Je viens de regarder le " digest" de cette Belle au bois et au vue des critiques que j'avais lues autant sur les ratés de Ganio que sur le stress d'Abbagnato, je m'attendais à quelque chose d'assez difficile à regarder
Quelle n'a pas été ma surprise!
J'ai vu une Aurore idéalement interprêtée, toute en délicatesse, en retenue, mais aussi avec beaucoup de tempérament- Abbagnato utilise la grande fluidité de ses bras, ses épaules et son cou pour exprimer toute une palette de sentiments. Elle est vivante, humaine et princesse à la fois; la composition de son Aurore est très réussie. Dans le montage montré à la télé, son Aurore affirme une belle technique. Les sauts sont extrêmement légers, les piétinés ciselés, et tout l'adage à la rose a un souffle qui ne retombe jamais. Son entrée est vive, légère, avec des sauts de chats incisifs et primesautiers, comme on en aime à les voir dans cette entrée.
Pour l'adage à la rose, on lui repproche son peu d'amplitude dans les développés secondes? Pontois ne les avait pas non plus! Il n'empêche quelle mène ce difficile adage jusqu'au bout, sans perdre un seul instant son personnage : courtoise, certes, avec les 4 princes, mais déterminée! Aimable, bien sûr, mais sans pour autant se laisser impressionner...
J'ai particulièrement aimé sa variation du 3ème acte : idéalement danseé pour moi! c'est exactement ce genre d'interprétation que je rêvais de voir, et Abbagnato associe à une grande préciosité beaucoup d'élégance, de jeunesse et de fraîcheur!
Elle s'y montre extrêment musicale; elle a une façon de faire les petits retirés du début avec ce quelque chose qui montre à la fois sa délicatesse, son statut de princesse, mais aussi son caractère bien trempé. Le passage avec le mouvement des avant bras et le pied arrière qui glisse au sol est magnifique, alors que chez bien des danseuses il est ridicule!
Quand à Matthieu Ganio, quel beau Prince! Elegance, grande amplitude dans les sauts, ligne superbe qui convient parfaitement bien à ce style de danse et de rôle
Alors oui, il ne ferme pas ses 5ème après les doubles tours ou assemblés? Il rattrape ses petits manques par une poésie et une âme que je préfère mille fois voir à une interprétation propre mais sans coeur
Dommage que la télé n'ait pas proposé la grande variation de l'acte 2 écrite par Noureev
Je profite donc de ce blog pour saluer leur interprétation et les remercier de ce grand moment de poésie. Les mots qui décrivent ce que je viens de voir sont : poésie, sensibilité, âme et fraîcheur...
Tout comme je salue aussi le poétique et miraculeux pas de deux de l'Oiseau Bleu, avec Heymann et Ould Braham
Une perfection!!!!
Pour ma part je verrai la distribution Albisson/Magnenet puis Ould Braham/Heymann