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  • : Un jour, une œuvre
  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 21:09

albrecht : Nicolas leriche

Giselle : Laetitia Pujol

HIlarion : W Romoli

MYrtha : M A GIllot

pas de deux : Philbert/ Thibault

Bathilde : Natacha Quernet

Son père : R Wilk


 

 

 

 

 

 

 

Ce fut une perfection !.....

C'est la troisième fois que je vois cette distribution: la première en 2003, la seconde, en 2005 et j'en redemande encore !

Je me réjouis vraiment que ce soit cette distribution ( pour les rôles titres) qui soient captés, parce que N Leriche est vraiment au sommet de sa forme physique et artistique Et chose incroyable, jamais il n'a été aussi léger! Des receptions de sauts félins comme il sait les faire mais sans aucun bruit ! Bref, mais revenons au début Pourquoi une perfection? Parce qu'il y a une parfaite cohésion de bout en bout que ce soit le corps de ballet, les roles secondaires, ou les roles titres, on sent un formidable travail d'équipe!..... et cela, je ne l'ai pas toujours vu à l'opéra de Paris ces dernières années Il est vrai que c'est la troisième fois que cette même équipe est réunie, et peut être que le travail fait sur la scène a joué en la faveur de tous ces danseurs, pour rendre le tout vivant, naturel, beau, émouvant...

De l'art comme je l'aime de plus profond de mon être

Je n'ai pas vu Dupont avec Leriche donc ne pourrai comparer, mais le couple Pujol / Leriche est vraiment totalement en osmose

D'un bout à l'autre du ballet, on est emporté pour leur amour malheureux, tragique, et lors du grand pas de deux du second acte, j'étais bouleversé comme rarement

Comment Nicolas Leriche fait il au premier acte pour nuancer autant son personnage? séducteur, puis séduit, puis amoureux, puis complètement emabarassé lorsque sa fiancé arrive , mais le regrettant aussitôt, puis totalement dépassé par ce qui arrive :la mort de la petite paysanne dont il est vraiment tombé amoureux! Mille nuances de jeux nous montre qu'il est un prince mais qu'il ne voit pas en Giselle qu'une amourette de passage; que du plus profond de son être, il aspire à autre chose, et qu'il aime vraiment Giselle

au premier acte, Giselle est d'une fraicheur fantastique, réservée, mais espiègle, amoureuse et heureuse comme on l'est à cet âge quand on aime la première fois Mais ce qui est encore plus fabuleux : ce sont toutes les failles qu'on sent dans ce personnage : derrière sa joie se cache un mal être, une souffrance, comme si la folie guettait Elle surgit tout à coup sans prévenir : comme la scène de la marguerite ou on pressent ce qui engloutira la raison de Giselle le corps de ballet est impeccable! Enjoué, enlevé, il y a beaucoup de plaisir et de joie sur scène, techniquement ensemble, et ce bonheur est complètement communicatif

Hlarion/Romoli a beaucoup de présence, mais il campe un Hilarion traditionnel, brutal, jaloux, sans "nuance", qui fait peur! Très convaincant, même si j'avais beaucoup aimé les nuances apportées par Yann Bridard au personnage lors d'une autre saison

Et puis l'écuyer d'Albrecht est fantastique : bravo à S Elizabé qui rend son personnage totalement crédible, attachant Il est si protecteur face au prince, il incarne le bon sens absolu!

Encore à citer l'extraordinaire R Wilk qui se tire toujours avec maestria des petits rôles ( l'homme dans Sylvia par exemple) Là, ce prince en impose, on sent tout le poids qu'il peut faire peser sur sa cour, tout l'étau qui peut se resserer autour de ces gens

Sa fille Bathilde est une merveilleuse Bathilde ( même si j'ai encore en moi la vision de Laurence Laffon) princesse belle, à l'aise dans le monde qui est le sien, qui montre un interet à la fois sincère et un peu condescendant pour la petite paysanne

Pas de deux :

 E Thibault en super grande forme!!! techniquement impeccable ( je n'ai rien remarqué à la reception de ces sauts) mais je n'arrive à voir en lui un jeune marié, paysan de surcroit! mais sa technique est vraiment impressionnante Quand à A Philbert, très belle technique, grande grâce, mais quelque chose d'un peu trop précieux pour moi; un peu trop manièré. Il est difficile en peu de temps de faire exister un couple sur scène, et je n'ai pas trop cru à celui là, même si leur danse était vraiment techniquement irréprochable!!!


 

 

 

Dans la scène de la folie, Pujol semble complètement passer dans un autre monde; elle est déjà dans l'autre monde Les danseurs qui l'entourent semblent ne pas avoir leur place sur scène, et même quand il sont en mouvements, ils semblent décalés, tant elle parvient a faire exister cet autre monde, monde parallèle à ce moment là! ce monde parallèle, qui l'a happé et dont elle ne sortira plus... En même temps, elle ne surjoue pas, elle reste simple, très naturelle Ce sont des détails qui font la différence, un regard, un poignet, une façon de faire un pas! bref!

