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  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 09:35


Je ne vais pas, dans cet article faire un compte rendu en bonne et due forme mais vous livrer mes impressions de balletomane passionnée et de Noureeviamania férue...

J'attendais ce Raymonda depuis dix ans; dix ans, c'est long!
En attendant, je me repassais en boucle le documentaire, revoyais mes programmes ( 1984-1998) et visionnais les larmes aux yeux la video historique filmée en 1983 et qui est un chef d'oeuvre!!!
Je l'ai revue pas plus tard qu'hier : oui, elle mériterait d'être diffusée en DVD, elle est d'une qualité exceptionnelle
voici la distribution :

Raymonda : Noella Pontois
Jean de Brienne : Noureev
Abderam : Jean Guizerix
Deux amies : Loudières et Vulpian
Deux amis : Hilaire et legris
deux espagnoles : Patrick dupond, Françoise Legrée
Deux sarrasins : Isabelle Guérin, ?
Deux Hongrois : Pietragalla, ?
La Comtesse : Y Chauviré

et le corps de ballet au top!

Si je commence par cela, c'est parce que les distributions actuelles ne sont guère alléchantes
Séparement, chaque artiste est fabuleux : citons Nicolas Leriche, en Abderam, Dorothée Gilbert en amie et en Raymonda, Alessio Carbone en Abderam, J Bélingart, idem

pour tous ceux ci, je suis sûre que la prestation sera à la hauteur

Mais là où ça se gâte, c'est que le tout est mal assemblé, et que pour les rôles titres il n'y a rien de bien alléchant côté filles ou garçons

Côté Raymonda :
Personnellement, je n'aime pas la Raymonda de Letestu, trop raide, celle de Dupont est trop douce au troisième acte, pas question de voir Cozette
 

Côté prince : guère alléchant : Paquette, qui ne pourra pas montrer son tempérament dans le rôle du prince, Duquenne, belle technique, mais petit charisme, Bullion, bellâtre, mais sans grand chose à dire... à  noter qu'il dansera aussi Abderam... bôf!...
seul Heymann me parait digne d'apporter quelque chose à ce rôle fadasse du beau Prince, il est très jeune mais  a un charisme, un quelque chose de bien à lui, sans parler d'une magnifique technique!

Pour ma part, j'ai vu
MA Gillot en Raymonda
Martinez en Prince
Leriche en Abderam
Gilbert et Cozette en amies
Hoffalt et Magnenet en amis
Bellet et Duquenne en espagnols
Wiart et Valastro en Sarassins
Hof et Romberg en roi et comtesse

Je suis très heureuse d'avoir attendu les distributions pour prendre mes places, et je n'ai pas été déçue, sauf par l'horrible performance de Cozette
Commençons par le pire
depuis Médée, j'avais revu mon jugement à la hausse, mais là, dans un rôle très technique et classique : tous les défauts explosent : genoux en dedans, arabesques avec pied mal placé, buste et tête décalés par rapport à l'axe, rattage au niveau des petites batteries, et j'en passe!
un premier prix de conservatoire de Province danse mieux qu'elle!
Affligeant, je vous renvoir à mon article : des étoiles au rabais

J'attendais avec impatience MA Gillot dans ce rôle pas si facile : sept variations qui montrent une raymonda primesautière dans le premier acte, troublée au second, impériale au troisième
Je sais que MA Gillot a toutes ses qualités
Mais première oblige : MA Gillot dont c''était la prise de rôle avait un trac terrible

du coup, son personnage oscille entre plusieurs interprétations au premier acte
j'ai beaucoup aimé l'adage très long, très beau, qu'elle a interprété parfaitement pour le début
il lui manquait une touche de gaité pour la seconde partie

Quand le Prince arrive en rêve, ouf, elle se détend enfin

Magnifique pas de deux pleins de lyrisme avec Martinez

Au deuxième acte, Gillot trouve ses répères peu à peu, mais les pas de trois avec Cozette sont laborieux,  puis au troisième, la voilà : elle est enfin elle même, et offre un moment de danse mystérieux et puissant à souhait

Je suis sûre que ces autres dates lui permettront de mieux assoier son personnage

 

Martinez a été un prince élégant, un partenaire attentif, avec une danse propre, très française, très soignée, et a donné à ce personnage un style très classique. Pas de surprise, donc, mais le rôle est vraiment ingrat!!!

Venons en maintenant aux deux vedettes de la soirée : Dorothée Gilbert et Leriche

Le Abderam de Leriche est tout simplement génial : aussi puissant et félin que celui de Guizérix, avec une touche de féminité par ci par là, une sensualité à bouleverser la pauvre Raymonda ( qui ne s'en remet pas au final!)
Voilà une vraie étoile :
si je compare avec Guizerix, je peux dire que les deux sont aussi fabuleux l'un que l'autre
ils ne le dansent pas pareil, chacun avec ses propres accélérés, ralentis, sa façon de glisser au sol, de s'en élèver, c'est fabuleux de voir à la fois leur sens musical et leur sens du théâtre, de la danse
les deux sont personnels, inventifs, et se glissent dans ce personnage avec intelligence et passion!
Les yeux de Nicolas Leriche : ouah!! on n'a pas envie de le braver celui là, on ne peut que lui dire oui!

Quand à Dorothée: voilà une étoile fantastique, de la trempe de Loudière
Elle a dansé la variation lente ( jouée au carillon)  avec une maitrise, une musicalité, et une façon tellement à elle de placer ses bras, des pieds ciselés, un buste et des bras souples, une expression parfaite, une présence en scène immense. Je n'avais jamais vu cette variation aussi bien dansée, aussi émouvante! Je l'ai littéralement redécouverte
C'est, depuis la génération des Loudières, une artiste hors norme, que je classe à côté de Pujol ( qui ne danse pas cette saison)

rien que pour ces deux artistes d'exception, j'ai passé une soirée de rêve!

reste à féliciter l'espagnole de Bellet, très belle, le peps de la Sarrasine et Wiart et le Sarrasin de Valastro
l'espagnol de Duquenne était bien dansé, mais comme je le disais plus haut, on dirait qu'il bride sa personnité!

et puis le corps de ballet, éblouissant dans la valse fantastique ( que Noureev a mis trois semaines à régler)
et plein de feux dans toutes les danses  de " caractère"
Le corps de ballet était en forme, et visiblement il y avait une certaine fougue sur scène


Voilà, pour la petite histoire, j'ai pensé très fort à Noureev pendant les dix premières minutes, j'en avais les yeux inondés de larmes
je le revoyais, réglant ce ballet il y a 25 ans, et moi dans la salle, émerveillée par tant de beauté!

La direction a gardé l'ancienne production
la tente a un peu souffert, elle est toute froissée; elle a perdu de son éclat....
mais les costumes sont de toutes beautés et d'une si belle élégance! 

bref, il n'y a plus de places, sinon, j'aurais été voir la Raymonda de Dorothée Gilbert

A noter, que France 3 le 25 novembre diffusera un " digest" de Raymonda
et que la distribution que j'ai vu sera filmée

 


à lire sur ce blog :


raymonda?

raymonda, de Noureev


Noureev, quinze ans d'absence
Noureev, suite
Lettre à Noureev
Noureev
Noureev (2)

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commentaires

F
Je reviens... Ayant pu visionner la première moitié du ballet diffusé le 25 décembre dernier (sur la 3 je crois ?), j'ai beaucoup aimé les costumes et le décors : couleurs et étoffes chatoyantes. Merci pour ton article. Bisous. (Je me remet au blog tout bientôt...)
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