François Alu premier danseur
Un petit article hommage à l’un de mes grands coups de cœur de ces 15 dernières années – depuis Nicolas Leriche en fait ! Ce danseur découvert via une émission télé m'a donné envie de quitter ma douillette maison pour aller le voir l'an passé danser le rôle de Basilio du ballet Don Quichotte (version Noureev, enfin, ce qu'il en reste! Car les costumes et les décors... beurk, mais là n'est pas le propos!)!!!! Cela ne m'était pas arrivé depuis 15 ans! Il fallait que je le vois dans ce rôle titre! L'article qui relate cette soirée est ICI.
A ses côtés, il y avait la magnifique Alice Renavand qui pourrait bien passer étoile avant la fin de l'année....mais c'est pour un autre article!
Voici ce que j’ai déjà écrit de lui sur ce blog
1) Dans le petit docu-fiction de l’an passé, la danse à tout prix – Comme j’aurais aimé en revoir un de la sorte cette année - il se montre un danseur passionné, à l'intelligence rare, et doté d'une "facilité" qui semble naturel; rien n'est " laborieux" chez lui, contrairement à presque tous les danseurs actuels hormis Charline Giezendanner, actuellement sujet.
Au cours du reportage, F. Alu se blesse au pied et doit s’arrêter de danser. Quinze jours avant, il reprend le chemin de l’opéra sans savoir s’il pourra passer le concours. Lorsqu’il revient travailler, c’est une période à la fois de remise en route du corps, mais aussi de préparation au concours ; il a toujours un ligament qui lui fait mal. Il ne peut même plus trouver de studio de répétition libre, ce qui fait qu’il travaille sa variation libre - Le Solor de la Bayadère - pendant les cours collectifs… où on le voit briller. Il a les pires conditions de préparation qu’on puisse imaginer : le corps n’est pas prêt, il n’a pas d’endroit où répéter seul, ni se faire conseiller.
Et j’ajoute dans cet article
Vu cet hiver dans Don Quichotte, c’est surtout l’intelligence de sa danse qui m’a stupéfaite. Il comprend réellement les pas qu’il danse et du coup, leur donne une nuance personnelle sans trahir le texte ; il a de grandes qualités dans la propreté des pas, dans l’exécution des pirouettes, dans le moelleux de ses sauts. Son élasticité naturelle, un peu comme Leriche, lui permet de varier la vitesse d’exécution, ralentissant un saut, accélérant une pirouette, le tout donnant un naturel à sa danse étonnant !
Et puis à l’issu de la représentation de Don Quichotte j’écris :
On retrouve chez F. Alu un peu de ce style si particulier à Noureev ! D’ailleurs ce qui m’a le plus séduit chez ce danseur, c’est son intelligence car sa technique encore un peu verte est largement compensée par une vraie compréhension des pas et une façon de les exécuter très claire.
Il n’y a pas un doute : si ce danseur continue sur sa lance, il sera étoile. Lorsque je l’ai vu l’an passé dans Don Quichotte, il n’était pas encore officiellement sujet ; le voilà premier danseur ; il n’a pas 20 ans !
C'est un parcours fulgurant!
Espérons que Benjamin Millepied le programmera intelligemment dans les Saisons à venir, en en prenant plus soin qu’on ne l’a fait avec le grand artiste et Etoile de l’opéra de Paris : Mathieu Ganio
Celui-ci, nommé trop jeune et mal distribué ( et peut être mal « coaché » ) s’est beaucoup blessé et s’est tenu souvent loin de la scène. Comme certains danseurs, il avait beaucou grandi, et a eu du mal à rétablir son centre de gravité; a force d'enchainer le style contemporain et classique, qui sont antinomiques, il s'est souvent blessé. A présent, il sait quel rôle choisir et comment les travailler.
Voilà ; François Alu allume ( sans jeu de mot) mon grand espoir en la renaissance de l’opéra de Paris !!!! voilà un danseur curieux - son cousin est danseur de hip hop - vif, intelligent ET travailleur!
Il semble danser comme il respire!
Cela me rappelle ce que disait Jean Babilée " je travaillais, je faisais les pas, je m'appliquais et un jour, je me suis amusé, tout me semblait naturel, facile, sur la musique, et mon professeur m'a dit : voilà, c'est cela danser!"
François Alu incarne absolument cette pharse!
Il est réellement passionné par la danse.... il a cette aisance, ce charisme, cette joie de la danse, ce côté non laborieux, non scolaire que je suis lasse de voir ces dernières années à l'opéra ( Albisson, Bourdon, Magnenet, pour ne citer qu'eux.... ) A suivre, donc!