29 décembre 2009
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je livre ici tel quel une réponse à un forumeur et mon petit compte rendu de la soirée, écrit sur le forum de danser en france!!
Oui, Truitonne, on sait ce qu'on applaudit, on est pas tous des spectateurs débiles et ricanants!!!
on peut apprécier l'univers d'un homme comme Mats Ek parce que précisément, il sait mettre en scène les horreurs, les vices, le sadisme d'une certaine humanité sans tomber dans l'effet. Je dis bien d'une certaine humanité, car le pire côtoie le meilleur sur notre Terre!
Le texte de Lorca a été écrit juste avant qu'il soit arr^té et exécuté par les les Franquistes. Il est noir, sombre, mais Mats Ek lui a apporté aussi de la lumière
dans Bernarda, il y a une vitalité, une incitation à la révolte qui côtoie l'oppression; a la fin, les filles de Bernarda se révolent et la quittent;
le message est clair : l'union fait la force!
par ailleurs, les moments de danse sombres côtoient les moments de danse où entre de la lumière ( ronde des filles sur lumière rouge, scène avec la domestique( Gillot) et le technicien
Quand à une sorte de, c'est une chose burlesque, étrange, et pleine d'une vitalité sauvage
Je dois dire que si j'ai préféré la maison de Bernada pour sa scénographie puissante, je n'ai eu aucune peine à entrer dans une sorte de.
La musique m'a emportée, mais j'ai beaucoup travaillé sur Gorecki quand jétais à la Sorbonne! il a d'ailleurs écrit des oeuvres plus " douces" comme la 3ème symphonie. Mais passons...
J'aime bien la frénésie qui se dégage d'une sorte de
Dans le geste du ballon qui éclate, vous voyez la mort d'un enfant en devenir, je vois un ballon qui éclate, rien de plus
et je crois que le monde est tel qu'on le voit; c''est nous qui lui donnons son sens et pas l'inverse
je n'ai pas le temps aujourd'hui encore de rédiger une grande critique,mais cela viendra
par ailleurs, si j'ai écrit que Hurlevent et Mats Ek étaient les deux spectacles qui m'avaient le plus enthousiasmé ( sans parler de Pina Bausch, mais que je n'ai vu qu'à la télé) c'est parce que j'ai été privé deux fois de Casse noisette à cause des grèves,et que par ailleurs, Paquita m'ennuie, donc je ne suis pas allée le voir; peut être sinon, l'aurais je cité!!
mais je sais déjà que je me rattraperai l'année prochaine en allant voir deux ou trois distributions de Raymonda
A moi aussi, les grands classiques manquent! mais j'ai un amour égal pour les ballets plus contemporains; je voudrai juste ne pas avoir à choisir entre les deux, car " j'ai deux amours" et je refuse d'en choisir un contre l'autre!
on peut apprécier l'univers d'un homme comme Mats Ek parce que précisément, il sait mettre en scène les horreurs, les vices, le sadisme d'une certaine humanité sans tomber dans l'effet. Je dis bien d'une certaine humanité, car le pire côtoie le meilleur sur notre Terre!
Le texte de Lorca a été écrit juste avant qu'il soit arr^té et exécuté par les les Franquistes. Il est noir, sombre, mais Mats Ek lui a apporté aussi de la lumière
dans Bernarda, il y a une vitalité, une incitation à la révolte qui côtoie l'oppression; a la fin, les filles de Bernarda se révolent et la quittent;
le message est clair : l'union fait la force!
par ailleurs, les moments de danse sombres côtoient les moments de danse où entre de la lumière ( ronde des filles sur lumière rouge, scène avec la domestique( Gillot) et le technicien
Quand à une sorte de, c'est une chose burlesque, étrange, et pleine d'une vitalité sauvage
Je dois dire que si j'ai préféré la maison de Bernada pour sa scénographie puissante, je n'ai eu aucune peine à entrer dans une sorte de.
La musique m'a emportée, mais j'ai beaucoup travaillé sur Gorecki quand jétais à la Sorbonne! il a d'ailleurs écrit des oeuvres plus " douces" comme la 3ème symphonie. Mais passons...
