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  • : Un jour, une œuvre, par Valérie Beck
  • : Créé en 2006, ce blog rédigé par Valérie Beck a évolué au fil du temps. Il est consacré principalement à la danse, mais est ouvert aux autres arts.
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Danser, telle la phalène sous la lune, le pinceau du calligraphe, ou l'atome dans l'infini 

                                              

marie-taglioni-in-zephire.jpg

20 février 2025 4 20 /02 /février /2025 08:36

 

 
Autour d'Eugène Onéguine : Pouchkine, Tchaikowsky et les autres. 1837_a10
 
Pouchkine et la fontaine de Bakhtchisaraï, Chernetsov 1837


4. Exil et isolement : Caucase, Crimée, Bessarabie, province de Pskov.



Trois ans après sa sortie du lycée en 1818 , les poèmes de Pouchkine âgé de 19 ans, jugés subversifs, inquiètent  le Tsar qui les trouve dangereux car certains d’entre eux parlent de liberté, d’autocratie et de servage. Pouchkine, adulé, est la coqueluche de l’aristocratie ; il est beaucoup lu et il n’hésite pas en public à faire des traits d’esprit qui visent directement le Tsar. Il estime que l’autocratie a fait son temps, et que le moment est venu d’assouplir le régime des serfs par exemple.  Sans doute n’a-t-il pas mesuré qu’il se mettait en danger, car le Tsar décide de l’envoyer en Sibérie. La vie de Pouchkine se serait sans doute arrêtée là s’il n’avait acquis des amis fidèles, prêts à se mettre eux-mêmes en danger pour intercéder le plus diplomatiquement possible en sa faveur. Son jeune âge, son goût pour la provocation, tout cela peut s’apaiser rapidement si on le lui demande. Pouchkine qui  comprend qu’il a été trop loin, s’empresse de  brûler ses écrits qu’il conserve dans sa mémoire et fait amende honorable. La peine est commuée  en exil.
Le 8 mai 1820, il prend la direction du Caucase pour rejoindre le général Insov, qui doit le surveiller et envoyer régulièrement des rapports sur sa bonne conduite. Pouchkine, qui toute sa vie sera un cœur aimant,  le met aussitôt dans sa poche. Insov devient un véritable père de substitution. Quelques temps après son arrivée, comme il est très affaibli, car la syphilis qu’il a contractée quelques années plus tôt ainsi qu’une une forte fièvre qui a failli l’emporter ont détruit sa santé,  Insov lui permet de partir avec le général Raïevski qui va prendre les eaux en  Crimée, grande nouveauté.  Ce héros militaire russe qui a combattu Napoléon avec à ses côtés ses fils de 11 et 16 ans, a aussi trois filles, dont la jeune Marie, 15 ans, que Pouchkine aime particulièrement. Sa propriété se trouve sur un ancien territoire turc conquis récemment par la Russie. Pouchkine tombe sous le charme du pays et de la famille tout entière. Il se prend de passion  non  seulement pour la lumière, pour la mer, pour les paysages mais aussi pour un cyprès : « chaque matin, je me rendais près d’un jeune cyprès et je finis par éprouver à son égard un sentiment proche de l’amitié. »
Les filles du général sont cultivées ; elles lisent Byron dans le texte et  les échanges  légers, informels, teintés d’un léger marivaudage, marqueront le poète pour toujours.  Ces demoiselles prêteront leurs traits à Olga et Tatiana. Comme toutes les jeunes filles de leur époque, elles sont plus à l'aise avec le français, l'anglais, voir l'allemand, que le russe...!
Mais en attendant, les lieux, encore tout emprunts du passé ottoman, inspirent à Pouchkine la fontaine de Bakhtchisaraï, le Prisonnier du Caucase… dont la censure s’empare aussitôt pour supprime des mots, des intentions,  ce qui rend fou de rage Pouchkine. Malgré tout, à Moscou, la 1ere édition s’arrache en quelques heures.
 
