29 décembre 2009
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20:49
Le mandarin Merveilleux, Boléro,
compte rendu écrit sur le forum danser en france de Cathy
Soirée du 19 juin (première)
Tout d'abord, commençons par la déception : celle de n'avoir vu que trois oeuvres, dont la dernière très courte...
Béjart avait prévu une création qui n'a pas été possible pour des raisons d'emploi du temps.
J'ai regrette que à la place de la création, ne soit pas repris Phrase de quatuor (certes, il y aurait eu deux pierre henry la même soirée, mais quimporte ! d'autant plus que le compositeur était dans la salle!) ou alors, l'oiseau de feu, dont j'adore la partition ...
La soirée s'ouvrait sur le fantastique Man darin Merveilleux qui est du Béjart théâtralisé dans le sens le plus réussi du terme!
Trois danseurs d'exception pour le servir :
Romoli en chef des truands, Carbone en fausse fille, Belarbi en Mandarin !
Béjart a créé un langage chorégraphique pour chacun des trois. Ces trois silhouettes qui s'animent pendant tout le ballet utilisent la fragilité, la souplesse, la délicatesse pour le Mandarin, le cabaret berlinois des années 20 pour la fausse fille et la force, la brutalité rageuse pour le truand.
Ces trois personnages tissent des ensemble, dansent des solos, s'unissent pour des pas de deux lascifs ou sauvages.
Chapeau bas à Alessio Carbone qui offre une silhouette tout en contradiction avec sa danse. On ne pense pas une seconde que c'est une femme quand on le voit, mais dès qu'il danse, il en devient une!
et de ce contraste nait quelque chose de très glauque que n'aurait pas renié " Berlin les années 20"
Carbone, de plus, a un visage d'une expressivité fantastique : on lit sur son visage la malice, la méchanceté, la luxure, la vengeance, la détresse, la colère, l'inquiétude... toutes les émotions marquent ce visage.
sa danse est précise, forte, masculine et sensuelle tout à la fois, parfaitement équivoque.
A ses côtés, c'est Belarbi qui semble le plus « féminin » des deux. Le plus vulnérable. Sa gestuelle est douce, délicate, avec des gestes des poignets et des doigts très asiatiques. Il bouge comme un chat, surtout au sol, il semble léger, aérien, quand la fausse fille est tellement charnelle, incarnée.
Quand à Romoli, sa danse est rude, brutale à souhait, « carrée », âpre, et offre un contraste étonnant avec la fausse fille et le Mandarin.
Cela à lair tout simple quand on lécrit, mais quand on voit lensemble, cest fantastique, ces trois styles chorégraphiques, qui permettent à chaque personnage de camper son univers, son être et qui donne tout son sens à la partition.
En revanche, le corps de ballet ma déçue : ils nétaient pas ensemble, rendaient la chorégraphie confuse, fouillie. Tout manquait de force, il ny avait plus le côté bas fond qui mavait tant saisie il y a quatre ans où sont passés les magnifiques accélérés? le travail en fugue? les tours en l'air exécuté comme par un seul danseur, le travail au sol, aussi?
Mais peut être cela évoluera t-il au fil des représentations ?
Suivait Variation pour une porte et un soupir, de Pierre Henry
Là, place à limprovisation ! le sous titre est : ballet ou le chorégraphe na pas sa place ! ( cest toute une époque nest ce pas, qui me rappelle celle où les proviseurs, sur leurs bureaux, avaient des cendriers où il était écrit : il est interdit dinterdire !)
Les danseurs chaque soir tirent au sort un numéro, de 1 à 7 qui leur donne une place dans le découpage du ballet. Puis il sassoit sur une chaise et ninterviennent que quand cest à eux !Ils ont une trame a respecter mais improvisent quand au reste.
Ainsi, balancement sera dansé par 1, grincement par 2 et 7 ( par exemple) sommeil, personne ne dansera et restera assis sur sa chaise, mort, par tous !
