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  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

marie-taglioni-in-zephire.jpg

28 décembre 2009 1 28 /12 /décembre /2009 20:28

critique écrite sur le forum danser en français/ciritical dance
mis tel quel! bonne lecture!


Soirée du 5 juillet


Quelle belle soirée ce fut!
évidemment, pas la soirée idéale, où tous les rôles sont dansés comme on les rêve....
mais l'émotion était au rendez vous, alors, que demander de plus?

Juliette-Pujol a toutes les qualités pour devenir une GRANDE Juliette
pour une prise de rôle : bravo!

elle campe une Juliette juvénile et malicieuse au premier acte et forme avec sa nourrice, l'excellente Ghyslaine Reichert un duo plein de tendresse, de fraîcheur, de charme.
Sa virtuosité sert une danse pleine d'espièglerie, tourbillonnante, avec le côté bouillonnant de la jeunesse...
le couple qu'elle forme avec Benjamin Pech ne fonctionne malheureusement pas toujours, parce que ce danseur, a la très belle technique, n'a pas toujours su être Roméo : on le sent retenu, parfois, beaucoup de trac, je pense... il a tout pour être un magnifique Roméo, s'il arrive à s'abandonner totalement à son personnage.
Heureusement, L Pujol lui insufflait une énergie, une vitalité, une passion qui rendaient certaines scènes passionnées et vibrantes
Lorsqu'il était seul, ou avec ses compagnons, cela retombait un peu

Juliette Pujol m'a fait pleurer : surtout à partir du deuxième acte, dans les adieux, et puis bien sûr dans la terrible scène de la robe... sans parler du troisième acte où son réveil et sa mort ont été bouleversant
d'ailleurs, lorsqu'elle est revenue saluer, elle était encore dans son rôle
elle a énormement donnée... je pense qu'au fil des ans, sa Juliette va devenir exceptionnelle.

J'attendais bien évidemment E Thibaut : et bien, quelle présence, ce danseur! il eclipsait tout le monde! il était déchainé, ce mardi soir! il s'est amusé, et moi avec lui, de le voir sautiller en tous sens... a peine est il en scène qu'on ne voit plus que lui...! :D
quelle technique : agile comme un chat, facétieux, des élévations de sauts magnifiques, une grande virtuosité...
quand au personnage, je serai moins dure que Cathy et Jean Luc :wink:
certes, sa mort ne boulerverse pas, comme d'autres que j'ai pu voir, je ne sais pas pourquoi, on n'arrive pas à s'émouvoir, mais en revanche, le voir sautiller, s'amuser, faire des farces, courir les jupons, taquiner à tort et travers, était un bonheur pur... s'il a la chance de redanser ce rôle et de l'approfondir un peu, de lui donner plus de poids, il me convaincra tout à fait... :D
J'ai beaucoup aimé C Duquenne en Benvolio... on sent la aussi toute la fraicheur de la jeunesse, mais Benvolio est moins cervelle brûlée que que Mercutio... le tandem était très drôle...

J'ai adoré Celine Talon en Dame Capulet : après Laétitia, c'est elle qui m'a complètement emballée!!! c'est la première fois que je vois une dame Capulet de cette envergure : à la fois, elle tient son rang, noue des relations "bizarres" avec Tybalt, aime sa fille, mais ne se laisse pas mener par elle, conventions oblige, s'efface devant son mari, en impose à sa cour, et pourtant on la sent pleines de contradiction
je ne sais pas comment cette danseuse fait pour faire passer tout cela en une soirée, sans avoir necessairement besoin de " faire quelque chose"
Vraiment bravo! je me suis attachée et interessée à ce personnage qui d'habitude ne me fait ni chaud ni froid, et plein de choses m'ont été révélé à travers elle....

Evidemment, Romoli campaint un Tybalt idéal... très noir...

Revenons au ballet que j'ai vu de très nombreuses fois :
la scène du bal qui d'habitude me barbe, hormis les pas de deux des deux protagonistes ou leur solo, m'a profondément ébranlée : les robes et costumes rouge profond, l'énergie violente des groupes, la férocité des attitudes, la colère bouillonante; tout y était : jamais je ne l'avais encore vu danser comme cela; on n'avait pas l'impression d'un bal, mais d'une danse préparatoire à la guerre, comme dans certaines tribus!
c'était très intelligemment menée, et Céline Talon et W Romoli y étaient sans doute pour beaucoup
du coup, cette scène guerrière tendait un écrin idéal aux facéties des compagnons de Romeo et aussi au coup de foudre : le contraste n'en était que plus saisissant


l'ensemble du ballet était menée avec energie et conviction ce qui permettait d'accepter plus aisémment certaines longueur du ballet.
J'aime beaucoup tous les registres utilisés dans cette chorégraphie. C'est l'histoire d'une bataille, d'un grand amour... la violence ne cède pas le pas devant l'amour... et la crypte, toute noire, où Roméo tue Paris, se tue après une danse macabre avec Juliette ( re-formidalbe Pujol qui l'a encore m'a tiré les larmes!) où s'éveille puis meurt Juliette atteint des sommets dans l'intensité dramatique
Shakespeare est immense, Noureev ne s'en tire pas mal non plus :wink:
Facétie, amour, meurtre, fantômes, lyrisme ( exil de Romeo qui rêve, Rosaline...) poésie ( jardins la nuit, ville endormie) scène de rue, scène de bataille, séparation, tragédie.... bref, pendant deux heures trente, toute la comédie humaine passe devant nos yeux qui en redemande....

 

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