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  • : Un jour, une œuvre
  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

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13 août 2006 7 13 /08 /août /2006 08:13

 C'est Anna Pavlova. C'est ma photo préférée. Je l'ai découverte dans un de mes livres de danse lorsque j'étais enfant. J'ai vu la photo, et immédialement, je suis tombée amoureuse de la ballerine, bien que je ne l'ai vue ni danser, ni en costume de ballerine. Cela a été tout simplement un coup de foudre immédiat, absolu, sans que je sache quoi que ce soit sur elle.

Le plus étonnant dans l'histoire, c'est que, à chaque fois que  aujourd'hui encore j'entends " Anna Pavlova"  ou que je tombe sur l'une de ses photos, l'émotion de mon enfance est absolument intacte! Comme si un lien mystérieux me reliait à une partie de son âme. J'ai même un film sur elle en russe, auquel je ne comprends rien mais   dont pour rien au monde je ne voudrais me séparer...

Cette ballerine appartient au siècle révolu. J'ai pu tout de même voir une petite vidéo d'elle, filmée dans les années 1930, de qualité médiocre, mais qui rend tout de même hommage à sa délicatesse, à son immatérialité. Elle avait tout de même près de cinquante ans...

Elle est née en Russie en 1890, dans une famille modeste, et après avoir vu au théâtre Marinski " la Belle au Bois dormant" décida de devenir ballerine, bien que sa santé délicate soit en premier lieu un obstacle.

Elle n'était pas, disent les témoignages, une grande technicienne, mais avait  une aura, une grâce, un quelque chose d'indéfinissable qui la rendit unique. Elle possédait une évanescence, une légereté, une délicatesse inégalées par les autres ballerines de la même époque. Mais on dit aussi, que lorsque la mode de la virtuosité technique fit rage, Pavlova s'essaya elle aussi aux pirouettes, fouettées, sauts en tout genre, mais qu'elle n'avait pas la puissance musculaire pour vraiment sublimer tous ces pas horriblement difficiles que requierent des qualités sportives plus que lyriques....

 


 

Les Ballets Russes et la mort du Cygne

Elle fera partie de l'aventure des Ballets Russes à Paris  et pour elle, la partition de Saint Saens, " le Cygne" sera chorégraphiée dans l'inoubliable mort du Cygne qui la rendit célèbre... par delà la mort. (Saint Saens a composé cette partition dans son humoristique " carnaval des animaux" en clin d'oeil à Tchaikowski... il n'a pas du tout pensé à un cygne mourant...)

  Dans les Ballets Russes, elle se distinguera surtout dans les chorégraphies aériennes, romantiques : les Sylphides, Giselle. 

La guerre et la révolution russe de 1917 la jeteront d'une certaine manière sur les routes, et il lui sera difficile, voir impossilbe de retourner en Russie .Elle finira par acheter une maison à Londres qui sera son port d'attache ( comme pour Sylvie Guillem!) et se mettra alors à silloner le monde. Les Etats Unis, mais aussi l'Asie du sud est, l'Inde...

 


 

Anna Pavlova et les danses classiques indiennes

L'Inde!!! Voilà quelque chose d'autre qui me lit à elle...son amour de l'Inde...

 elle est pour beaucoup dans la renaissance de la danse indienne au début du siècle. C'est elle qui encouragera les premiers et courageux danseurs indiens, qui, contre vents et marée, braveront leurs familles et leurs castes, et surtout le gouvernement anglais,  pour monter sur scène et faire renaitre la danse que les anglais avaient interdites : Pavlova encourage trois danseurs et dansera même avec l'un d'eux : Uday Shankar

Mais elle sera aussi l'alliée de Menaka, qui va rescussiter le kathak et de Rukmini Devi, qui elle, fera beaucoup pour le baratha natyam.

 Et cela aussi, lorsque je le découvris, me bouleversa. Comme si j'avais compris pourquoi Pavlova m'était d'une certaine façon aussi précieuse : amour fou de son métier de ballerine classique, passion pour l'art et la danse indienne, au point d'aider concrètement les danseurs de leurs pays à renouer avec leur propre culture, et puis chorégraphies dans un esprit " exotique" créées à partir de ses voyages.  Uday Shankar la vit à Londres, et tomba amoureux de sa danse; il ne dansait pas encore. Elle lui permettra de se faire une technique de danse, puis l'encouragera comme les autres, à renouer avec la culture de son pays. En 1924, ils sillonneront ensemble l'Europe et l'Amérique, avec les chorégraphies d'Anna Pavlova, Radha, et The Hindu Wedding, puis, après quatre ans, il créera ses propres chorégraphies et fondra dans la région de Calcutta un centre culturel.

 

 

Anna Pavlova, elle, s'éteindra dans un hôtel de la Haye, après avoir pris froid, à l'âge de cinquante ans, après des années et des années de représentations, de spectacles, parfois dans des conditions extrêmement précaires. Voici encore deux photos d'elle que j'adore. Lorsque je les regarde, je suis saisie de tendresse, d'admiration et de tristesse, sans que j'en connaisse la cause. Comme si j'avais perdu quelqu'un de précieux, une amie trop tôt disparue...

Inoubliable Anna Pavlova.... 

 

 


A lire sur mon site : les Ballets russes 1

A venir :

 

La renaissance de la danse indienne (1) : Rukmini Devi, Uday Shankar, Menaka

La renaissance de la danse indienne ( 2) : Kathak et baratha Natyam

 

Un petit cadeau : video d'anna pavlova :

Lien avec l'excellent site du cndp : portrait d'anna pavlova

 


 

 

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commentaires

M
Elle mérite d'avoir dansé partout (ou presque)!!!
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Y
Les photos sont magnifiques.<br /> Elles me font penser à celles de Ruth St Denis, même époque, même style... 
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K
c'est une bien belle artiste pleine de grace!! bizzz
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