Je me suis bien amusée, et les danseurs aussi je pense
Il ny avait que mes chouchous :
En tête, Gil Isoart, Alice Renavand ( ah Nosferatu !!!) W Romoli, K Belarbi, JC Duré, S Romberg, J Belingard.
Ils dansaient en étant vraiment reliés les uns aux autres, cest à dire que les mouvements de lun pouvait influer la danse de lautre à la faveur dun contact par exemple; ils ont pris vraiment du plaisir, cétait visible, rendant drôle la musique . Vous nentendrez plus jamais de la même façon le grincement de votre vieillle porte de cuisine, promis peut être même aurez vous envie dimprovisez chez vous !
bref un moment ludique où Isoart, Renavand en tête nous ont offert des variations exceptionnelles!
Belarbi a fait un beau streap tease aussi...!
Et puis BOLÉRO !!!!
Ah, Boléro !
Jadore sa musique hypnotique, jadore cette montée en puissance du rythme qui sempare de tout lorchestre !quand on y pense, c'est tout de même fou : deux phrases qui pourraient nous abrutir, un rythme qui ne variera pas : et la magie opère, comme un rite, comme une célébration commune.
Voilà donc Nicolas Leriche sur la table ; tous les garçons assis en cercle sur des chaises ( encore !) les premières mesures commencent. Un bras se lève, puis un autre, puis le corps commence à osciller.
Mais Nicolas est pétrifié par le trac ! Je ne reconnais pas du tout sa danse, ni sa façon dêtre en scène je ne lai jamais vu ainsi ! Les premiers gestes ont lair un peu scolaires ! bigre, un moment de doute surgit en moi. Leriche ne sera pas à la hauteur de Boléro?
Mais je fais confiance à la musique et jai raison !
Peu à peu elle sempare de lui, le trac sen va, et surgit sa félinité que jaime tant ! Les déhanchés saccentuent, le buste gagne en souplesse, les bras en amplitude, la fluidité revient, et le moment de grâce nait tout dun coup, vers la cinquième minute, quand on sent que le plaisir de danser revient, celui aussi de s'abandonner à l'émotion musicale. Peu à peu sa danse policée, bien dressée devient plus sauvage, plus abrupte, donne l'impression que l'instinct a pris le pas sur la " tête"!
Pendant ce temps, les garçons se levent tour à tour : dabord deux, puis six, puis dix. Ils répetent à linfini des gestes simples quon pourrait imiter et qui collent parfaitement à la musique ( bravo à E Hoff, décidément, celui là aussi je le trouve plein de charisme !) Le corps se balancent, les bras, cassés, sont souples, les bassins font des cercles lascifs mais précis comme des danseuses orientales !
c'est fou là encore comme Boléro est à la fois féminin et masculin, d'om "l'interchangeabilité" du rôle principal : Féminin par le côté oriental, érotique de la danse : déhanchement, bras serpent, balancement, qui n'ont rien de viril, mais masculine par la force, l'énergie qui se dégage peu à peu de l'ensemble. c'est étonnant de voir qu'à un mol balancement fait place une pause " façon sirtaki" précise, incisive, virile!
Le tout sur un décor simple : table rouge, fond noir, chaise noir, pantalons noirs
Boléro est érotique, sensuel et la montée en puissance de la musique gagne tous les corps tandis que sur la table, danse le danseur totalement habité par elle.
et je me sens soulevée par des vagues de plus en plus haute, je suis emportée, avalée par la musique et la danse; je me noie, me dilue en Boléro!
Dès les dernières notes, la moitié de la salle est debout et applaudit à tout rompre bientpot imitée par l'autre moitié!!!
Béjart vient saluer, blessé au pied ou à la jambe, visiblement fatigué.
Et déjà, il faut partir!
je me dis que chez Alvin Ailey ils auraient remis la musique et hop; ils auraient redansé les dernières mesures de boléro... c'est ce que j'aimerais qu'il se passe....
mais non, il faut rentrer chez soi....
bon, je guette, des fois que des places pas trop chères soient remises à la vente...
