les acteurs du drame.
Commençons par quelques points de repère avant de voir comment Wilde en vient à écrire sa pièce et Strauss à s'en emparer!!!
Hérode : est Hérode Antipas, et non pas le Hérode 1er qui, (selon les Evangiles), fit massacrer tous les enfants de moins de deux ans. Il est le roi de Galilée qui est sous contrôle de l'Empire Romain et dont Ponce Pilate est le procurateur. Et oui, celui qui fit le procès du Christ...
Hérodiade : Petite fille de Hérode Ier , nièce de Hérode Antipas. Elle est d'abord l'épouse de Philippe, l'un des trois fils d'Hérode. Il lui est interdit d'être la femme du frère de son premier époux; aux yeux de la loi juive, c'est un crime. Pour l'épouser, Hérode a répudié sa propre femme, ce qui est considéré comme un adultère. Ce que lui rappelle du fond de sa citerne :
Jean Baptiste : prophète qui annonce la venue du Messie. C'est un ascète, qui ne se nourrit que de miel sauvage et de sauterelles, et ne coupe pas ses cheveux. Il dénonce les agissements d'Hérode, qui, à la demande d'Hérodiade, sa femme, finit par le faire jeter en prison, où il restera dix mois. Il ne peut se résoudre à le tuer car il est très populaire auprès du peuple et Hérode craint que Jean ne parvienne à dresser le peuple contre lui à cause de l'adultère et des autres exactions qu'il a commises.
Mais Hérode ne veut pas le faire mourir. De plus, il aime, parait-il, s'entretenir avec lui, car c'est un homme plein de sagesse.
Salomé : Chez Joseph Flavius, c'est l'une des soeurs d'Hérode, qui conspire avec les autres princesses pour défendre ses intêrets. Elle n'est à aucun moment citée comme étant la fille de Hérodiade.
Donc Salomé n'est qu'un mythe...
Il semblerait qu'au quatrième siècle, lorsque les Evangiles commencent à être commentés, les Pères de l'Eglise mirent sur le dos de la fille d'Hérodiade de toutes sortes de crime : Saint Ambroise écrit : " Elle dévoilait les parties de son corps que les moeurs apprennent à cacher..."
Et voilà : Salomé lascive, lubrique, calculatrice est née...!!! Tous les ingrédients sont là pour plaire au 19ème siècle : - context juif et chrétien - personnages bibliques -personnage féminin qu'on va pouvoir charger de tout le " refoulé bourgeois" du 19ème siècle : c'est à dire la sexualité qui fascine mais qu'on ne peut brandir aussi librement que le fera le siècle suivant, après que Freud eût ouvert la voie...
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( à suivre... Strauss, Wilde et les sept voiles....)
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