Qui est elle? C'est Simona Jovic! Une danseuse rom qui est une de mes coups de coeur de l'année 2005! ( Mon autre coup de coeur pour Rachel Brice!) Comment l'ai-je découverte? Grâce à une annonce de ses stages sur un des nombreux forum de danse que je visite! Que proposait-elle? Un stage de danse rom d'Europe de l'Est! Qu'est ce qu'on y apprend?
A danser comme j'ai toujours aimé danser! Avec une impression de liberté, de ne faire qu'un avec la musique, souvent poignante, qui réveille des émotions très fortes en soi...
Lorsque j'ai découvert Simona et les danses dites tziganes d'Europe de l'Est, j'avais une toute petite expérience de la danse folklorique hongroise et russe que mon professeur de danse classique nous avait enseignée. Inutile de dire que j'adore ces musiques exubérantes, pleine d'ardeur, de vie, de flammes et de larmes. Tout l'être humain est exprimé la dedans, mais au lieu de pleurer sur son sort, sur son exil permanent, sur sa mauvaise réputation, le tzigane le danse, le chante...
Au stage de Simona Jovic, j'ai appris les pas de bases de ces danses qui vont du sautillement et claquement de doigts à contretemps ( comme les guitare dans ces musiques qui ont souvent un rôle rythmique pour marquer les contretemps), au maniement de la jupe, du châle, au balancement des hanches... les hanches sont aussi mobiles que dans la danse orientale, mais la comparaison pour moi s'arrête là! Il y a une expressivité dans les danses tziganes qui n'a rien de décoratif, de " divertissant", de danse "seulement joyeuse", comme sont trop souvent montrées et dansées dans les danses dites "orientales"! Pour les danses tziganes, l'émotion est profonde, et on se sert de celle que l'on porte au fond de soi, sans tricher, et sans forcément la montrer sur son visage. L'émotion guide la danse, mais en aucun cas, on ne se travestit, on ne joue. Les frappes de pieds, plus légères que dans le flamenco, qui fait partie de la même famille, expriment toute une gamme de sentiments qui va de la fierté à la détresse, en passant par la simple mais forte joie de danser ses peines et ses joies. Car, comme l'a écrit Simona dans un très bel article paru dans Passion Oriental, "c'est souvent la seule chose qui restait au peuple rom", cette liberté d'expression...
Simona n'enseigne et ne danse pas que les danses tziganes d'Europe de l'Est. Elle danse aussi les danses flamencos, les danses ghawazees, cocek, Kalbeya... et c'est l'une des seules actuellement à avoir apprivoisé toutes ces danses qui entretiennent de curieux liens de parenté les unes avec les autres... c'est toute une histoire que je vous raconterai bientôt!
Je dois justement faire un stage de danse Kalbeya samedi 21 mai... ainsi, j'aurai l'occasion de vous parler davantage de Simona Jovic, de cette mystérieuse danse kalbeya et aussi de vous parler du peuple rom....