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  • : Un jour, une œuvre
  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

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29 décembre 2009 2 29 /12 /décembre /2009 22:36



 
Ah, retrouver l'opéra de Paris! Quelle joie!
Et je voulais absolument revoir le défilé, vu pour la première fois en 1993
c'est la première fois que je le voyais à garnier, où, pour la circonstance, comme dans l'âge heureux, la scène est ouverte sur le foyer où les glaces démultiplient à l'infini les 142 danseurs de l'école et du ballet...


 Le défilé : émouvant, mais pas en ligne du tout, c'en était drôle! cela donnait un peu avant gout du " concert" de Jérôme Robbins! ou bien un danseur sortait d'une ligne, ou bien trois danseurs étaient sur une ligne et trois autres un bon mètre derrière, les bras, n'étaient pas à la même hauteur, bref, une jolie et émouvante pagaille....  émouvant, car voir les tous jeunes petits rats cotoyer les plus anciens.... et puis parce que c'est Leriche qui a clos la marche.... le voilà qui se retrouve, depuis les départs de Bélarbi, Hilaire, Legris, la plus ancienne étoile....

en Sol : c'est surtout la musique qui est magique! un moment un peu léger! Y brillaient  Laura Hecquet et Mathilde Froustey, sublimes toutes les deux. Mathilde a tout d'une future étoile et sa joie à danser est communicative... elle est vraiment pour moi dans la continuité d'une Noella Pontois...
J'ai retrouvé avec plaisir MA Gillot que j'ai préféré dans Triades.
 Une pièce un peu légère, acidulée... où les danseurs en costume rayé évoquent la mer, l'été, le bord de mer, l'insouciance...

Puis venait la création de B Millepied : Triade Alors là, je dis wouahhhh!
j'avais vu les répétitions avec Belingard au journal de la culture d'arte, mais avec les éclairages, la mise en espace, la musique live, c'était vraiment un grand moment de danse avec des tensions fortes, de la virtuosité, des garçons extrêmement investis ( Bezard et Moreau) et des filles qui ont une présence renversante : MA impériale, puissante; Pujol, comme du vif argent, tout en nerfs, les deux filles extremement virtuoses... Chacun a dansé avec autant de générosité que de virtuosité, et avec ses trippes aussi, ce qui fait du bien à l'ONP. Les deux grands moments du ballet était le duo entre les deux garçons et le finale époustouflant ( manège de grands jetés en l'air de MA Gillot, qui arrive, même une fois la jambe en l'air a la redresser encore plus vers le haut! et Pujol qui cisèle chacun de ses pas, avec des pirouettes qui s'enchainent à des fouettés qui se finissent par des vrilles virevoltantes d'une légèreté! ) La virtuosité n'était pas le seul ingrédient, il y avait l'ambiance générale ( rouge, noir, avec le sol où se dessinaient des sortes de rectangles fenêtres, qui changeaient, car les lumières changeaient habilement la mise en espace de la scène)

Bref, j'ai été emportée au point d'oublier qu'on crève de chaud à l'amphithéâtre et qu'on est tout replié sur soi, les jambes qui gonflent, la gorge sèche, tout ça oublié par la magie de Triade!!! Bravo aux artistes et à Millepied qui portent bien son nom!


In the night m'a réconcilié avec Benjamin Pech que je trouve toujours fade : il formait un duo avec Osta qui touchait au sublime ; un même souffle semblait les habiter tous deux; un pur moment de poésie; Bullion a été un très mauvais partenaire pour Letestu qui heureusement a du métier! et puis Dupont Leriche.... la vie a tout à coup envahi la scène, comme si hop, ces deux la nous tiraient d'une douce rêverie... la pianiste, pas top, scolaire!!!!

Enuiste, The concert : ah, j'adore ce ballet, je suis ressortie en joie!!!!  " les petites misères de chacun" est le sous titre
C'est un ballet où des petites scènes s'enchainent les unes aux autres : des gens écoutent un concert dans un parc : quelqu'un mange et gêne tout le monde, deux amies papotent, une ballerine tombe amoureuse de la musique et du piano, un mari a accompagné là de mauvaise grace sa femme mais lit son journal.... puis se suivent d'autres épisodes, tous frais, poétiques, drôles et pleins de vie...
Dorothé Gilbert a des talents de comique exceptionnels! Elle a mis de la gaité, de la fantaisie dans cette oeuvre! Elle m'a rappelé Loudières, que j'avais vue dans le même rôle. Et puis quelle ligne, quelle facilité quand elle danse! Alessio Carbone  est tout aussi drôle excellent en mari!
d'ailleurs tout était vivant, drôle, bien enlevé, on sentait les danseurs heureux dans cette oeuvre, ils s'amusaient autant que les spectateurs :  les petites ballerines qui dansent et se trompent étaient  à la fois drôles et émouvantes,  le finale des papillons.... imparable!  pleins de poésie et de burlesque, mais un burlesque spirituel! et là, mille bravos à la pianiste ! quel toucher, quel son! et un vrai sens de la scène ( Vessela Pelovska)

Voilà le propre des chorégraphes américains : ils peuvent passer du plus pur classique à Broadway sans la moindre culpabilité... c'était un bel hommage rendu au talent de Robbins, père de West side story....

Citons pour finir la direction musicale de Koen Kessels qui a réussi à faire des miracles avec l'orchestre, y compris dans Ravel! chapeau! c'est la première fois que j'entends l'orchestre sonner bien, sans lourdeur, avec poésie! bravo au chef! voilà, une soirée où on est heureux de retrouver l'ONP!.....

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