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  • : Un jour, une œuvre
  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 11:05

 

 

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L’Odissi d’aujourd’hui, est, d’après les spécialistes, un descendant direct de la danse de temple, telle qu’elle fut  pratiquée à Puri, en l’honneur de Jagannath, un des avatars de Vishnou.

 

Dans le panthéon indien, ce dieu qui protège le monde et le préserve, s’incarne à plusieurs reprises pour venir  le sauver de la destruction ; il prend à chaque fois une apparence différence : Krishna, Rama et Jagganath sont ses plus célèbres avatars.

Ce dieu très ancien, déjà présent dans les Védas,  fait sa première apparition en Orissa au 7ème siècle 06122011-krishna.jpgaprès JC dans les sculptures. Il y apparaît sous la forme de son   8ème avatar, Krishna.

Mais c’est en « Jagannath » que Vishnou sera le plus célébré. Sa légende est racontée un peu plus loin.

 

Pendant le règne des rois de la dynastie Ganga  qui dura près de trois siècles, la dévotion à Vishnou fut telle qu'un temple monumental fut construit en son honneur au  11ème siècle. Ce temple acquit une telle renommée qu’on vint rendre hommage au dieu son la forme de son avatar, Jagannath, de toute la région. Puri  fut alors un haut lieu de pèlerinage et  un centre culturel et artistique important; il  vit naître dans son temple  la danse des Mahari.

 

Concernant Jagannath,  plusieurs récits mythologiques relatent son origine. Voici celle que la danse Odissi aime le plus : il y avait un roi, Indradyuman  qui rêva un jour d’une image de Nilamadhav – le dieu bleu –  elle se  trouvait  bien au-delà des montagnes, à l’est de son royaume. Il envoya son ministre, Vidyapati, à sa recherche, qui tomba sur Vishvavasu, le chef de la tribu Savara ; c’était le plus  fervents des  adoradeurs de Nilamadhav. De retour au palais, le ministre raconta ce qu’il avait vu. Le roi envoya son armée pour prendre de force l’image mais avant que le roi puisse atteindre la grotte où celle-ci se trouvait, une tempête se leva et l’image disparut.

Le Dieu bleu n’apparut plus à la tribu Savara sous cette forme, mais l’océan rejeta sur le sable un immense bloc de bois qui avait la forme de Nilamandhav.

Le roi vit cette image en rêve et voulut la reproduire. Il fit venir d’énormes blocs de bois et des charpentiers dans son palais pour  construire l’image à l’identique. Mais aucun charpentier ne parvint à la reproduire.  Un mystérieux charpentier, qui selon la légende,  aurait été Vishnou lui-même, se présenta et dit qu’il pourrait réaliser la sculpture à condition de n’être dérangé sous aucun prétexte pendant 21 jours. Le roi accepta mais la reine, bien sûr, aiguillonnée par la curiosité, voulut ouvrir la porte avant le délai requis. Tout s’évanouit aussitôt sauf trois bustes inachevés qui représentait Jagannath lui-même, son frère Balabhadra et sa sœur Subhadra, tous trois aujourd’hui encore grandement vénérés.

 

Voilà pourquoi aujourd'hui, au début de chaque récital,  la danseuse offre sa première danse à Jagganath, présent sur scène  et inachevé comme le raconte la légende.

 

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La légende de Jagannath est l’un des nombreux exemples de la façon dont l’hindouïsme a intégré des déités  très anciennes à son propre panthéon.

 

L’Odissi s’est développée au moins sur un millénaire ;  on trouve des témoignages sur cette danse dès  le 1er et le 2ème siècle avant JC,  comme l’atteste l’art de la dynastie Chedi –puis  au 7ème siècle et  8ème siècle, ( nombreuses peintures et sculptures de temples)  jusqu’au règne du  roi Chodagangadeva au 11ème siècle où culmine le culte de Vishnou à travers son avatar, Jagannath. L’Orissa, sous le règne de ce roi éclairé, devint un royaume florissant, cultivé, dans lequel Puri fut un centre spirituel important et révéré bien au-delà des frontières du royaume.

 

Un siècle plus tard, le poète Jayadéva allait marquer durablement l’histoire de l’Odissi à travers l’un de ses poèmes : la Gita-govinda.

 

 

 

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A lire sur ce blog :

 

L'odissi, chapitre 1

L'odissi, chapitre 2

 

 

Articles réalisés à partir du livre de  Ranjana Gauhar

 

 

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