soirée du 21 février 2004
stepping stones
De loin, mon ballet préféré de la soirée!
d'abord, les décors : trois statues de chats dorés, au fond de la scène, dressent leurs silhouettes mystérieuses, bienveillantes, mais spirituelles, à trois stades d'enfouissement dans le sol: un triangle percé est suspendu dans les cintres d'où s'écoule une lumière dorée, qui dessine un cercle sur la scène noire; on dirait une Egypte ancienne mais devenue contemporaine, c'est très très impressionnant;
les danseurs évoluent par couple, chacun portant une pierre rectangulaire d'où émerge la silhouette arrondie de pierres : carré, triangle, cercle... on est dans une dimension spirituelle mais à peine évoquée
Cage, Webern : musique sublime, pleine de couleurs, magique, à la fois très ancienne et très contemporaine; les pianos préparés de Cage m'ont toujours fascinée : le son sonne comme s'il y avait des gamelan javanais qui soulignent les sons du piano; grande pureté et lumière qui ruisselent sur les danseurs
technique classique mais complètement inovante; Kylian n'en finit pas de renouveler le langage; l'oeil est sans cesse surpris, sollicité, mais jamais gratuitement; c'est fluide, humain
Les corps sculptent la musique, la rendant palpable
Le tout est très envoûtant, très mystérieux, et d'une perfection esthétique aboutie
Comme je ne vais pas souvent à l'opéra, je n'ai pas été capable d'identifier les garçons,(Stéphane Phavorin, Bruno Boucher, Guillaume Charlot,) sauf Jérémie Bélingard. mais pour les filles, c'était plus facile : Eléonara Abbagnato, fluide et douce, Stéphanie Romberg, très affirmée, parfaite, Laurence Laffon, que j'adore, d'une immense présence, d'un grand lyrisme,avec une technique très aboutie, et Isaballe Ciaravolla, magnifique : les quatre étaient vraiment sublimes