29 décembre 2009
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21:08
compte rendu écrit sur le forum de Cathy, danser en france
Je reviens sur la représentation du 10 novembre à 14h30avec Stéphane Bullion en Jason
Emilie Cozette en Médée
Alice Renavand en Creuse
Cette oeuvre à mi chemin entre l'onirisme et le drame permet plusieurs lectures de la part du spectateur...
les enfants endormis sur l'arbre, tous les sceaux suspendus et ceux qui délimitent l'espace, le sommeil qui est présent dès le début ( les enfants dorment et s'éveillent) et au milieu de l'oeuvre (Médée s'endort et ses enfants dorment sur elle), tout cela crée un climat étrange.
Peu d'élements de décors mais suffisamment et avec une lumière travaillée pour créer un espace scénique, poétique.
Des costumes sobres mais qui là aussi instaurent quelque chose de spécial, hors " temps"
La présence des enfants au début de l'oeuvre qui apporte leur candeur... et puis Médée Cozette arrive
Je ne l'avais pas vue danser depuis un moment et je dois dire qu'hier j'ai été plutôt séduite par sa Médée
Dès son entrée, se dégageait d'elle une grande force qui sied au personnage. On la sentait un peu tendue, un peu rigide, mais cela ne nuisait pas au personnage
Dans sa danse avec les enfants, on sentait Cozette très attentive à eux - trop car du coup, elle était légèrement décalée, et il n'y avait pas vraiment d'osmose entre eux) mais pas vraiment maternelle à ce moment du ballet
et puis Jason-Bullion la rejoint et là, enfin, elle s'est vraiment mise à danser
Sa danse est ample, vivante, puissante par moment, et le pas de deux dégageait une grande force
En voyant danser Jason-Médée, on sentait chez ces deux personnages un rapport plus fort qu'amoureux, comme deux amants qui s'aimeraient et se détesteraient à la fois, mais seraient liés par un rapport passionnel...
Bref, une grande tension dramatique se sentait déjà dans ce premier pas de deux.
Et puis Médée s'endort, Jason lui apporte ses enfants...
apparait Creuse-Alice Renavand...
J'ai toujours adoré Renavand, quoiqu'elle danse!
Mais là, le personnage de Créuse lui va fabuleusement bien : elle est tour à tour vive, sensuelle, espiègle, séductrice, avec une souplesse dans les mouvements qui contrastait merveilleusement bien avec l'entrée hiératique et pleine de force de Médee-Cozette.
Au vue de sa puissance de séduction, le duo contraste la aussi bien avec le premier : on est dans un rapport amoureux différent, plus basé sur les sens semble-t-il.
et puis Médée s'eveille. Mais en fait, n'est elle pas en train de rêver? N'est ce pas son rêve qu'on voit sur scène?
Et la, tout va basculer
Le pas de trois a été magistral : les trois danseurs étaient en symbiose et le point culminant du ballet a vraiment été ce moment de danse, nerveux, précis, tumultueux, douloureux, où l'on sent bien que Médée n'aura pas le dessus, tant Créuse est sûre d'elle.
PUis Cozette bascule dans la folie : elle a eu un soucis avec sa robe qui ne s'est pas décrochée, et très très habilement a su tirer partie de ce morceau de tissus qui pendait, qui l'entravait dans ses mouvements comme si c'était fait exprès.Bravo!
Cozette, dramatiquement parlant, a incarné une femme qui perd tout repère et n'est plus maitresse d'elle même, ne sait plus ce qu'elle fait.
La toute fin du tableau, lorsqu'après la mort de ses enfants, elle danse la ronde que ses enfants dansaient, seule, en soufflant sur sa main, on sent que déjà, elle comprend que l'irreversible s'est produit et qu'elle ne trouvera plus la paix
J'ai donc trouvé pour la première fois depuis que je la vois sur scène depuis sa nomination, des qualités d'actrice à Cozette : elle a gagné en présence, artistiquement elle a mûri. Il y avait des petites maladresses, mais le personnage l'a emporté sur les imperfections, et c'est cela que je demande à une danseuse.
En face d'elle Bullion incarne un Jason implacable, presque froid, mais qui se réchauffe au contact de Creuse, et qui est plein d'amour quand il est avec les enfants
Quand à Renavand !
La musique de Mauro Lanza passe de l'onirisme du début, avec les sons cristallins, au drame à la fin de l'oeuvre. La partie centrale semble hors temps, avec ses sons étirés, tenus, dans un registre aigu
Bref, Médée reste une oeuvre dramatique puissante, convaincante, où le spectateur participe activement à ce qui se déroule sur scène.
