Alvin Ailey, ou plus exactement sa compagnie, est invitée aux étés de la danse qui se déroulera en plein air dans les jardins de l'hotel de Rohan. Le spectacle commencera à la nuit, vers 21h45... s'il ne pleut pas!!
C'est toujours un évènement lorsque cette compagnie vient en France, à peu près tous les trois ans ou quatre ans Je les ai découverts en 1992 à l'opéra Garnier, puis les ai revus au Chatelet, en 1995 ou 1996, puis à Mogador, en 1998, puis au Palais des sports en 2003 où l'ambiance était explosive. Et à chaque fois, l'émotion est au rendez vous, dans ce qu'elle a de plus violent, de plus fort, de plus inoubliable, de plus humain.
Premier souvenir de spectacle
La toute première fois que je les ai vus sur scène à l'opéra Garnier, tout en haut de l'amphithéâtre, ce qui m'avait vraiment étonnée, surprise et enthousiasmée, c'est que cette compagnie, après les applaudissements hystériques des spectateurs, avait fait remettre la musique et avait offert un bis... du jamais vu pour moi! C'était drôle, car à l'amphithéâtre, les gens, déchaines, tapaient des pieds sur le sol en bois et j'avais l'impression que l'amphithéâtre allait s'écrouler... Une telle chaleur se dégageant d'une compagnie,se communiquant aux spectateurs sous les dorures de l'opéra et ses velours rouges, c'était presque comique! Mais c'était surtout tellement extraordinaire, ce partage avec les artistes, qu'on en oubliait le lieu un peu guindé pour s'abandonner à cette magnifique célébration de la vie, de la danse...
Je revois ces magnifiques danseurs, souriants, regardant le public debout... on avait tous l'impression d'être vu individuellement tant le regard des artistes était plein de vie. Ils nous regardent, ils sont souriants, et puis, ils se mettent à taper dans leurs mains pour nous donner le rythme, et hop, ils demandent à remettre à la musique et sans plus de manière, se remettre à danser avec un plaisir....! sous les hurlements de joie du public! C'était jubilatoire!!!!
On ressort de ces spectacles avec une envie de célébrer la vie, comme le fait la compagnie sur scène. Les danseurs sont fabuleux de technique, de vie, de félinité, et certains sont d'incroyables virtuoses.
Alors, sur le trottoir, encore tout vibrant d'émotion, le coeur débordant de tout ce qu'on a reçu pendant le spectacle, on se met à sauter, à tourbillonner, comme des enfants...
Revelation
A chaque fois que j'ai vu le ballet Révélations, j'ai fini en larmes. Ce ne sont pas des larmes de tristesse, mais d'un trop plein d'émotions. En quelques instants, on ressent au fond de soi toute l'étendue de la palette des émotions humaines, à travers une chorégraphie d'une grande lisibilité, qui déroule des scènes de groupe, des solos bouleversants, un trio d'un étonnante vitalité, et la scène finale sur " rock my soul", célèbre gospel, déclenche toujours un enthousiasme parmi les spectateurs digne d'un concert rock!
Mais il n'y a pas que ce célèbre ballet qui est à voir... il y a aussi The River, poétique, Cry, solo touchant, Pas de Duke et tant d'autres. Et puis sont aussi à voir les chorégraphies d'autres chorégraphes, comme Elisa Monte ( treading est donné régulièrement) Donald Byrd. Depuis la mort de Ailey, c'est Judith Jamison qui dirige la compagnie...
La rencontre :
En fait, j'ai découvert Alvin Ailey là aussi grâce à la télévision. Je suis tombée un jour par hasard sur une émission qui lui était consacrée, je me suis mise à danser dans mon salon, tant la danse et le sentiment qui s'en dégageait étaient communicatifs, et tout à coup, je me suis dit : "Voilà, c'est ainsi que j'aime la danse! Elle célèbre la vie, même dans ses moments les plus sombres..."
Surtout ne les manquez pas!!!!
A venir dans la rubrique chorégraphe :
Portrait de Alvin Ailey
Les étés de la danse : informations sur le site :
http://www.lesetesdeladanse.com/