Je le livre tel qu'il a été écrit à l'époque
Il faut qu'une porte, et doux mensonges, soirée du 21 février, suite
Si je suis prête à revoir steppings stones, je ne suis pas prête du tout à revoir " Il faut qu'une porte..." Je me suis ennuyée à mourir, et pourtant ce ballet était magnifiquement dansé.
Mais...
Tout commence très lentement : un couple dans une chambre, en tenue un peu négligée; elle sur une chaise, un bouquet de fleurs à la main, s'en caresse négligemment le visage; lui assis, mourrant d'ennui semble-t-il; tout à coup, la femme jette son bouquet, l'homme se précipite sur le verrou de la porte qu'il tire; "ah, ça commence, me dis-je"
Mais suit un pas de deux mis assis,mi debout, très très lent, ou les mouvements de corps de l'un se transmettent à l'autre; sur le plan technique, c'est magnifiquement fait: mais le costume d'Aurélie Dupont cache la moitié des mouvements ce qui fait que cela devient très vite très répétitif et lassant;
suit un court et éblouissant solo de l'homme, magnifique; "ah, ça commence," me dis je une seconde fois! mais non, cela s'arrête tout de suite. Et j'ai oublié ce qui se passe...
Ensuite, le verrou est tiré sur un montage de bruitage; suit une scène comique, qui tranche avec ce qui a précédé;Aurélie disparait; Manuel tire sur sa robe qui seule apparait dans l'entrebaillement de la porte. Les corps se heurtent, se désarticulent, l'un au contact de l'autre. C'est drôle, d'autant que la musique déroute profondément. Le changement de ton laisse présager une partie de ballet différente, mais très vite, la lenteur des gestes du début revient, et le ballet s'étire,comme au début, lent, un peu embrouillé... suscitant une certaine frustration...
Je pense que l'on peut adorer ce genre de ballet, qui, je le dis, est magnifiquement dansé. Mais le rythme est trop lent pour moi, et la scénographie pas très claire.
Doux Mensonges
J'aurais aimé ce ballet autant que le premier s'il n'avait pas été construit sur la musique vocale de Gesualdo et de Monteverdi
Le debut commence sur des chants georgiens, tout va bien mais tout se gâte pour moi dès le changement de musique : c'est fou, finalement, comme la musique, pour moi, prend autant de place que la danse dans un spectacle; c'est ce qui avait considérablement gâté ma joie pour "Hurlevent."
Le ballet en lui même est magnifique;
un mur gris ferme la scène sur la droite ( vu des spectateurs)
aucun décor, hormis un immense rideau nuage orangé, référence baroque, au dessus de la scène.
deux couples, des trappes, et la vidéo qui est tantôt présente, tantôt non.
Comme je l'ai dit ce matin, Alessio Carbone et Miteki Kudo ont créé une alchimie magnifique. Même lorsqu'ils ne dansaient pas, et se tenaient debout, côte à côté, ils créaient quelque chose de très fort.
Lorsque les couples disparaissent sous la scène, on entend des bruitages, bizarres, qui créent un climat assez angoissant, voire paroxystique, avec les aboiements féroces d'un chien qui se superposent à un enlacement du couple sur le sol.
Les couples semblent errer, chercher une issue qu'ils ne trouvent pas? A la surface, ils dansent, en sous sols, ils errent, ils cherchent.
Cecile Talon et Wilfried Romoli créaient un couple plus austère, plus détaché, plus froid, moins émotionnel que l'autre. Est ce voulu?
Jamais ces deux couples ne se rencontrent, ne communiquent.
En voyant les deux danseuses, Cécile et Miteki, j'ai été éblouie par la qualité de leur danse, de leur investissemnt sur scène et étais vraiment ravie de les découvrir dans des solos.
Ah, le programme ne met pas la photo des danseurs, non premiers danseurs ou étoiles, qui interviennent dans Stepping Stones. J'ai trouvé cela déplacé, compte tenu qu'il y a par ailleurs la photo de Mitéki et de Cécile, pour doux mensonges. Certes, elles interviennent en tant que soliste, mais cela m'aurait été à les reconnaître s'il y avait eu les photos de Stéphane Phavorin, Guillaume Charlot, ou Bruno Bouchet. Je n'ai reconnu que Jémémie Bélingard