29 mars 2010
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Jusqu’à l’année 2000, je n’ai eu que mépris pour la danse orientale. Non seulement, je ne la voyais pas comme un art, mais je détestais ce qu’elle représentait. Les danseuses orientales que je croisais dans les centres de danse parlaient de « sensualité » quand nous chez Mia ou ailleurs, parlions d’émotion, d’énergie, de vie.
La danse orientale n’était alors à mes yeux qu’un divertissement de restaurant, de cabaret, mais sûrement pas un art.
Aussi, lorsque pour la première fois, en pleine répétition avec Mia Frye, j’entendis à l’étage au dessous de la musique orientale très belle et émouvante, la curiosité fut plus forte que tout : je profitais d’une pause et j’allais voir.
Zoubida El Bachir
Je découvris l’univers de Zoubida El Bachir et je suis heureuse de lui rendre hommage aujourd’hui. Elle faisait répéter ses danseuses et son style – danse égyptienne – était une pure merveille de grâce, de féminité, d’émotion. Rien de vulgaire, mais un univers poétique très subtil. Rien de suggestif, pas de sensualité un peu lourde, mais chaque danseuse a son cours dégageait une féminité magnifique. Mon regard sur la danse orientale changea du tout au tout ce jour là : j'avais vu un des plus beaux aspects de la danse orientale.
Un peu plus tard, je pris quelques cours avec Zoubida, et ce fut le coup de foudre. j'adorais ses musiques, comme j’adorais celles que j’entendais chez Mia. ( Du rap et du funk, à l'époque)
J’appris notamment chez elle une chorégraphie qui s’appelle Raqs al gamat, ce qui veut dire danse dans le désert, sur un titre éponyme de Farid el Atrache, et j’étais folle de cette chorégraphie au voile. Je la danse encore pour le plaisir aujourd'hui. Zoudiba utilise les voiles avec beaucoup de grâce, d’art, d’inventivité, de douceur. C’est toujours dans cet esprit de grâce unique que j’utilise les voiles aujourd’hui.
Grâce, élégance, féminité.
Grâce à Zoudiba, j’ai poussé la porte qui s’ouvre sur le Proche et le Moyen orient… et ce fut le vrai coup de foudre. Depuis je me suis mise aux sagattes, au tabla et j'ai lu beaucoup d'ouvrages sur la musique arabe.
Par la suite, j’ai dansé avec des danseuses qui toujours recherchaient la poésie, la féminité, la grâce, comme Kamellia. Cet aspect de la danse orientale me touche énormément. Kamellia utilise les voiles dans le même esprit que Zoubida.
Ces danseuses cherchent vraiment une expression très subtile de la danse orientale : elles sont profondément musiciennes, dans le sens où elles adorent la musique orientale et montrent un goût sûr : elles n'utilisent pas forcément les variétés à la mode, comme le font un peu trop à mon goût les Belly dancer superstar, hormis Rachel Brice, par exemple, mais les musiques à mi chemin entre la tradition savante arabe, et la musique populaire.
Les costumes sont toujours élégants, comme l'est leur danse; elles veillent à ce que la postion du corps soit toujours harmonieuse : pas de fesses en arrrière, ni de décolleté vertigineux exploité dans les tremblements du buste, ni de huit ou d'ondulations trop suggestifs.
Zoubida ne voulait pas entendre parler de cabaret, un peu comme Leila Haddad, mais Kamellia danse dans les cabarets : aujourd'hui, j'ai révisé mon jugement : le cabaret n'est pas un obstacle à l'art : c'est plutôt l'attitude de la danseuse et ce qu'elle offre qui vont mettre les limites.
Après tout, j'ai bien commencé une modeste carrière d'auteur compositeur interprète au Café chantant de la rue Bichat....
Grâce à elles deux, j'ai appris à aimer la danse orientale. C'est kamellia qui m'a fait découvrir Samia Gamal.
Je les préfère mille fois aux égéries actuelles telle que Dina. D'aucuns diront que Dina est une militante qui fait de la résistance féministe dans son pays... je ne suis pas convaincue du tout... et cette forme d'expression dansée me donne la nausée...
A lire sur ce blog : Samia Gamal