Les prix grimpent, ceux de la culture aussi, opéras et musées inclus. A l'opéra, en 2015/2016, le redécoupage des catégories, la création de la catégorie optima, et l'augmentation des prix m'avaient fait sortir de mes gonds; j'avais alors écrit une lettre au directeur financier de l'opéra de Paris pour exprimer mon indignation; certaines places avaient augmenté de 147 % : on m'avait répondu en langue de bois…
Aujourd'hui, cela recommence. L'inflation a bond dos. Et le redécoupage continue, faisant disparaitre les dernières places correctes de 4ème catégories encore accessibles. Elles passent en 3ème catégorie ( environ 120 euro alors qu'autrefois elles étaient à 50). Il reste le choix, pour rester dans des prix raisonnables, d'acheter à présent de la 5ème catégorie (environ 65 euros ) mais alors on se retrouve soit perché et on regarde des Playmobil danser, soit on est tout au fond du parterre de Bastille, et il faut regarder le spectacle aux jumelles, ce qui est pénible, soit on est en hauteur ET de côté à Garnier et on ne voit alors pas un tiers de la scène.
Si écouter un opéra de n'importe quelle place m'importe peu, car les chanteurs ne sont pas là pour être regardés dans les détails, - encore que ces dernières années, ce sont les metteurs en scène qui me font fuir - c'est différent avec la danse, où les expressions du visage sont importantes. L'émotion perd en puissance au fur et à mesure qu'on s'éloigne de la scène. C'est comme de dialoguer avec un ami cher qui s'éloigne peu à peu...
J'ajouterai qu'en plus, toujours en 2015, date fatidique pour la balletomane que j'étais, on a massacré les loges de Charles Garnier pour entasser comme du bétail des spectateurs sur 4 rangées. Serrés comme des sardines, j'imagine la joie de sentir les genoux de son voisin cogner régulièrement les siens, tout cela pour la bagatelle de 175 euros..
J''avais rejoint une association pour protester : une action en justice a eu lieu sur deux ans ; il y a eu de l'espoir, mais c'était le combat du pot de terre contre un pot de fer. L'argent a eu raison;
Quel choix alors? Et bien tout simplement, ne plus y aller que deux ou trois fois l'année, au lieu d'une quinzaine dans les années 1986/2015. On pouvait alors voir toute la programmation, grâce aux matinées qui offraient des places 30 pour cent moins chères qu'en soirée. Et ainsi découvrir des chorégraphes, sans avoir peur de gâcher son argent.
L'an prochain, j'irai donc voir 3 ou 4 spectacles, pas plus, car mes dernières expériences en fond de parterre (rang 28) m'ont exaspérée. Quand à mon dernier Garnier, les variations de Myrtha et de Gisèle étaient incomplètes car elles disparaissaient régulièrement dans le tiers de la scène que je ne voyais pas.
Je me console en me rappelant l'âge d'or que j'ai connu ; des artistes exceptionnels, dont les derniers se nomment Ciaravola, Le Riche, Letestu, Paquette.
Une page se tourne, ici aussi. Qui fait que je ne peux même pas me réjouir de la nomination de José Martinez ou d'Hannah O Neill. tant pis, je passe à autre chose.
Ce blog deviendra plus un lieu pour des billets au jour le jour, sur tous les thèmes culturels qui me passionnent.