La finale – meilleure danse 2012
L’émission débutait par une thématique imposée aux huit finalistes : faites votre cinéma ; les candidats s’affrontaient deux par deux — tirage au sort par huissier – et les téléspectateurs votaient.
Morgane et Nicolas ont ouvert le feu avec leur rock acrobatique vertigineux ; sans doute pas très facile pour eux de danser sur de la musique de film ; ils ont tenu compte des remarques précédentes du jury et ont intégré plus de pas de danse dans leur numéro que d’habitude ; ces superbes danseurs offrirent généreusement leurs portés périlleux, toujours extrêmement impressionnants à voir. Face à eux, Tatiana et Grichka, dans un montage superposant plusieurs musiques de film. Comme d’habitude, un show maîtrisé de bout en bout, plein d’énergie et de fraîcheur. Les derniers furent choisis.
Le meilleur était pourtant à venir avec les Hey Crew qui ont offert une prestation pleine d’humour, de créativité, d’énergie, d’un zeste de folie douce ; deux des garçons descendaient dans une soucoupe volante du haut des cintres, costumés comme de Funès et Villeret dans la Soupe aux choux ; vous rendez-vous compte que ces garçons arrivent à faire du hip-hop sur une sorte de bourrée musicale très année 70 ? C’était délirant ! Ce duo fut ensuite rejoint par le Joker de Batman ; et voilà notre trio formé - C’est sans compté sur l’intervention des Ghostbuster incarnés par deux autres danseurs. Cette chorégraphie très décalée, très bien écrite, inventive et maîtrisée elle aussi de bout en bout montrait en plus toute l’étendue du vocabulaire du groupe, où chacun apporte sa pierre à l’ensemble.
De leur côté, Iannis et Andréa, costumés comme Whoopi Golberg dans Sister Act, assurèrent parfaitement le « show ». Je suis toujours admirative de la rapidité d’exécution de leurs mouvements : c’est carré, sec, net, sans bavure et parfaitement synchrone. Les Hey Crew qui furent choisis.
Venaient ensuite les Vagabond Crew que j’ai trouvés ce soir-là très fouillis ; leur chorégraphie autour d’un lit, d’un enfant, j’ai eu beaucoup de mal à la suivre… face à eux, Soria et Mehdi ont offert une prestation très bien construite : ils ont dansé sur les musiques Pulp fiction et de la famille Adams. Toujours cette facilité a entraîné le spectateur dans leur univers ; la danse de Soria fut puissante, vertigineuse, de l’énergie à l’état pur. Parfaitement synchrone avec Mehdi, qui lui, apporte une poésie, une douceur étonnante à leur hip-hop, elle étonne par ce mélange de force masculine et guerrière et de féminité ; il fallait voir le regard d’enfant de Redha à ce moment-là, où celui de Marie Agnès : on ne peut qu’ouvrir de grands yeux devant leur performance : la sensibilité à fleurs de peau de ces artistes irrigue littéralement tous leurs pas, tous leurs sauts acrobatiques.
Ils furent choisis, et d’ailleurs j’ai téléphoné pour eux !
Ensuite, Philippe le danseur classique m’a épatée : trois personnages, tous magnifiquement interprétés : le grand blond, le parrain, puis Slumdog Millionnaire.
Non seulement la technique est maîtrisée de bout en bout, mais en plus, Philippe fait vivre ses personnages sur scène ; sa danse fluide, « large », intégrait les difficultés techniques à son récit.
Face à lui, les Blazin bien pâlottes avec un mauvais choix : resservir le tango de Roxane version Moulin rouge, avec guêpière et compagnie, comme cela est fait sur tous les plateaux télés pour des variétés depuis 10 ans, ne les mettait vraiment pas en valeur, et au contraire, révélait leur limite
Ces filles formidables dans leur style « raga hall », parce qu’à leur énergie, à leur la joie de vivre, s’ajoute un petit grain de folie, devinrent banales avec leur chorégraphie « sexy » et plate, vu des centaines de fois déjà !