J' Y RETOURNE!!!!!!!
Tout d'abord, commençons par la déception : celle de n'avoir vu que trois oeuvres, dont la dernière très courte...
Béjart avait prévu une création qui n'a pas été possible pour des raisons d'emploi du temps.
J'ai regrette que à la place de la création, ne soit pas repris Phrase de quatuor (certes, il y aurait eu deux pierre henry la même soirée, mais quimporte ! d'autant plus que le compositeur était dans la salle!) ou alors, l'oiseau de feu, dont j'adore la partition ...
La soirée s'ouvrait sur le fantastique Man darin Merveilleux qui est du Béjart théâtralisé dans le sens le plus réussi du terme!
Trois danseurs d'exception pour le servir :
Romoli en chef des truands, Carbone en fausse fille, Belarbi en Mandarin !
Béjart a créé un langage chorégraphique pour chacun des trois. Ces trois silhouettes qui s'animent pendant tout le ballet utilisent la fragilité, la souplesse, la délicatesse pour le Mandarin, le cabaret berlinois des années 20 pour la fausse fille et la force, la brutalité rageuse pour le truand.
Ces trois personnages tissent des ensemble, dansent des solos, s'unissent pour des pas de deux lascifs ou sauvages.
Chapeau bas à Alessio Carbone qui offre une silhouette tout en contradiction avec sa danse. On ne pense pas une seconde que c'est une femme quand on le voit, mais dès qu'il danse, il en devient une!
et de ce contraste nait quelque chose de très glauque que n'aurait pas renié " Berlin les années 20"
Carbone, de plus, a un visage d'une expressivité fantastique : on lit sur son visage la malice, la méchanceté, la luxure, la vengeance, la détresse, la colère, l'inquiétude... toutes les émotions marquent ce visage.
sa danse est précise, forte, masculine et sensuelle tout à la fois, parfaitement équivoque.
A ses côtés, c'est Belarbi qui semble le plus « féminin » des deux. Le plus vulnérable. Sa gestuelle est douce, délicate, avec des gestes des poignets et des doigts très asiatiques. Il bouge comme un chat, surtout au sol, il semble léger, aérien, quand la fausse fille est tellement charnelle, incarnée.
Quand à Romoli, sa danse est rude, brutale à souhait, « carrée », âpre, et offre un contraste étonnant avec la fausse fille et le Mandarin.
Cela à lair tout simple quand on lécrit, mais quand on voit lensemble, cest fantastique, ces trois styles chorégraphiques, qui permettent à chaque personnage de camper son univers, son être et qui donne tout son sens à la partition.
En revanche, le corps de ballet ma déçue : ils nétaient pas ensemble, rendaient la chorégraphie confuse, fouillie. Tout manquait de force, il ny avait plus le côté bas fond qui mavait tant saisie il y a quatre ans où sont passés les magnifiques accélérés? le travail en fugue? les tours en l'air exécuté comme par un seul danseur, le travail au sol, aussi?
Mais peut être cela évoluera t-il au fil des représentations ?
Suivait Variation pour une porte et un soupir, de Pierre Henry
Là, place à limprovisation ! le sous titre est : ballet ou le chorégraphe na pas sa place ! ( cest toute une époque nest ce pas, qui me rappelle celle où les proviseurs, sur leurs bureaux, avaient des cendriers où il était écrit : il est interdit dinterdire !)
Les danseurs chaque soir tirent au sort un numéro, de 1 à 7 qui leur donne une place dans le découpage du ballet. Puis il sassoit sur une chaise et ninterviennent que quand cest à eux !Ils ont une trame a respecter mais improvisent quand au reste.
Ainsi, balancement sera dansé par 1, grincement par 2 et 7 ( par exemple) sommeil, personne ne dansera et restera assis sur sa chaise, mort, par tous !
