L'autre jour, en regardant mes rubriques pour voir un peu ou j'en étais, je constate horrifiée qu'en 6 mois, je n'ai encore rien écrit sur la danse jazz ou modern jazz... pourtant, je l'ai pratiquée, j'ai eu l'occasion de voir sur scène des spectacles de Bob Fosse, d'Alvin Ailey, de Redha, de Jérôme Robbins....
Alors, pourquoi???
Parce que je me rends compte tout simplement que je ne sais pas très bien par quel bout m'y prendre pour parler de cette catégorié "un peu fourre tout"
Je pars donc en quête de documentations, et là, horreur, je me rends compte que 90 pour cent des textes sont en langue anglaise que je ne lis que très très mal... j'apprends au passage qu'un livre vient enfin d'être rédigé par une danseuse ( ballet rick odrum) et chercheuse à l'université de Paris ( je vais me le procurer sans attendre)
Et je refléchis...
un quatuor adore : Miles, John, dizzie, Charlie ( davis,Coltranne, Gillespie, Parker)
Je connais assez bien l'histoire du jazz, et j'adore le jazz sous toutes ses formes, du vienx jazz new orleans, aux géniales session de Dizzie Gillespie, en passant par les grands orchestres de Duke, ou encore l'ébourriffant Miles Davis, ou le troublant Charlie Parker
Certes, mon coeur est à Billie Holliday, et au saxophoniste Lester Young, mais mes plus grands moments de radio sont "le jazz est un roman" sur france musique à 18 heures ou encore les soirées jazz de fip... quand il m'arrive le soir de prendre ma voiture vers 21 heures, et que les grosses cheminées fumantes de Bercy se marient au jazz qui coule de la radio, c'est le bonheur total!!!
jazz sulfureux de Bob Fosse, clin d'oeil au cabaret Berlinois, mêlé de "jazz" et d'un style bien à lui.
Alors, la danse jazz?
Et bien, elle a aussi son histoire, complexe, dont je n'ai pas encore démêlé les échevaux, mais une première chose importante : tout comme la musique, la danse jazz est improvisée. Au début, on trouve surtout des danses comme le Charleston, puis le swing, toutes ces danses libres qui naissent dans le Sud des états Unis. C'est au début l'apanage de danseurs Noirs, descendant d'anciens esclaves, et ceux ci ne se produisent pas du tout sur scène, pas plus que la scène n'accueille en ses débuts les orchestres de la Nouvelle Orléans ( on pouvait les entendre dans des petits clubs, dans la rue, lors de différentes manifestations populaires et sur les gros bateaux à vapeur qui descendaient le Mississipi)
Lorsque le Cotton Club ouvre, ce célèbre club new yorkais, un select public blanc se presse alors que la musique et la danse sont le produit des Noirs. Ce sera le club de Duke Ellington, la danse se fait elle aussi la part belle. ..
Et on y trouve aussi un peu de tout... des danses libres, des musiciens de passage, d'autres déjà bien installés dans le jazz, des chanteurs qui reprennent des chansons à la mode...
parallèlement, à la fin des années 40, les grandes revues de Broadway battent leur plein : et tout le monde chorégraphie : aussi bien un G Balanchine, issu du ballet classique, que plus tard un Jerôme Robbins ou encore un BOb Fosse, dont le jazz est de style " cabaret"
Broadway, puis le cinéma, obligera la danse jazz a quitter l'improvisation pure pour un langage chorégraphié et écrit d'avance.
Robbins fait répéter une scéne de west side story à Chakiris
Dans le même temps, Alvin Ailey s'essaie à ses premières chorégraphies, et c'est le génial revélations qui nait.... ( 1960) chef d'oeuvre qui révolutionne toute une esthétique...
Il donnera au jazz ses lettres de noblesse, et ses danseurs Noirs monteront sur scène à une époque ou la ségrégation est encore très puissante...
C'est le début de la longue histoire du "modern" jazz qui se prolonge aujourd'hui encore...
Tout ceci vous parait confus?
J'y mettrais un peu d'ordre dans mes prochains articles...
Mais sachez tout de même que le modern jazz va tisser un pont entre deux cultures, l'Africaine et l'Européenne, comme le fera plus tard le rock and roll...