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Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

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19 mai 2015 2 19 /05 /mai /2015 16:20
Photo  : Philippe Laurent ONP

Photo : Philippe Laurent ONP

 

Paquita Hannah O Neil/ Mathias Heymann – le 16 mai à 14h30

 

 

Le hasard des chaises musicales made in ONP a fait que, ce samedi 16 mai à 14h30, Hannah O Neil a remplacé Alice Renavand et Mathias Heymann, Florian Magnenet. Quand on prend une place pour voir des danseurs qu’on aime, il y a deux solutions, la revendre quand le couple échu ne séduit guère, y aller quand même «  pour voir » ou bien faire contre mauvaise fortune bon cœur lorsque la nouvelle distribution offre de belles perspectives. Soupirs, et regrets de ne pas voir Florian Magnenet, magnifique dans le Chant de la terre cet hiver, ni la superbe  et sémillante Alice Renavand, maîtresse frivole et sensuelle de Lescaut, furent remplacés par la joie de retrouver la jolie et gracieuse Hannah O Neil, si belle en Odile cet hiver,  et Mathias Heymann qui était si rare ces derniers temps. 

 

Avec une distribution aussi prometteuse,  on se régale à l’avance d’un spectacle qu’on a déjà vu et adoré avec Hecquet/ Paquette et qui tient autant à la qualité de ses solistes qu’à celle du corps de ballet, particulièrement tonique, grisant, virtuose dans le grand pas final.

 

Hannah O Neil est une  Paquita ravissante et  piquante qui  respire la jeunesse, la gentillesse ; elle forme avec Mathias Heymann un couple adorable qui gagne de suite notre sympathie. Les pas de deux ont de toute beauté, et on admire le magnifique sourire d’Hannah  qui ne faiblit jamais même dans les plus grandes difficultés techniques.

 

Mathias Heymann campe un Lucien  encore très enfantin ; il forme avec Hannah un couple touchant, plein de grâce ; leur jeu, leur mime s’accordent bien et ont la rondeur et l’innocence de l’enfance ;  leur danse est harmonieuse et  à aucun moment, leur danse ne faiblit. Les pas de deux du dernier acte sont particulièrement beaux.

 

Même si on garde à part soi une préférence pour Hecquet/Paquette dans les mêmes rôles, tellement complices sur scène, elle un peu gouailleuse, lui, plein de noblesse et d’élégance,  on est touché par cette autre interprétation de Paquita, plus novice, sans doute, mais sincère, et portée de bout en bout avec talent et délicatesse.

 

On retrouve avec plaisir aussi le corps de ballet, un peu moins parfait cet après midi là dans le grand Pas de deux, mais toujours aussi heureux d’être en scène.

 

Une fois encore, le pas de trois du premier acte ne décolle pas malgré le talent de Marc Moreau ; mais on se console en regardant au second acte les deux officiers bondissants, Daniel Stockes qui a mangé du lion, et Florimond Lorieux, qui, s’il est moins flamboyant, n’est en pas moins resplendissant. On se souvient avec plaisir du premier dans le rôle de Fritz, le frère de Clara, dans Casse Noisette, et du second, dans le pas des Pierres précieuses de Casse Noisette.

 

Les enfants de la Polonaise semblent un peu fatigués   mais sont toujours aussi craquants, avec leurs costumes hongrois et leurs coiffes à plumes qui oscillent de gauche et droite au rythme de la danse.  

 

Et on sort de cette matinée avec une bouffée de joie, d’enthousiasme, de plaisir, d’avoir vu de la belle danse, malgré les petits bémols indiqués plus haut.

 

Hannah O Neil, âgée de 21 ans seulement, est, à la sortie des artistes une jeune femme toute douce, timide, tellement simple qu’on admire d’autant plus son aura et son sens de la scène.  On apprend, étonné,  que le soir même, elle regagne  le corps de ballet pour redanser Paquita… et on croise Letestu,  visiblement ravie  de ce qu’elle a vu, et qui était déjà présente lors du Lac des Cygnes avec cette même Hannah.

 

Alors oui, Hannah O Neil n’a pas encore le métier d’une Laura Hecquet, et Mathias retrouve tranquillement ses marques sur scène ; la pantomime est moins aboutie, par exemple; mais quel plaisir de voir des artistes engagés, convaincus par ce qu’ils font, après être sortie tant de fois déçue d’un spectacle où tout le monde, en mode  «  minimum » semblait faire son métier en bon fonctionnaire d’état,  sans conviction ni plaisir.

 

Le plaisir semble être de retour sur scène… s’il est là, le public en trouvera lui aussi, et on se prend à rêver que, petit à petit,  le ballet  retrouve tout son panache.

 

Hannah O Neill- Mathias Heymann/ Paquita ONP : le charme de la jeunesse
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