Je me suis bien amusée, et les danseurs aussi je pense
Il ny avait que mes chouchous :
En tête, Gil Isoart, Alice Renavand ( ah Nosferatu !!!) W Romoli, K Belarbi, JC Duré, S Romberg, J Belingard.
Ils dansaient en étant vraiment reliés les uns aux autres, cest à dire que les mouvements de lun pouvait influer la danse de lautre à la faveur dun contact par exemple; ils ont pris vraiment du plaisir, cétait visible, rendant drôle la musique . Vous nentendrez plus jamais de la même façon le grincement de votre vieillle porte de cuisine, promis peut être même aurez vous envie dimprovisez chez vous !
bref un moment ludique où Isoart, Renavand en tête nous ont offert des variations exceptionnelles!
Belarbi a fait un beau streap tease aussi...!
Et puis BOLÉRO !!!!
Ah, Boléro !
Jadore sa musique hypnotique, jadore cette montée en puissance du rythme qui sempare de tout lorchestre !quand on y pense, c'est tout de même fou : deux phrases qui pourraient nous abrutir, un rythme qui ne variera pas : et la magie opère, comme un rite, comme une célébration commune.
Voilà donc Nicolas Leriche sur la table ; tous les garçons assis en cercle sur des chaises ( encore !) les premières mesures commencent. Un bras se lève, puis un autre, puis le corps commence à osciller.
Mais Nicolas est pétrifié par le trac ! Je ne reconnais pas du tout sa danse, ni sa façon dêtre en scène je ne lai jamais vu ainsi ! Les premiers gestes ont lair un peu scolaires ! bigre, un moment de doute surgit en moi. Leriche ne sera pas à la hauteur de Boléro?
Mais je fais confiance à la musique et jai raison !
Peu à peu elle sempare de lui, le trac sen va, et surgit sa félinité que jaime tant ! Les déhanchés saccentuent, le buste gagne en souplesse, les bras en amplitude, la fluidité revient, et le moment de grâce nait tout dun coup, vers la cinquième minute, quand on sent que le plaisir de danser revient, celui aussi de s'abandonner à l'émotion musicale. Peu à peu sa danse policée, bien dressée devient plus sauvage, plus abrupte, donne l'impression que l'instinct a pris le pas sur la " tête"!
Pendant ce temps, les garçons se levent tour à tour : dabord deux, puis six, puis dix. Ils répetent à linfini des gestes simples quon pourrait imiter et qui collent parfaitement à la musique ( bravo à E Hoff, décidément, celui là aussi je le trouve plein de charisme !) Le corps se balancent, les bras, cassés, sont souples, les bassins font des cercles lascifs mais précis comme des danseuses orientales !
c'est fou là encore comme Boléro est à la fois féminin et masculin, d'om "l'interchangeabilité" du rôle principal : Féminin par le côté oriental, érotique de la danse : déhanchement, bras serpent, balancement, qui n'ont rien de viril, mais masculine par la force, l'énergie qui se dégage peu à peu de l'ensemble. c'est étonnant de voir qu'à un mol balancement fait place une pause " façon sirtaki" précise, incisive, virile!
Le tout sur un décor simple : table rouge, fond noir, chaise noir, pantalons noirs
Boléro est érotique, sensuel et la montée en puissance de la musique gagne tous les corps tandis que sur la table, danse le danseur totalement habité par elle.
et je me sens soulevée par des vagues de plus en plus haute, je suis emportée, avalée par la musique et la danse; je me noie, me dilue en Boléro!
Dès les dernières notes, la moitié de la salle est debout et applaudit à tout rompre bientpot imitée par l'autre moitié!!!
Béjart vient saluer, blessé au pied ou à la jambe, visiblement fatigué.
Et déjà, il faut partir!
je me dis que chez Alvin Ailey ils auraient remis la musique et hop; ils auraient redansé les dernières mesures de boléro... c'est ce que j'aimerais qu'il se passe....
mais non, il faut rentrer chez soi....
bon, je guette, des fois que des places pas trop chères soient remises à la vente...
J' Y RETOURNE!!!!!!!