Autour d'Eugène Onéguine : Pouchkine, Tchaikowsky et les autres. Carte_11
 
Recul de l'Empire Ottoman.
Alexandre Tourgueniev, le recteur du lycée impérial,  avait bien compris que Pouchkine, pris dans la ronde des conquêtes, du jeu, des femmes, des duels, n’aurait jamais rien écrit s’il n’était pas tombé malade.  Déjà  à l’époque, il notait : «  s’il n’était pas tombé malade, (vénusienne !) il ne se serait pas mis sérieusement au travail ! ». L’exil le remet à sa table de travail et grâce à l’affection d’Insov, qui est censé le surveiller, mais qui ferme les yeux sur toutes ses extravagances et envoie des rapports très édulcorés au gouvernement car Pouchkine n’a pas la conduite exemplaire qu’il a promis d’avoir, il peut souvent voyager en Bessarabie, l’actuelle Moldavie, lorsque l’isolement lui pèse trop.

Car jusqu’à la fin du 18ème, l’Empire Ottoman  a occupé toute l’Europe Centrale. Vienne, sans la Sainte Alliance, serait elle aussi tombée sous le joug ottoman. A présent, la Russie grignote peu à peu les territoires turcs et étend son empire déjà immense.

En 1823, après 3 ans d’exil, Pouchkine qui se languit de l’ancienne société qu’il a fréquentée, sollicite Alexandre 1er pour aller à Moscou rendre visite à sa famille, prétexte tout trouvé,  mais l’empereur refuse. Pour le consoler, Insov le laisse aller à Odessa où il se remet à faire la fête. Comme tout au long de sa vie, faire la noce toute la nuit et retrousser des jupons le lasse très vite ; il aspire alors à la solitude, mais dès qu’il s’isole, il regrette son ancienne vie ; et ce va et vient est sans fin.
Il passe ensuite, à Odessa,  sous la surveillance du général Vorontzov, qui n’a pas un regard aussi tendre que ses deux collègues, et le soupçonne, non sans raison, d’appartenir à une loge maçonnique. Les rapports qu’il envoie à Alexandre inquiètent le Tsar qui comprend que le poète ne s’assagit pas.

Il a d’ailleurs commencé à rédiger Onéguine qui commencé en 1823 sera publié dans son intégralité en 1833. Il parait chapitre par chapitre, au fil du temps, avec parfois des interruptions assez longues. Le Tsar, conscient de l’immense amour que l’aristocratie porte à ce poète talentueux, décide cette fois-ci de l’assigner à résidence à Mikhaïlovskoïe,  propriété de son ancêtre Hannibal où il n’a aucun droit de visite. Il y arrive le 10 août 1824 : à 25 ans, il se sent déjà incroyablement vieux. Las. Fatigué. Désabusé.
A Mikhaïlovskoïe, il continue la rédaction d’Onéguine, tout en commençant à écrire Boris Godounov.
Il commence à souffrir sérieusement de la méfiance de ses anciens amis, inquiétés eux-mêmes par le Tsar. Tous savent que les lettres sont ouvertes et lues. Certains vont même jusqu’à le désavouer publiquement sans doute  par peur de la Sibérie.  Mais le pire reste à venir, l’insurrection des décembristes le 14 décembre 1825.

 
Autour d'Eugène Onéguine : Pouchkine, Tchaikowsky et les autres. Odessa10
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19 février 2025 3 19 /02 /février /2025 13:14
Vente d'une serve. Nicolas Nevrev. 1866

Vente d'une serve. Nicolas Nevrev. 1866

Pouchkine et les Lumières   : Ode à la liberté.

 

Les idées des Lumières puis de la Révolution française ont infusé en Russie, malgré elle peut-être, au cours des multiples campagnes napoléoniennes. Avant elle, Catherine la Grande avait fait traduire en russe certains ouvrages des philosophes des lumières, mais elle-même, si elle a dirigé son empire avec pragmatisme, elle ne s’est jamais attaquée à la question du servage, sachant que l’aristocratie qui l’avait soutenue lui tournerait le dos et causerait alors sa perte.

