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  • : Un jour, une œuvre
  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck autrefois consacré à la danse et à ma compagnie se diversifie davantage.
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Noureev

 

Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

marie-taglioni-in-zephire.jpg

22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 10:21

 

 Belle-21-decembre.JPG

 

 

 

 

albisson-magnenet.JPGQuelques mots sur cette Belle au bois dormant vue en matinée le 21 décembre

  Albisson, excellente technicienne, aux qualités de danse évidentes - superbe placement, ballon, jolis bras - a pour l'instant une personnalité artistique qui manque de maturité.  Certes, elle n'a que 24 ans et une telle maîtrise technique a son âge est plutôt de bon augure. Il faut espérer qu'elle trouvera sur sa route des aînées pour l'aider à mûrir et comprendre ses rôles; sinon, l'opéra aura en elle une belle technicienne mais pas une artiste.

 

A ces côtés, Magnenet a eu quelques jolis moments ; mais il est resté sage tout du long, privilégiant une danse la plus propre possible à l'interprétation d'un personnage; sa ligne est belle, il a plus d’assurance qu’il y a quelques temps, il a du ballon,  l’élévation des sauts est là,  - c’était visible dans la variation de la Chasse, plutôt réussie -  et les tours sont très agréables à l’œil.

Il est dommage que ses pieds semblent sans force, ce qui fait que l’énergie ne va jamais jusqu’au bout des mouvements.  S’il était libéré de ce souci technique, - n'y a t'il donc personne à l'opéra pour le faire progresser sur ce point? -  il pourrait sans doute artistiquement donner plus, car le potentiel est bien là. Il y a plus d’abandon dans sa danse qu’il y a quelques temps ; il a mûri.

 

 

Le ballet, heureusement,  propose une multitude de petits rôles tous plus adorables les uns que les autres ce qui fait qu'on se console un peu d'un couple un peu décevant par rapport à l'histoire qu'ils doivent endosser et faire partager. Parlons en un peu en détail.


 

Carabosse-et-Lilas.JPG 

 

 

A commencer par Carabosse, à laquelle Sabrina Mallen qui porte magnifiquement bien le somptueux

costume noir et violet,  pourrait donner encore plus de férocité ; face à elle, la poétique, douce mais libertaire fée des Lilas de  Marie-Solène Boullet fait preuve d'une autorité naturelle.

Les fées, merveilleusement ensemble, n’ont pas  toutes brillé de la même façon seules en scène ;   la 3ème fée d' Emilie Hasboun était plus en retrait que les autres et pourtant, Emilie a  étincelé dans les Pierres Précieuses, tout comme  Laure Adélaide Boucaud et Fanny Gorse.

Cette même Fanny Gorse danse l’ingrate variation de la fée Violente (en rouge) avec ce qu’il faut de violence, précisément. Elle y montre un tempérament passionné et dose savament passion et élégance. Du grand art. Les arrêts brusques, les index tendus, les décalés du buste, le tempérement bouillonant de la fée est bien là, mais sa poésie aussi.

La jolie  fée canari de Marion Barbeau, vive et mutine à souhait – ses bras pourraient être encore plus précis – et celles de  Léonore Baulac ainsi que  Jennifer Visocchi, adorables dans leurs pas de deux complétaient ce tableau des fées, auquel il manque la 6ème : Valentine Colosante. Sa danse manquait de moelleux et de douceur. Mais   elle a  remplacé au pied levé Laura Hecquet, ce qui peut expliquer cela. En outre, les manches ballons de son costume  remontent trop quand elle lève les bras.

 

La première fée, Bourdon, danse une variation qui ne met pas en valeur ses qualités.

 

 Catalabutte – Pascal Aubin –  nous fait éprouver tour à tour le mépris dû aux faibles et la compassion pour ceux totalement dévoués à leur maître  et près à tout pour les servir. La Reine - Christine Peltzer-   pleine de douceur, d’amour  et de pardon est flanquée d’un mollasson de mari, Florent Mélac, plus louis XVI que Louis XIV. Le pauvre homme ne  sait jamais quoi faire, ni quelle décision prendre et reste souvent empoté  pendant que les autres règlent les problèmes à sa place !

  Les chevaliers du premier acte et les amies d’Aurore débordent de vie et d'enthousiasme.

 A la fin du premier acte, on se prend de pitié pour les trois fileuses – Mélissa Patriarche, Chloé Reveillon et Alizée Sicre

 

Au second acte, les chasseresses et les chasseurs, costumés à la  Watteau  - 100 ans ont passé - évoluent sur fond de ruines. La végétation luxuriante a envahi  les cintres –  et dans ce décor de rêve,  les Dryades évoluent avec légèreté,  grâce, et  poésie. Dommage que le jupon de leur tutu,  soit un peu trop volumineux au niveau des hanches, réduisant  de ce fait leur taille.

