Isabelle Ciaravola a été nommée hier danseuse étoile, titre suprême de l'Opéra de Paris! Si il y a quelques temps encore, j'avais exprimée ma mauvaise humeur à propos de la nomination de Cozette ( et je n'ai toujours pas changé d'avis!) celle de Dorothée Gilbert m'avait enchantée!
Mais pour Isabelle Ciaravola, c'est un peu spécial : elle a 37 ans, il lui reste donc officiellement 5 ans seulement a danser au sein de l'opéra de Paris puisque la retraite pour les femmes a lieu à présent à 42 ans. Cinq courtes saisons qui lui permettront sans doute d'aborder certains rôles, mais c'est peu...! D'un autre côté, cette nomination, pourtant méritée, était inespérée!...
Il y a longtemps déjà qu'Isabelle danse des rôles de solistes. Ainsi ai je eu la joie de la voir dans le rôle de la Sylphide ou elle est simplement sublime! Toute en esprit, en légèreté, en espiéglerie au premier acte, mais sans minauder comme je l'ai vu parfois. Elle danse la mort de cette petite Sylphide et la perte de ces ailes avec une émotion d'une sincérité touchante, rendant ce conte romantique tout à coup authentique : la poésie brisée meurt sous nos yeux.
Elle a aussi interprété le role de Nikya dans la Bayadère avec un lyrisme époustouflant ( le ballet sera redonné l'an prochain, pour les amateurs de la Bayadère, il ne faut pas rater Isabelle!)
L'an passé, elle a émue dans le rôle de la dame aux Camélias de Neumeier.
Cette année, elle a brillé dans le rôle de Garance des enfants du Paradis de José Martinez ( rôle créé pour elle) également dans l'Ange de la 3ème symphonie de Neumeier.
Sa nomination a eu lieu pour le rôle de Tatiana, dans l'Eugène Onéguine de Cranko qui est actuellement donné à l'ONP. Son partenaire, M Heymann a été aussi nommé... mais je ne vais pas faire d'une pierre deux coups : non! Un article par artiste!
Isabelle est une artiste d'exception. Morphologiquement, elle est longiligne, avec une ligne de jambes sublime qui met en valeur tous ses développés, battements et autre. Elle a une légéreté et une souplesse qu'a parfaitement mise en valeur Mcgregor dans Genus où elle a excellé.
Elle m'a aussi laissé un très fort souvenir dans la reine des Dryades à l'acte deux de Don quichotte! Developpés seconde parfait, poésie, lyrisme, technique sûre, grâce et charisme : un vrai régal!
Je souhaite donc de tout coeur à Isabelle Ciaravola de très belles années d'Etoile!
Et je salue en elle une très très grande artiste, l'une des plus grandes que je connaisse actuellement à l'ONP!
Mes sincères et admiratives félicitations!!!
photo Icare