On est encore dans le domaine de "l'humain"
Venait ensuite l'attendu Genus servi par une brochette de talents : Cozette remplaçait cependant Lestestu.
Très sincèrement, j'ai été emballée les dix premières minutes, lors du trio Bélingard/ Phavorin/ Pech
M Heyman m'a littéralement scotchée sur mon siège : quel talent!
imaginez un mélange de danse classique et smurf où tout se désarticule...
c'est assez inhabituel ces mouvements de vague, du buste, des épaules, qu'on trouve habituellement dans les danses de rue; ces mouvements qui glissent sur tout le corps sont associés à une technique classique. c'est surprenant! On voit que l'être humain est autre chose!
Et puis très vite, c'est retombé comme un soufflet : vous le sortez du four, vous faites " ah" et dix minutes après le beau soufflet est tout raplapla
C'est l'exacte impression de ce que j'ai ressenti
passée la surprise du langage de Mcgregor bouillonant d'idées, je me suis reprise et je me suis dit : " après?"
Où veut en venir ce monsieur? les danseurs font leurs solos/ duos/ trio et autres les uns après les autres, rivalisant de contorsion, d'agilité, de précision, de force, de virtuosité, mais ensuite?
ensuite, on est lassé par les néons, par la video ridicule, par la vacuité du propos, par la musique qui oscille entre les quatre saisons mal digérées, et la mauvaise musique répétitive des années 70, sans parler des " boum boum" et le tout piétine dans un univers totalement vide
Est ce son propos? la force du langage suffit elle à faire une oeuvre quand celle ci est mal ficelée?
Ce n'est pas le petit cours de science nath expres sur écran qui permet de donner du sens à cette chose creuse
Les danseurs prennnent énormément de plaisir à le danser : soit!
mais pour le spectateur, quel ennui!
les quinze dernières minutes, j'ai vraiment pensé à autre chose, protégeant mes yeux qui larmoyaient des néons agressifs...
bref, je comprends qu'on puisse trouver plaisir à voir les danseurs dans cette pièce, car ils excellent, mais la pièce en elle même qui dure quand même quarante minutes manque d'air...
J'en suis moi même navrée , après avoir lu de la part des danseurs tant d'enthouisiasme...
Emilie Cozette en Médée
Alice Renavand en Creuse
Cette oeuvre à mi chemin entre l'onirisme et le drame permet plusieurs lectures de la part du spectateur...
les enfants endormis sur l'arbre, tous les sceaux suspendus et ceux qui délimitent l'espace, le sommeil qui est présent dès le début ( les enfants dorment et s'éveillent) et au milieu de l'oeuvre (Médée s'endort et ses enfants dorment sur elle), tout cela crée un climat étrange.
Peu d'élements de décors mais suffisamment et avec une lumière travaillée pour créer un espace scénique, poétique.
Des costumes sobres mais qui là aussi instaurent quelque chose de spécial, hors " temps"
La présence des enfants au début de l'oeuvre qui apporte leur candeur... et puis Médée Cozette arrive
Je ne l'avais pas vue danser depuis un moment et je dois dire qu'hier j'ai été plutôt séduite par sa Médée
Dès son entrée, se dégageait d'elle une grande force qui sied au personnage. On la sentait un peu tendue, un peu rigide, mais cela ne nuisait pas au personnage
Dans sa danse avec les enfants, on sentait Cozette très attentive à eux - trop car du coup, elle était légèrement décalée, et il n'y avait pas vraiment d'osmose entre eux) mais pas vraiment maternelle à ce moment du ballet
et puis Jason-Bullion la rejoint et là, enfin, elle s'est vraiment mise à danser
Sa danse est ample, vivante, puissante par moment, et le pas de deux dégageait une grande force
En voyant danser Jason-Médée, on sentait chez ces deux personnages un rapport plus fort qu'amoureux, comme deux amants qui s'aimeraient et se détesteraient à la fois, mais seraient liés par un rapport passionnel...
Bref, une grande tension dramatique se sentait déjà dans ce premier pas de deux.
Et puis Médée s'endort, Jason lui apporte ses enfants...
apparait Creuse-Alice Renavand...
J'ai toujours adoré Renavand, quoiqu'elle danse!
Mais là, le personnage de Créuse lui va fabuleusement bien : elle est tour à tour vive, sensuelle, espiègle, séductrice, avec une souplesse dans les mouvements qui contrastait merveilleusement bien avec l'entrée hiératique et pleine de force de Médee-Cozette.