En 1817, date du poème de Pouchkine qui n’a que 18 ans, une petite partie de l’aristocratie reconnaît que le servage, tel qu’il existe encore en Russie doit être sinon supprimé du moins adouci.  Car le servage interdit le mariage par libre choix, oblige chaque village d’avoir X nombres de naissance chaque année, accepte que les  enfants soient retirés aux parents, voir vendus par les propriétaires qui ont droit de vie et de mort sur leurs serfs. Les serfs  ne sont ni plus ni moins que des esclaves au service de leurs maîtres. La  répression et les  punitions sont sévères, pour toutes sortes de choses, comme la plus fréquente : les dettes. Le maître peut alors envoyer le serf travailler dans les mines de sel où ses jours seront comptés, faire des travaux forcés en Sibérie,  punir par les verges tout acte jugé contraire aux règles du servage ce qui entraine  la mort, condamner son serf à l’emprisonnement et isolement, etc. Tout ce vieux système féodal choque une partie de l’aristocratie qui a accueilli une nouvelle façon de penser la société.

C’est dans ce contexte que Pouchkine, qui dès ses 17 ans, découche et  écoute les hussards débattre de ces idées lors de ses escapades nocturnes, lit en français tout ce qui lui tombe sous la main. De Voltaire à Rousseau en passant par Molière, il s’imprègne d’idées qui fermentent peu à peu en lui. A peine sorti du lycée, il écrit un poème qui lui tient particulièrement à cœur et qui va lui valoir le premier courroux de l’Empereur   : l’Ode à la liberté. Il ne sait pas qu’il a signé son arrêt de mort et à partir de ce poème, même s’il ne prend pas position politiquement parlant en faveur de la liberté, il va produire un nombre incroyable de textes dans lequel revient cette question, sous différentes formes.

Par exemple, dans Eugène Onéguine, lorsque celui-ci s’installe à la campagne, Pouchkine écrit : « Il remplaça par une légère redevance le lourd fardeau de l’antique corvée, et le paysan bénit son nouveau destin. Par contre, un propriétaire de ses voisins, homme pratique, se fâcha tout rouge dans son coin, trouvant à une telle innovation un immense dommage. Un autre se borna à sourire perfidement, et tous déclarèrent d’une communevoix que le nouveau venu était un original des plus dangereux.

 

Quand à son poème écrit tout juste à la sortie du lycée, et qu’il lira en public, voici comment il se termine :  

 

( …)

Le souverain criminel est abattu.

Et maintenant, rois, apprenez bien :
Ni châtiment, ni récompense,
Ni prisons ni autels
Ne peuvent être vos remparts.
La première tête qui doit s'incliner,
C'est la vôtre sous le fidèle abri de la loi,
Et alors, la vie et la liberté des peuples
Garderont à jamais votre trône.

 

C’est ce même poème qui vaudra aux décembristes dont je parlerai plus tard d’être pendus ou envoyés en Sibérie.

 

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19 février 2025 3 19 /02 /février /2025 08:52

 

Cette distribution de haut vol nuance de mille détails la narration de Cranko et la rend unique. Elle atteint la même beauté et la même profondeur que lorsque Ciaravola dansait avec Moreau ou Ganio, duo d’exception que complétaient  Paquette ou Duquenne (Grémine) Froustey ou Giezendanner ( Olga) et Révillon ou Heymann ( Lenski).  Chaque intention des danseurs est d’une lisibilité à couper le souffle et on ne peut que s’émerveiller d’une technique uniquement mise au service des émotions, des sentiments, et de la narration.

Dès le premier acte, chez les Larine, Tatiana, discrète, rêveuse, se tient en marge du monde et sans sa sœur, le fil qui la relie au monde réel se briserait. Gilbert n’a pas son pareil pour sembler fragile et distante,  elle qui peut être tellement flamboyante en Kitri ou séductrice en cygne noir par exemple. A ses côtés,  Olga, toute de vivacité et de fraîcheur incarnées est dansée par la sémillante Aubane Philbert aux bras graciles et déliés. Sa danse pétillante met en lumière la jeunesse et l’amour candide parfaitement incarné par un Guillaume Diop  très en forme.  Les portés  légers et lyriques expriment toute l’innocence d’un premier amour.  

