Pourquoi mettre en tête de cet article cette sublime photo du film les tziganes montent au ciel?
Parce que d'une certaine manière, il a été un peu le "film" conducteur du stage du 17 septembre. Ce stage avait pour thème " les danses tziganes d'Europe centrale" et nous avons une fois de plus été gatées par Simona... un grand moment de danse et de partage aussi.
Simona adore ce film; musicalement, il me boulerverse profondément. Dans une des séquences, on voit une fillette chanter avec une voix qui ne semble pas lui appartenir une chanson qui me tire les larmes... Simona avait prévu des mouvements pour bien incarner cette musique où l'émotion monte du plus profond de l'être.
Cette fois ci, Simona a accordé du temps pour un long travail avec le châle. Elle nous fait bien comprendre que ce ne sont pas les gestes qui comptent, mais l'attitude, ce que l'on ressent intérieurement. C'est toujours très beau à voir, un groupe d'une quinzaine de filles, tout âge et taille confondue, manier les châles aux couleurs chatoyantes, vêtues de longues jupes colorées.
J'ai à ce moment amèrement regretté d'avoir un châle trop court, qui ne permettait pas de vraiment avoir des gestes amples, mais tout étriqués!!!
Il faut dire qu'à Paris, trouver de grands beaux châles russes pas trop ruineux, c'est mission impossible... à moins que vous n'ayez des adresses secrétes!!!
Et puis nous avons aussi travaillé les contretemps, les mouvements de jupes, les rotations, les mouvements ronds de hanche sur des rythmes " egyptiens" (rythme irrégulier roumain)
Je suis toujours fascinée par la culture de Simona qui nage comme un poisson dans l'eau dans toutes les différences musicales, qu'elles soient hongroises, russes, serbes, roumaines, turques, de telle ou telle région, de pouvoir expliquer ce qui fait la différence dans le style... car tout est là : le style, ne donnera pas le même rendu sur un même mouvement... c'est simplement magique!
Parfois, elle dit le plus simplement du monde : " j'ai vu l'autre fois une troupe de danseuse tzigane sur scène, et bien leurs bras étaient faux parce que personne ne leur avait dit que quand on bouge les épaules et que l'on tient le châle, les coudes restent en place..."
Elle cotoie ses amis rom depuis si longtemps qu'elle baigne parfaitement dans cette culture qui est désormais la sienne...
preuve en est : Simona est une grande voyageuse qui parcours le monde, de l'ile de la Réunion où elle vit, à la Serbie, d'où elle vient, à l'Inde du Nord, source même des danses et de la culture rom...
Et Simona est si simple!!!!
Dès que les musiques retentissent, les émotions surgissent, vraies, authentiques. On ne peut pas tricher avec cette musique là....
Il y avait parmi nous la fille de l'écrivain Maximoff, qui a beaucoup écrit sur les tziganes, et qu'il connaissait bien puisque lui même était un rom. Cette femme charmante, conteuse, vous donnera tous les renseignements sur les très très nombreux livres de son père ( elle s'en occupe depuis sa disparition)
Elle nous a aussi parlé d'un centre d'études tziganes qui se trouve rue de l'Ourcq, à Paris, qui prête films, livres sur cette culture encore victime de tant de préjugés!....
Cette photo, c'est moi à treize ans....! J'interprètais ( avec une joie telle que X... ans plus tard, je me rappelle encore de la chorégraphie!!)une danse slave, sur du Dvorak. La location de bottes de danse de caractère étant trop chère, on avait coloré nos pointes avec de l'encre rouge...
La danse de caractère n'est pas de la danse tzigane, certes, mais on retrouve quand même un certain état d'esprit, et parfois des positions de coudes ou de bras...
J'adorais cela!
Dès que l'on pouvait dévier de l'axe si rigide de la danse classique, faire des épaulés, des déhanchés, j'étais en joie....
j'ai toujours gardé de cette époque un amour profond pour les musiques d'Europe centrale et de l'est... et grande a été ma surprise, quand à un cours de danse orientale, j'ai retrouvé des positions de bras similaires à celle que vous voyez... c'est ce jour là que j'ai compris que la danse avait fait un grand grand voyage...
Quand je danse à présent, c'est moi qui voyage.... bien au delà de moi même ou des frontières musicales...
Renseignements complémentaires :
site de Simona JOvic : www.simonajovic.com
pour contacter Nouka Maximoff : nouka@nomade.fr
centre des études tziganes : http://www.etudestsiganes.asso.fr/ressources.html
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