J'aime bien la frénésie qui se dégage d'une sorte de
Dans le geste du ballon qui éclate, vous voyez la mort d'un enfant en devenir, je vois un ballon qui éclate, rien de plus
et je crois que le monde est tel qu'on le voit; c''est nous qui lui donnons son sens et pas l'inverse
je n'ai pas le temps aujourd'hui encore de rédiger une grande critique,mais cela viendra
par ailleurs, si j'ai écrit que Hurlevent et Mats Ek étaient les deux spectacles qui m'avaient le plus enthousiasmé ( sans parler de Pina Bausch, mais que je n'ai vu qu'à la télé) c'est parce que j'ai été privé deux fois de Casse noisette à cause des grèves,et que par ailleurs, Paquita m'ennuie, donc je ne suis pas allée le voir; peut être sinon, l'aurais je cité!!
mais je sais déjà que je me rattraperai l'année prochaine en allant voir deux ou trois distributions de Raymonda
A moi aussi, les grands classiques manquent! mais j'ai un amour égal pour les ballets plus contemporains; je voudrai juste ne pas avoir à choisir entre les deux, car " j'ai deux amours" et je refuse d'en choisir un contre l'autre!
compte rendu du spectacle du 11 mai, à 14h 30
il est difficile face à deux oeuvres aussi magistrales de résumer ce que l'on a pu ressentir pendant un spectacle; aussi me bornerai-je à quelques réflexions sur ce qui m'a le plus marqué!
d'ailleurs mon enthousiasme est tel que j'ai écrit un petit article sur Manuel Legris sur mon blog ce matin. Voici l'article : http://shabastet.over-blog.com/article-19544381.html
je dois dire que lorsque j'ai lu dans le programme l'intrigue de la maison de Bernarda, je me suis dit " eh bien, cela va être gai!"
mais cette oeuvre a passé à la vitesse de la lumière : il faut dire qu'elle était servie par des interprêtes d'exception
résumons un peu : Bernarda, veuve, a cinq filles : Augustia, l'aînée et la " laide" qui seule aura une dot ( dansée par Laétitia Pujol qui de rôle en rôle m'emporte avec elle) la Bossue, dansée par Claire Marie Osta qui donne à ce rôle ingrat une couleur bien particulière
il y a aussi les deux jumelles dansées par B Martel je crois, mais je ne sais pas le nom de l'autre, car la distribution a changé, et je n'ai retenu que le nom de Martel : les deux danseuses, tout en étant aussi tyrannisées que leur soeurs par leur mère, ont créé une complicité extraordinaire
et puis il y a la cadette, jolie, dansée par Charlotte Ranson. Et enfin, l'incroyable M Legris en Bernarda. J'ai rarement vu à l'opéra un artiste près de son départ, qui à chaque rôle révèle quelque chose de nouveau sur lui,sans que la technique ne faiblisse.... dès son arrivée, cette Bernarda en impose!
cette veuve, tyrannique, autoritaire, despotique a une bonne, la sémillante MA Gillot, qui lui tient tête tant qu'elle peut mais très souvent se retrouve elle aussi écrasée par la figure autoritaire de Bernarda
De l'oeuvre de Garcia mats ek a tiré une scénographie intelligente et dépouillée tout à la fois. et d'une force! ça barde chez Bernarda!!! Quelle est intense, pleine de rebondissements, et surtout terriblement humaine!
l'un des spectateurs me faisait remarquer en sortant, que lui aussi et ses soeurs se cachaient sous la table pour échapper à leur mère en furie!
c'est ce genre de détail que j'adore chez mats ek : c'est un homme de théâtre, cela se sent; au delà de la chorégraphie, il sait utiliser mille détails qui campent les personnages, leurs quotidiens, leurs relations
autre chose de très bien mené : l'évolution des personnages ou leur " double fond"
Ainsi, la mère tyrannique est elle une femme meurtrie : Legris donne a ce personnage un éventail d'émotions qui font que le coeur balance entre le dégout et une certaine pitié - sans que cela ne touche au grostesque- ce qui aurait pu être le cas avec la scène où elle/ il danse seins nus, avec la statue du christ amoureusement descendue de son crucifix
la soeur bossue qui toujours subit ses soeurs et ne cache pas une certaine méchanceté, revendique elle aussi un droit à la liberté, à montrer son corps : comme l'a fait remarqué quelqu'un C M Osta danse une variation étonnante avec un costume chair où apparaissent marqué le sexe et les seins; sans faire oublier ce costume étrange, elle donne à son personnage une détermination mêlée d'une sensibilité qui couve, et en demande qu'à s'exprimer
Il faudrait aussi parler de MA Gillot qui donne à son personnage une vitalité sans cesse brimée par Bernarda, qui apporte de la vie dans la maison, et qui créée une vraie complicité avec les soeurs
Bref, toutes ces soeurs ont tissé des liens palpables pour le spectateur qui va de la soumission à un inextinguible besoin de liberté ( scène où elles dansent toutes dans une lumière rouge, leur aspiration à vivre!)