C’est dans un miroir que les visages de Lenski et d’Onéguine apparaissent ce jour-là pour les deux sœurs. La nounou l’a placé sur une table pour qu’amies et   sœurs y découvrent grâce à la divination le visage de leur futur mari. Si Olga, ravie, s’élance dans les bras de Lenski qui, lui rendant visite s’est approché à pas de loup pour lui faire une surprise, Tatiana, elle,  sursaute lorsque le visage d’Onéguine surgit tout à coup dans le miroir.  Voilà qui présage la suite.

 Onéguine, tourmenté par quelque chose qui le dépasse,  lutte avec lui-même. Sa variation oscille entre mal de vivre et aspiration à quelque chose d’indicible. Pourtant, il s’efforce chez les Larine   d’être un hôte attentionné et présente avec courtoisie son bras à  Tatiana, s’efforçant d’être aimable. Hugo Marchand a dansé sa première variation avec des différences de ton qui la rendent poignante. On sent les tourments, le vague à l’âme, la mélancolie toute slave. Son regard sur le livre de Tatiana dit sa surprise et non son dédain.

 

 

Dans sa chambre, Tatiana endormie voit surgir du miroir  un Onéguine idéal et  fougueux : l’intensité du pas dedeux offre des portés magnifiques et des figures acrobatiques pleines d’intensité et d’onirisme,  comme si les interprètes évoluaient dans un   monde où l’apesanteur n’existe plus. Si bien que lorsqu’elle s’éveille, Tatiana est persuadée qu’elle sera aimée et elle fait porter sa lettre en toute confiance.

 

 

Onéguine de Cranko - ONP : Gilbert - Marchand- Philbert-Diop- Conforti

Le deuxième acte met en scène la société provinciale avec beaucoup d’humour. Tout le monde s’apprête à passer une bonne soirée, mais Onéguine, qui n’arrive pas à être en paix avec lui-même,  s’agace vite des regards inquisiteurs et des lorgnons qui l’épient et le ton va progressivement monter. Lorsqu’il invite Tatiana à danser pour se faire pardonner la lettre rendue, il constate  que toute la société les épie. Marchand montre à ce moment là un agacement proche de la révolte ; encore un peu, il enverrait tout le monde promener et prendrait la fuite. Mais, déjà exaspéré par les larmes de Tatiana blessée en reprenant sa lettre, il décide de faire enrager Lenski : Olga s’élance joyeusement avec lui dans une danse enjouée sans penser à mal ; elle s’amuse de l’empressement de Lenski à s’interposer entre elle et Onéguine. Le poète, d’abord incrédule, puis vexé, puis jaloux, sent la colère l’envahir qui se transforme en rage. Diop  ne contient plus celle-ci tandis que le trio lui répond chacun dans son ton. Onéguine et Olga comme de sales mômes, Tatiana, brisée et humiliée tente de l’apaiser. Autour d’eux, les invités interloqués voient tout à coup Lenski gifler à deux reprises   le visage d’Onéguine de ses gants.  Celui-ci, désespéré, réalise trop tard  que   de sa mauvaise farce a surgi un drame : il est anéanti. Et nous spectateurs, cette montée d’émotion  nous laisse sans voix.

 

Avant le duel, la variation de Lenski est  un vibrant adieu  au bonheur et à la vie. Diop danse avec beaucoup d’intensité cette variation ; les tentatives d’Onéguine et des deux sœurs pour le faire changer d’avis n’y font rien. Il meurt. Tatiana, détourne alors son visage d’Onéguine : elle ne lui pardonnera jamais la mort du poète. Quant à  nous spectateurs, nous sommes anéantis.

Onéguine de Cranko - ONP : Gilbert - Marchand- Philbert-Diop- Conforti

Au troisième acte,  Onéguine dans un éclairage bleuté est tout à coup entouré de jeunes filles en robes de bal, blanches, et vaporeuses ; les intentions d'Hugo sont claires : hanté par les voix du passé, ses anciennes conquêtes, sa vie d'autrefois insouciante, il sait que sa jeunesse ne reviendra plus : il a brûlé sa vie, et il est brisé. Marchand puise au plus profond de lui un désespoir qu'il nous communique avec une économie de moyens prodigieuse. Il sait avec très peu de choses faire passer des émotions profondes ; une épaule, un mouvement de tête, un dos qui se voûté légèrement, une main qui se crispe... c'est impressionnant de vérité.  Devant Tatiana qui est devenue l’épouse de Grémine, il ne sait pas s’il doit partir ou rester. Il exprime une détresse qui nous touche profondément. Il est clair que Tatiana ne lui a toujours pas pardonné.