 

 

Pour le mariage, l’Or de Cyril Mitilian, aux belles lignes, à la danse moelleuse et  sans raideur, et le Diamant de Aurélia Bellet illuminent la scène.


 

oiseau-bleu.JPGL’oiseau Bleu de Marc Moreau,   un peu trop bondissant lors de son entrée, prend magnifiquement son envol par la suite !

Charline Giezendanner/Florine n'écoute pas vraiment l'Oiseau Bleu ; les petits sauts 4ème attitude sont décalés, les poignets manquent de préciosité.  Ceci est largement compensé par son charisme.

Le duo Florine/Oiseau semble  animé par un seul et même souffle : superbe !

 

 

 

 

 

 

Les deux chats minaudent, se câlinent et se taquinent– Lydie Vareiles et Axel Ibot – pour le plus grand plaisir du public.

les-deux-chats.JPG

 

 

 

 

 

La polonaise et le finale sont enlevés avec bonne humeur et enthousiasme.

 

Pendant les saluts, mon regard était toujours ramené vers Charline, tellement radieuse et lumineuse !

Aurore était plutôt un crépuscule….

 

 

Bref, un beau moment de danse, auquel il manquait cependant de l'émotion comme j'ai pu en voir lors de représentations passées. Je regrette un peu les artistes d'antan. Pontois, pour ne pas la nommer, merveilleuse princesse Aurore,  Fanny Fiat, Céline Talon, Laurent Hilaire... Il m'a manqué la chaleur de ces représentations passées qu'on croit avoir oubliées mais qui hantent sitôt qu'on est confronté à quelque chose de très bien mais d'où l'émotion est absente.

 

 

 

 

 

 

Le mot de la fin :

 

Placée côté cuivres, il est impossible d’entendre les cordes et les bois qui semblent presque en décalage. C’est très déséquilibré ! Qu’est ce que l’orchestre sonne mal de ce côté ! Alors on entend très disctinctement les «  poum, poum poum » du tuba et pas du tout les violons

C'était affreux surtout sur la variation d’Aurore au 3ème acte.

 

Les roses : pourquoi ces affreuses roses jaunes aux horribles pétales mollassons ?

 

Pourquoi Aurore ne jette t’elle plus les roses la seconde fois pour dire «  non, je ne veux pas des prétendants que vous voulez m’imposer, c’est mon cœur qui choisira ? »

 

Et enfin, pourquoi des maquillages si sages ?

 

Où est le bout noir du museau des chats  et leurs moustaches? Les maquillages sont tellement sages que même placé  très près, c’est terriblement fade. Au fond du second balcon, on ne doit rien voir du tout!

 

Enfin, bravo à tous les artistes qui semblaient heureux sur scène !

 Et rendez vous le 4 janvier pour la Belle avec Heymann/Ould Braham !!!  J'espère que l'émotion sera au rendez vous!

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commentaires

C
<br /> Je te trouve dure avec Heloïse Bourdon qui elle a véritablement la variation ingrate du ballet et s'en tire très bien, que ce soit en "live" ou dans le digest avec Eleonora/Matthieu. Maintenant<br /> je pense qu'elle est sans doute meilleure toute seule dans un rôle titre que dans une simple purge. Quoiqu'il en soit, je ne vois qu'elle et Laura dans le cdb, notamment quand elles sont en amies<br /> d'Aurore (si j'oublie Charline)  !<br />
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C
<br /> La variation "Violente" n'est pas ingrate bien au contraire, mais vous ne l'aimez pas. D'ailleurs à l'applaudimètre quelles que soient les danseuses ce sont toujours Canari et Violente qui se<br /> font le plus de succès, sans doute du fait de la musique. La fée n°1 a une variation ingrate, alors qu'elle est difficile tout comme la n°3 ! Il faut donner à Amandine Albisson le temps de se<br /> faire, si déjà elle a la technique c'est fantastique, pour une fois qu'on a une danseuse qui est solide, Valentine Colasante me semble aussi de la même trempe ! Après il faut que les artistes<br /> oublient leur technique pour un rôle, mais la Belle et tous les ballets académiques c'est avant tout de la technique ! Le reste se travaille avec l'habitude de côtoyer les rôles !<br />
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S
<br /> <br /> Justement, je l'ai aimée hier,  et vraiment beaucoup!c'est ce que je dis! sans doute l'avais je toujours vu mal danser - Delphine Bay je crois la dernière fois!<br /> <br /> <br /> J'avais oublié de parler de Bourdon dans l'article, j'ai corrigé; rien à faire je la trouve sans grâce!<br /> <br /> <br /> <br />