Le second duel mit en face à face Tatiana et Grichka et les Hey Crew
Là, impossible de départager : la danse des premiers, d’une pureté absolue, très intense, créait un courant électrique qui se transmettait directement aux spectateurs : un véritable don de soi, une offrande. J’ai aimé ces mouvements puissants, tourbillonnants, cette danse tellement spirituelle, ces appels lancés à l’invisible, palpables, terriblement envoûtants, même à travers l’écran. Pour la première fois, j’ai été remuée au plus profond de moi même par ce duo frère-sœur, dont je me contentais, jusqu’à présent, d’admirer leur savoir-faire. Un grand frisson !
Quant au Hey Crew, ah, ces gars-là ont de l’imagination à revendre ; leur prestation ressembla à un grand rituel autour du feu ; c’était esthétiquement très beau, très fusionnel une fois encore ; tout en noir, leur danse très inspirée évolua entre de grandes vasques contenant du feu. L’un des danseurs cracha du feu. Capables de rapidité, d’accents, d’isolations, de vitesse, ces danseurs deviennent tout à coup lyriques, poètes, doux, nuancés. Leur vocabulaire chorégraphique crée des univers variés, riches, visuellement très différents les uns des autres. Ces danseurs accomplis se doublent de vrais chorégraphes, avec des idées à revendre.
Ils furent choisis
Soria et Mehdi revinrent ensuite avec une chorégraphie futuriste qui alternait la rapidité, la vitesse, avec des équilibres époustouflants ; les passages au sol exécutés avec virtuosité étaient étranges, beaux et bizarres. J'ai appelé plusieurs fois pour eux!
Face à eux, Philippe fut bouleversant sur le quatuor la jeune fille et la mort de Schubert ; sa danse pleine de douleur, s’est déroulée comme une ode intense au désespoir qui précéde la mise à mort ; en un mot, puissant et bouleversant.
Il fut choisi
Vint donc l’heure de l’ultime duel : Philippe et les Hey Crew : ceux-ci choisirent pour finir la carte de la simplicité en dansant autour d’un banc, en pull marin rayé bleu et blanc sur Mistral gagnant ; touchants et authentiques, ils créèrent encore une fois cette osmose que j’aime tant chez eux. Leur danse vient du cœur ; c’est une offrande, un partage, profond, sincère.
Quant à Philippe, il ferma la danse avec une variation du répertoire classique truffée de difficultés, de sauts, de pirouettes, de petits pas…un feu d’artifice de tout ce que le vocabulaire classique offre de virtuosité !
Les Hey Crew furent vainqueurs
Quelle magnifique finale ! Il est impossible de voir autant de styles de danses en une seule et même soirée, servis par autant de talents, de danseurs virtuoses. Je vais conserver précieusement cette émission dont j’ai déjà revu quatre ou cinq fois certains passages…
Les Hey Crew feront donc la première partie de Barathi, et il n’est pas impossible que j’aille les voir, même si je hais le Bollywood !
Sincèrement, chacun dans son style méritait de gagner
Mes deux chouchous, les Hey Crew et Soria et Mehdi sont donc arrivés à la finale
Mais j’ai eu tellement de plaisir à voir les autres concurrents
Quelques mots de plus : l'humibilité des vagabonds crew : ils sont plusieurs fois champion du monde; c'est par ouverture d'esprit qu'ils sont venus faire ce concours; afin de rencontrer un autre public; je trouve leur démarche magnifique!
De même pour Philippe : je suis admirative : parvenir avec autant de simplicité à amener la danse classique en finale; la virtuosité seule n'aurait pas suffi : Philippe est charismatique
Même commentaire pour Morgane et Nicolas, fiers d'avoir amenés leur discipline - rock acrobatique - parfois jugé " ringard" en finale. ils ont rendu hommage à leur coach.
Quand aux Hey crew, ils affirment danser pour le plaisir pur du partage et on les croit volontiers, car c'est bien le coeur qui bat lorsqu'ils dansent
espérons que le coeur restera le lien qui les unira longtemps encore!
Bravo à tous ces virtuoses de la danse ! Y aura-t-il une saison 3?
Les photos viendront plus tard!
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d'autres articles viendront compléter le portrait des différents danseurs qui m'ont marqué, au fur et à mesure, comme toujours, de mes humeurs!
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