Mais dans le boudoir se révèle une autre vérité.  Tatiana, alors qu’il doit partir, veut retenir son mari près d’elle ; elle lui offre des preuves d’amour très démonstratives qui l’étonnent et auxquelles, visiblement, il n’est pas habitué. Est-elle souffrante ? Il revient sur ses pas mais ne comprend pas pourquoi sa femme est aujourd’hui si passionnée.  Et comme Tatiana s’accroche à lui, refusant de le laisser partir, il détache les mains agrippées à son manteau, prend sa casquette d’officier sous le bras, et militairement, claque des talons, la salue froidement et sort. Conforti donne à Grémine beaucoup de nuances là encore, un mari aimant, et attentif mais pas passionné qui a fait passer le devoir avant les sentiments.

   Tatiana qui a tenté de puiser dans l'amour conjugal de la force pour faire barrage à sa passion pour Onéguine se sent perdue : il est devant elle, comment va-t-elle pouvoir lui résister : le  dernier pas de deux  des deux artistes,  passionnel, exprime un désir insurmontable. Au prix de quel effort Tatiana arrive-t-elle à échapper à ses bras et à  déchirer sa lettre ? Puis à le  congédier ?  Ils sont brisés tout les deux et auront le choix soit de se revoir, poussés par ce désir plus fort qu’eux, soit de mourir, au moins symboliquement.

Onéguine de Cranko - ONP : Gilbert - Marchand- Philbert-Diop- Conforti
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8 février 2025 6 08 /02 /février /2025 11:40

 

Le lycée impérial 

 

Se pencher sur la personnalité de Pouchkine est complexe tant le poète a de multiples personnalités comme son œuvre l’atteste, et surtout son Eugène Onéguine écrit sur une période qui couvre dix années de sa vie.

Né au sein d’une famille aristocratique qui n’a pas le sou, mal aimé par sa mère qui a horreur de sa peau très mate, de ses cheveux trop frisés, lointain héritage de son arrière-grand-père, il n’intéresse pas davantage son père. Pouchkine a donc de lui une image plutôt misérable, lorsqu’Alexandre 1er décide de fonder en 1811 le premier lycée impérial. Il prend pour modèle l’un des 45 lycées créés en 1802 par Napoléon soucieux d’offrir aux garçons des études sérieuses et solides dans tous les domaines, quand jusqu’alors il n’y avait d’autre choix que l’école militaire ou le pensionnat.

 Le bâtiment érigé à Tsarkoïe Selo – le village du Tsar  se situe à Saint Petersbourg. Il    jouxte les palais d’été des Tsars, et Alexandre 1er souhaite qu’il n’accueille que les meilleures graines de la société russe afin de former la future l’élite administrative et militaire. Il n’y a que 33 places.

Mais une chose tout à fait exceptionnelle est décidée : l’enseignement sera donné exclusivement en russe, même s’il est donné par des professeurs étrangers. Que l’enseignement soit donné en russe n’est pas anodin : toute l’élite russe parle français, correspond en français, écrit en français, laissant la langue russe aux paysans, ou au petit peuple. Mais l’ennemi du moment est Napoléon qui l’année suivante franchira le Dniepr, et qui, sans l’ingénieux Koutouzov, aurait sans doute soumis le Tsar comme les autres monarques d’Europe.

 

C’est grâce à l’aide d’un oncle que Pouchkine entrera au lycée, pour la fierté de ses parents – à défaut d’avoir leur amour ; par décret, le tsar interdit toute sortie de ce lycée pendant les 6 ans que dureront les études, quand bien même il s’agirait de rendre visite à un parent malade ou mourant… Mais les élèves auront tôt fait de contourner cette règle et Pouchkine ne sera pas le dernier à découcher pour fréquenter dès ses 17 ans le cercle des hussards et les actrices.

