,  des bras,   les balancements de la traîne étaient plein d’une douleur contenue. C’était beau et émouvant et j’ai adoré ! Cela m’a rappelé l’un des derniers passages de Cristina Hoyas dans ce même genre de jupe.  

 

 

Le thème du lit réunissait Princesse Malinba et Haspop. La princesse a offert une danse ethnique dont elle a le secret, mais elle a révélé qu’elle ne savait pas construire une chorégraphie et créer une histoire ; elle est  danseuse et   il lui aurait sans doute fallu son propre chorégraphe pour mettre en scène ses idées – comme c’était le cas pour les deux enfants et les New Insane.

La prestation d’Haspop était bourrée d’idées, mais j’avais préféré l’univers de son premier passage, plus poétique, plus tendre.

 

Pour clore ce compte rendu, j’ajouterai que les interventions du jury, toujours respectueux, enrichissent vraiment l’émission : de  temps en temps, l’un ou l’autre se lève, demande aux candidats d’essayer ceci ou cela, leur suggère des idées, ou leur propose d’improviser sur tel ou tel thème

Pour Nicolas par exemple – dans sa chorégraphie a un moment donné il dansait entre deux tonneaux de métal sur lesquels il tapait – le jury lui a demandé de refaire le passage avec plus de puissance, sans timidité : et hop ! ça fonctionne et ça devient vivant

 

Il a été demandé à Fabian d’allonger encore plus les bras dans les cambrés arrière et dans les torsions : c’était assez spectaculaire

 

Pour Haspop, Dragone l’a « peinturluré » pour créer une sorte de clown triste afin de rendre son personnage plus théâtral…

 

Ces petits moments mettent en lumière ce qu'un regard extérieur professionnel apporte à un artiste : l' univers s'enrichit et permet aux artistes d’aller encore plus loin avec eux mêmes.

 

 

A lire sur ce blog

 

La  meilleure danse 2012 : émission 2

 

La meilleure danse 2012 : émission 3

  

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