mais le drame couve, car si Augustia est dotée et promise à un belâtre ( Bullion) c'est la cadette qui est séduite par lui, puis abandonnée ce qui la conduira au suicide qui marquera définitivement le départ des filles de la maison de bernarda; très beau duo entre Ranson et Bullion, meêm si l'absence de musique m'a manquée; mais ce que j'ai préférée c'est la variation de ranson dans sa petite robe bleue avec des fleurs : elle apporte tout à coup dans le bouquet noir de ses soeurs, une fraicheur, une vitalité, qui sont réjouissants pour ces soeurs et pour le spectateur. Ranson montre elle aussi de belles facettes de son talent et donne del' épaisseur à son personnage
cette pièce de mats ek, sombre mains non dénué de moments de répits, montre sous une austérité apparente une chorégraphie pleine de vie, qui raconte une histoire que l'on a envie de suivre....
bref, après cette pièce, j'attendais la seconde avec impatience
là, on change de registre ! et c'est vrai que la scène est allongée, ce qui fait que, comme j'étais au deuxième rang, j'avais les danseurs juste sous mon nez!
cette "une sorte de" est une oeuvre loufoque, bourrée d'énergie, avec des personnages de foire qui entrent, sortent, se croisent, se mêlent, se quittent
J'ai vu les ballons comme je les voyais enfants à la fête foraine.... on les gonfle, ils s'envolent, ils explosent!
J'ai été ravie de revoir danser N Daniel aux côtés de N Leriche : quelle complicité entre eux!
de même pour M Kudo, toujours lumineuse en scène!
mais ce qui ici m'a emportée, c'est la générosité de toute la troupe qui sert l'oeuvre de mats ek avec une conviction qui fait plaisir à voir!
dans le programme, mats ek dit qu'il se réfère un peu à Magritte, à Ensor... il y a de toutes façons une touche dada, dans cette oeuvre
en voici une petite définition :
c'est tout à fait ainsi que j'ai reçu cette oeuvre, et non " au pied de la lettre"
j'y ai vu du jeu, une grande farce, le tout emporté par le clavecin énervant comme un moustique enfermé sous une toile de tente qui zozoille toute la nuit!!!
bravo à tous les artistes et merci à mats ek!!!!
il est difficile face à deux oeuvres aussi magistrales de résumer ce que l'on a pu ressentir pendant un spectacle; aussi me bornerai-je à quelques réflexions sur ce qui m'a le plus marqué!
d'ailleurs mon enthousiasme est tel que j'ai écrit un petit article sur Manuel Legris sur mon blog ce matin. Voici l'article : http://shabastet.over-blog.com/article-19544381.html
je dois dire que lorsque j'ai lu dans le programme l'intrigue de la maison de Bernarda, je me suis dit " eh bien, cela va être gai!"
mais cette oeuvre a passé à la vitesse de la lumière : il faut dire qu'elle était servie par des interprêtes d'exception
résumons un peu : Bernarda, veuve, a cinq filles : Augustia, l'aînée et la " laide" qui seule aura une dot ( dansée par Laétitia Pujol qui de rôle en rôle m'emporte avec elle) la Bossue, dansée par Claire Marie Osta qui donne à ce rôle ingrat une couleur bien particulière
il y a aussi les deux jumelles dansées par B Martel je crois, mais je ne sais pas le nom de l'autre, car la distribution a changé, et je n'ai retenu que le nom de Martel : les deux danseuses, tout en étant aussi tyrannisées que leur soeurs par leur mère, ont créé une complicité extraordinaire
et puis il y a la cadette, jolie, dansée par Charlotte Ranson. Et enfin, l'incroyable M Legris en Bernarda. J'ai rarement vu à l'opéra un artiste près de son départ, qui à chaque rôle révèle quelque chose de nouveau sur lui,sans que la technique ne faiblisse.... dès son arrivée, cette Bernarda en impose!
