Au moins trois raisons, non quatre! d’être contente de sa venue !
Raison numéro : son nom !
Après Petipa en Russie, Millepied à Paris, c’est savoureux quand même ? Bon, il ne vient pas en tant que chorégraphe mais directeur de la danse, une nuance de taille, mais déjà son nom est un gage de bonne-humeur ! J’entends déjà les blagues circuler dans les couloirs de l’opéra : les danseurs viendront travailler le sourire aux lèvres !
Un tel nombre de pieds est sans doute le signe d’un caractère affable, courtois, joyeux ! En plus, cela lui sera très pratique pour courir d’un étage à un autre, d’un opéra à l’autre !
La seconde : la Belle Nathalie : elle va vivre une grande partie de son temps à Paris et en est ravie et nous aussi ! Ah, on peut penser ce qu’on veut de Black Swan, n’empêche, elle y était bouleversante… la danse aime vraiment Nathalie : un rôle de danseuse, un mari danseur… donc nous aussi, on l’aime !
La troisième, plus sérieusement, est que le monsieur vient de remettre des videos de sa jeunesse, et c’est de bonne augure : légèreté, précision technique, présence… oui, c’est un vrai danseur qui nous arrive et qui s’est plus que frotté à la technique classique. Il ne crachera donc pas sur elle, ni ne la méprisera. On peut aller jusqu’à rêver qu’il ne se servira pas du répertoire classique comme d’une vache à lait pour produire de hideux spectacles contemporains, mais bien pour mettre en valeur la compagnie toute entière, des danseurs étoiles en tête (et même ceux qui ne dansent plus de classique) …. Jusqu’aux quadrilles ! Allez hop, tout le monde s’y met, s’il vous plaît !
La dernière raison est que un peu d’oxygène dans les murs de l’opéra de Paris après le rideau de fer, ma foi, ça ne peut être que bénéfique à la compagnie de danse.
Hilaire, s’il avait pris la suite, aurait sans doute continué la même politique de danse qu’aujourd’hui
Leriche comme Legris connaissent très bien les danseurs, trop peut être. Ils ont tous les deux fait leur classe à l’opéra, et ont côtoyé la compagnie pendant de longues années.
Millepied, lui, débarque d’Amérique, même s’il a fait ses classes à Bordeaux ; il n’a pas dansé avec les plus mauvais, - Robbins en tête et Balanchine- Il fut danseur étoile du NY city Ballet.
Il aura donc un regard neuf, un regard frais sur la compagnie, et sans doute aussi admiratif devant l’excellence de la troupe sur le plan technique! De quoi rebooster le moral des troupes !
Comme la compagnie (moyenne d’âge 25 ans), il est jeune (36 ans), et on sait que jeunesse et enthousiasme vont souvent de pair.
Les danseurs, pour la première fois depuis longtemps, auront l’impression que tout le monde a à nouveau ses chances, est à égalité. Avant que clan et chouchous ne surgissent – ce qui ne sera pas forcément le cas – il y aura un temps neutre, où les pendules seront remises à zéro.
De quoi redonner un peu d’ardeur à une compagnie qui a montré plus d’une fois des signes de lassitude…
Pendant les premiers temps, au moins, tout le monde « y croira » à nouveau
Millepied, l’homme du renouveau : ma foi, ça me plaît ! Je lui souhaite en tous cas beaucoup de courage avec la paperasserie française qui en a fatigué plus d’un avant lui ! Espérons que comme Noureev, il saura faire avec, passera par-dessus les contraintes si « françaises » et donnera le meilleur à une compagnie que j’aime de tout mon cœur.