Au vue de sa puissance de séduction, le duo contraste la aussi bien avec le premier : on est dans un rapport amoureux différent, plus basé sur les sens semble-t-il.
et puis Médée s'eveille. Mais en fait, n'est elle pas en train de rêver? N'est ce pas son rêve qu'on voit sur scène?
Et la, tout va basculer
Le pas de trois a été magistral : les trois danseurs étaient en symbiose et le point culminant du ballet a vraiment été ce moment de danse, nerveux, précis, tumultueux, douloureux, où l'on sent bien que Médée n'aura pas le dessus, tant Créuse est sûre d'elle.
PUis Cozette bascule dans la folie : elle a eu un soucis avec sa robe qui ne s'est pas décrochée, et très très habilement a su tirer partie de ce morceau de tissus qui pendait, qui l'entravait dans ses mouvements comme si c'était fait exprès.Bravo!
Cozette, dramatiquement parlant, a incarné une femme qui perd tout repère et n'est plus maitresse d'elle même, ne sait plus ce qu'elle fait.
La toute fin du tableau, lorsqu'après la mort de ses enfants, elle danse la ronde que ses enfants dansaient, seule, en soufflant sur sa main, on sent que déjà, elle comprend que l'irreversible s'est produit et qu'elle ne trouvera plus la paix
J'ai donc trouvé pour la première fois depuis que je la vois sur scène depuis sa nomination, des qualités d'actrice à Cozette : elle a gagné en présence, artistiquement elle a mûri. Il y avait des petites maladresses, mais le personnage l'a emporté sur les imperfections, et c'est cela que je demande à une danseuse.
En face d'elle Bullion incarne un Jason implacable, presque froid, mais qui se réchauffe au contact de Creuse, et qui est plein d'amour quand il est avec les enfants
Quand à Renavand !
La musique de Mauro Lanza passe de l'onirisme du début, avec les sons cristallins, au drame à la fin de l'oeuvre. La partie centrale semble hors temps, avec ses sons étirés, tenus, dans un registre aigu
Bref, Médée reste une oeuvre dramatique puissante, convaincante, où le spectateur participe activement à ce qui se déroule sur scène.
On est encore dans le domaine de "l'humain"
Venait ensuite l'attendu Genus servi par une brochette de talents : Cozette remplaçait cependant Lestestu.
Très sincèrement, j'ai été emballée les dix premières minutes, lors du trio Bélingard/ Phavorin/ Pech
M Heyman m'a littéralement scotchée sur mon siège : quel talent!
imaginez un mélange de danse classique et smurf où tout se désarticule...
c'est assez inhabituel ces mouvements de vague, du buste, des épaules, qu'on trouve habituellement dans les danses de rue; ces mouvements qui glissent sur tout le corps sont associés à une technique classique. c'est surprenant! On voit que l'être humain est autre chose!
Et puis très vite, c'est retombé comme un soufflet : vous le sortez du four, vous faites " ah" et dix minutes après le beau soufflet est tout raplapla
C'est l'exacte impression de ce que j'ai ressenti
passée la surprise du langage de Mcgregor bouillonant d'idées, je me suis reprise et je me suis dit : " après?"
Où veut en venir ce monsieur? les danseurs font leurs solos/ duos/ trio et autres les uns après les autres, rivalisant de contorsion, d'agilité, de précision, de force, de virtuosité, mais ensuite?
ensuite, on est lassé par les néons, par la video ridicule, par la vacuité du propos, par la musique qui oscille entre les quatre saisons mal digérées, et la mauvaise musique répétitive des années 70, sans parler des " boum boum" et le tout piétine dans un univers totalement vide
Est ce son propos? la force du langage suffit elle à faire une oeuvre quand celle ci est mal ficelée?
Ce n'est pas le petit cours de science nath expres sur écran qui permet de donner du sens à cette chose creuse
Les danseurs prennnent énormément de plaisir à le danser : soit!
mais pour le spectateur, quel ennui!
les quinze dernières minutes, j'ai vraiment pensé à autre chose, protégeant mes yeux qui larmoyaient des néons agressifs...
bref, je comprends qu'on puisse trouver plaisir à voir les danseurs dans cette pièce, car ils excellent, mais la pièce en elle même qui dure quand même quarante minutes manque d'air...
J'en suis moi même navrée , après avoir lu de la part des danseurs tant d'enthouisiasme...