À 15 ans, il écrit ses premiers poèmes en russe ce qui est une véritable révolution. Ce sont aussi ses premiers triomphes.  Certes, il y a bien eu avant lui Radichtchef qui, sous l’influence des Lumières, avait en 1790 publié un ouvrage en russe, dans lequel il dénonçait le servage et les injustices sociales, tout en valorisant cependant la beauté de la culture russe. Mais Pouchkine est tout jeune, et son talent attire aussitôt l’attention des poètes officiels de l’empire, comme Joukovsky ou Derjavine qui prennent aussitôt en affection Pouchkine malgré son indiscipline. Sa capacité à se faire aimer – trait de caractère qui durera toute sa vie-  lui évitera plus tard la Sibérie, car ses amis n’hésiteront pas, au péril de leur propre sécurité, à intercéder en sa faveur auprès des tsars.

A Tsarkoïe Selo, Pouchkine nouera de profondes amitiés qui ne se démentiront jamais. Et pourtant, hypersensible, terriblement susceptible, cynique, se déclarant athée, blessant ses meilleurs amis pour le plaisir de faire un trait d’esprit, il est souvent brouillé avec ceux qui l’entourent, s’isole, se dit  meurtri à vie ; mais dès le lendemain, tout est oublié et il  leur déclare leur affection. Un grand cœur, un goût pour la provocation, par plaisir du jeu, un tempérament prompt à s’emporter, à se quereller, à provoquer en duel, mais aussi à pardonner, tel est ce jeune poète qui sortira fonctionnaire du lycée, tout en sachant que sa voie véritable est la poésie : c’est à elle qu’il veut consacrer sa vie, et les thèmes de la liberté la traverseront sans cesse, malgré lui, et pour son malheur….

 

            Pouchkine lit à 15ans  ses poèmes devant un illustre poète, Derjavine, ébloui par son talent.

Tableau de Répine.

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5 février 2025 3 05 /02 /février /2025 09:17

J'ai créé un topic sur le forum danses pluriel que j'ai ouvert, mais je double les articles ici, car tout ce que j'avais écrit autour de nombreux ballets a été perdu après que le premier dansespluriel a été fermé brutalement, sans que je puisse rien récupérer, sous réserve de payer des sommes folles tous les ans pour permettre sa réouverture.

Il est toujours intéressant de se pencher sur la vie d’un écrivain pour comprendre son œuvre, les thématiques qui lui sont chères, et ce qui l’a marqué dans son enfance et son adolescence et qui, à coup sûr, réapparaîtra sous une forme ou sous un autre dans ses écrits, même profondément transformé ou réinventé. Le tempérament de l'écrivain, ses origines, son observation de la vie, sa sensibilité, ses goûts, sa culture, sont la matière première de sa création ; mais il faut ensuite associer au travail un vrai  talent pour que ce matériau accède à une forme d’universalité et à une réelle maturité.
En ce qui concerne Pouchkine, il est donc important de parler de son illustre ancêtre, Abraham Hannibal (1696–1781) (nom que l’arrière-grand-père s’est lui-même choisi, en référence au héros de l’Antiquité,) qui est peut-être né en Éthiopie ou ailleurs, et qui, enfant, a été vendu comme esclave à Constantinople, vaste plate forme de trafic d’esclaves. ( Il suffit de penser à des œuvres comme L’Enlèvement au Sérail, ou encore le Corsaire pour s'en rappeler !!!). A cette époque et jusqu'à la première Guerre Mondiale, l’Empire Ottoman s’étend   sur l’actuelle Roumanie, Bosnie, Serbie, etc. Seule, la Grèce reste en dehors de cet empire car elle a pu acquérir son indépendance en 1821. ( drame de Missolonghi.)