Comme toujours après le premier acte, je ne quitte pas mon siège, car il faut que je me remette!

Le second acte fut une perfection!!!

MAIS je n'ai pas aimé les éclairages de ???? impossible de trouver le nom

1) le ciel étoilé n'apparait pas! ( jadore voir ce ciel peint, étoilé, noir et brillant qui apparait au milieu des branches tordus des arbres :là rien!!!

2) il y a toujours ces auréoles jaunes sur les tutus : ça ne fait pas du tout clair de lune, mais tutus mal lavés!

3) la pénombre est trop forte, et gâche vraiment quelque chose Dommage!

Myrtha surgit!.... et voilà M A Gillot qui apparait ; j'ai d'abord cru qu'elle était tiré par des fils invisibles et en ai été étonnée!!! elle ne touchait pas le sol! j'aurais pu rester des heures à la regarder glisser ainsi, au milieu des arbres du cimetière.... en fait, si, et c'est en regardant ses pieds que j'ai vu son secret elle relache ses chevilles avec tant de maitrise que ses avances glissent, irréelles, sur le sol; avec cela une immobilité parfaite du buste ! elle incarne un fantôme hiératique, froid, blessé, pétri d'un amour propre froissé qui cache une souffrance enfouie Sublime! il n'y a qu'une chose qui m'a un peu gênée : ce sont ces jetés attitudes, ou les mouvements de la tête étaient très marqués, comme si elle cherchait la force dans ses épaules. Mais malgré cela, sans importance, peut être, son personnage existe vraiment de bout en bout et s'inscrit parfaitement dans la dramaturgie

Pujol est un fantôme plein de souffrances, d'amour et de pardon elle n'est peut être pas la plus parfaite Giselle sur le plan de l'immatérialité ( ce dont on parlait l'autre jour, cette sensation d'air) mais émotionnellement, c'est très profond; tout est intériorisé sans une fois de plus en faire trop

Avec Leriche, le couple est bouleversant; il peut enfin s'aimer dans ce monde de fantôme et partager pour quelques instants un amour qui leur a été impossible sur terre

petit détail j'avais devant moi deux adorables fillettes de 6 et 9 ans la petite de 6 n'a pas arreté de gigoter pendant tout le spectacle, parce qu'elle voulait comprendre et questionnait sa mère ou sa soeur, elle se hissait sur ses bras, passait d'un côté de l'autre pas grave, cela ne me genait pas et je me disais quelle chance elle à de voir cela si jeune mais pendant ce fameux pas de deux :elle n'a plus bougé pendant cinq longues minutes! elle etait happée par le couple! pétrifiée devant cette beauté

Il faut dire que le passage très lent ou Albrecht soulève Giselle et qui souvent se ralentit ( ce qui a été le cas, mais naturellement) a été ici un sommet invraissemblable d'émotion! c'est comme si tout à coup, tout s'était suspendu dans le temps : leriche pujol ont arrété le temps ! Cette fillette s'en souviendra longtemps!

et puis, Leriche, le plus bel Albrecht que j'aie vu ces dix dernières années, surtout hier! sa dernière variation était pleine de fougue et de desespoir, et comme l'avait dit Turlututu, sa série d'entrechat qui à la fin, loin de faiblir rebondit de plus en plus, dans " l'énergie du desespoir"!!!

idem pour les entrechats de Giselle lorsqu'elle recule : une frénésie, une vivacité, mais toujours musicale!! voilà l'ensemble des willis était parfait, et vraiment la nuit et les fantômes, le noir, le blanc, l'argent, c'est tout un univers magique et effrayant à la fois que je retrouve depuis trente longues années avec la même émotion merci à tous ces sublimes artistes pour ce moment d'exception!!!!

et bravo à toute l'équipe de danse, de costumiers et de décorateurs! un travail d'équipe parfait!!!

 

ps : le public je ne vais jamais voir de spectacle l'après midi la,je n'ai pas eu le choix j'avais les vamps derrière moi :

 -qu'il saute haut, ce petit jeune homme!

 -et t''as vu cette petite?

- oh, oui, elle est bien mignonne!

- c'est la petite de la télé?

 - oh, c'est seyant, ces petites jupes qui volent!

- et la musique!

-oui, ça me rappelle les valses de vienne etc, etc! d'ailleurs, pendant tout le premier acte, il y avait un petit brouhaha de voix et de commentaires .... les chut des uns et des autres n'y faisaient rien... là aussi, ce n'est pas très grave, sauf quand les vamps se sont mises à chanter en coeur pendant le second acte.... argh! !!!!!!

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