cette veuve, tyrannique, autoritaire, despotique a une bonne, la sémillante MA Gillot, qui lui tient tête tant qu'elle peut mais très souvent se retrouve elle aussi écrasée par la figure autoritaire de Bernarda
De l'oeuvre de Garcia mats ek a tiré une scénographie intelligente et dépouillée tout à la fois. et d'une force! ça barde chez Bernarda!!! Quelle est intense, pleine de rebondissements, et surtout terriblement humaine!
l'un des spectateurs me faisait remarquer en sortant, que lui aussi et ses soeurs se cachaient sous la table pour échapper à leur mère en furie!
c'est ce genre de détail que j'adore chez mats ek : c'est un homme de théâtre, cela se sent; au delà de la chorégraphie, il sait utiliser mille détails qui campent les personnages, leurs quotidiens, leurs relations
autre chose de très bien mené : l'évolution des personnages ou leur " double fond"
Ainsi, la mère tyrannique est elle une femme meurtrie : Legris donne a ce personnage un éventail d'émotions qui font que le coeur balance entre le dégout et une certaine pitié - sans que cela ne touche au grostesque- ce qui aurait pu être le cas avec la scène où elle/ il danse seins nus, avec la statue du christ amoureusement descendue de son crucifix
la soeur bossue qui toujours subit ses soeurs et ne cache pas une certaine méchanceté, revendique elle aussi un droit à la liberté, à montrer son corps : comme l'a fait remarqué quelqu'un C M Osta danse une variation étonnante avec un costume chair où apparaissent marqué le sexe et les seins; sans faire oublier ce costume étrange, elle donne à son personnage une détermination mêlée d'une sensibilité qui couve, et en demande qu'à s'exprimer
Il faudrait aussi parler de MA Gillot qui donne à son personnage une vitalité sans cesse brimée par Bernarda, qui apporte de la vie dans la maison, et qui créée une vraie complicité avec les soeurs
Bref, toutes ces soeurs ont tissé des liens palpables pour le spectateur qui va de la soumission à un inextinguible besoin de liberté ( scène où elles dansent toutes dans une lumière rouge, leur aspiration à vivre!)
mais le drame couve, car si Augustia est dotée et promise à un belâtre ( Bullion) c'est la cadette qui est séduite par lui, puis abandonnée ce qui la conduira au suicide qui marquera définitivement le départ des filles de la maison de bernarda; très beau duo entre Ranson et Bullion, meêm si l'absence de musique m'a manquée; mais ce que j'ai préférée c'est la variation de ranson dans sa petite robe bleue avec des fleurs : elle apporte tout à coup dans le bouquet noir de ses soeurs, une fraicheur, une vitalité, qui sont réjouissants pour ces soeurs et pour le spectateur. Ranson montre elle aussi de belles facettes de son talent et donne del' épaisseur à son personnage
cette pièce de mats ek, sombre mains non dénué de moments de répits, montre sous une austérité apparente une chorégraphie pleine de vie, qui raconte une histoire que l'on a envie de suivre....
bref, après cette pièce, j'attendais la seconde avec impatience
là, on change de registre ! et c'est vrai que la scène est allongée, ce qui fait que, comme j'étais au deuxième rang, j'avais les danseurs juste sous mon nez!
cette "une sorte de" est une oeuvre loufoque, bourrée d'énergie, avec des personnages de foire qui entrent, sortent, se croisent, se mêlent, se quittent
J'ai vu les ballons comme je les voyais enfants à la fête foraine.... on les gonfle, ils s'envolent, ils explosent!
J'ai été ravie de revoir danser N Daniel aux côtés de N Leriche : quelle complicité entre eux!
de même pour M Kudo, toujours lumineuse en scène!
mais ce qui ici m'a emportée, c'est la générosité de toute la troupe qui sert l'oeuvre de mats ek avec une conviction qui fait plaisir à voir!
dans le programme, mats ek dit qu'il se réfère un peu à Magritte, à Ensor... il y a de toutes façons une touche dada, dans cette oeuvre
en voici une petite définition :
Ce mouvement a mis en avant l'esprit d'enfance, le jeu avec les convenances et les conventions, le rejet de la raison et de la logique, l'extravagance, la dérision et l'humour. Ses artistes se voulaient irrespectueux, extravagants,
c'est tout à fait ainsi que j'ai reçu cette oeuvre, et non " au pied de la lettre"
j'y ai vu du jeu, une grande farce, le tout emporté par le clavecin énervant comme un moustique enfermé sous une toile de tente qui zozoille toute la nuit!!!
bravo à tous les artistes et merci à mats ek!!!!