Bref, cet Hannibal est finalement acheté par Pierre Le Grand qui vient juste de créer la nouvelle capitale de la Russie en abandonnant l’ancienne, qui était Moscou. : Saint-Pétersbourg, affirmant ainsi sa volonté d’ouverture à l’Europe tout en lui donnant son propre nom. (Peter).
Il remarque en Hannibal des qualités exceptionnelles et le fait élever à la cour. Il ne sera pas déçu, car cet officier va devenir une sorte de Vauban à la Russe après avoir été envoyé en France étudier les mathématiques, les sciences militaires, l’ingénierie.
A l’époque, toute l’élite russe ne parle et ne correspond que dans une langue : le français.
Malgré ce célèbre ancêtre qui accédera à la noblesse pour services rendus, Alexandre Pouchkine souffrira toute sa vie de son physique de «  singe », surnom sans doute donné par ses camarades de lycée.
Un autre écrivain, mais français cette fois, a un illustre ancêtre militaire, son propre père, né à Haïti, d'un père normand et d'une esclave noir : Thomas Alexandre Davy de La Pailleterie (1762-1806)  qui s’est illustré pendant la Révolution française et la campagne d’Égypte. Cet écrivain s'appelle Alexandre Dumas.

 

 

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11 janvier 2025 6 11 /01 /janvier /2025 08:45
Paquita, Pierre Lacotte, ONP 2025 Moreau, Battistoni, Sari.

Paquita est un ballet qui ne supporte pas l’à peu près : très bavard, il met en scène des personnages creux, qui n’emportent nullement l’adhésion comme peuvent le faire Giselle, Siegfried ou encore Tatiana. Musicalement, il  n’est pas non plus soutenu par une partition très inventive, et encore, Minkus s’est-il penché sur l’orchestration pour lui insuffler un peu de vie. Cela veut dire que les interprètes, solistes et corps de ballet, doivent placer la barre très haut pour que le spectateur puisse entrer dans ce ballet, surtout dans le premier acte, où les groupes se succèdent joyeusement, mais superficiellement.

Deux souvenirs forts nous restent en mémoire : l’un avec Paquette et Hecquet, inoubliables, car   les deux artistes, charismatiques, dotés d’un très fort sens théâtral, avaient insufflé à leur personnage ce qu’il fallait de joie de vivre, d’humour, de noblesse, de virtuosité, de pas ciselés, mais aussi de lyrisme et de poésie, le tout soutenu par une formidable entente sur le plan artistique.

 

Le deuxième souvenir c’est une matinée en 2015 avec Heymann et O Neill : nous avions titré «  le charme de la jeunesse » ; les deux protagonistes étaient pleins de fraîcheur, de délicatesse et de poésie ; et ils nous avaient mis d’office dans leur poche !

 

Le dernier tableau de ce ballet est notre préféré, car, bien dansé, il met le spectateur dans un état de frénésie, de fièvre,  d’ivresse,  d’hystérie joyeuse : on ressort sans qu’aucun mot, aucune pensée ne puisse se former dans le mental qui s’est vidé de son blabla habituel : il ne reste que cette vibration extraordinaire, qui pulse dans nos veines : quel bonheur que ce partage d’une ivresse à travers l’art !

Paquita, Pierre Lacotte, ONP 2025 Moreau, Battistoni, Sari.

Qu’en a-t-il donc été de ce Paquita, dernier cette longue série de cette saison 2024/2025 ?

Un puissant moment de grâce né du magnifique partenariat de Marc Moreau, un Lucien d’Hervilly au grand cœur, aussi élégant que racé,  qui insuffle à l’éblouissante Bleuenn Battistoni une humanité et une poésie vibrant de profondeur, d’authenticité.

 

  Bleuenn, plus princesse que gitane, manque un peu de cette spontanéité, de cette vivacité ou de cette gouaille qui signent selon nous les vraies Paquita. Mais qu’importe : la qualité de sa danse est telle qu’on laisse de côté le personnage. Ses lignes sont pures, ses pas ciselés avec une précision d’orfèvre, son élégance, naturelle. Mais surtout, sa virtuosité semble incroyablement naturelle. Tout semble exécuté avec facilité.

 Mais c’est avec Marc Moreau qu’elle donne le meilleur d’elle-même, sans doute mise en confiance par un partenariat aussi solide que rassurant : avec lui,  l' intériorité qui la coupe un peu de son public disparait. Les portés, magnifiques, nous laissent bouche bée.  Et les deux artistes, poignants de lyrisme, animés d’un même souffle, d’une même poésie, d’une grâce qui nous élève au-dessus de nous même, nous rappellent que seul le spectacle vivant peut générer ces instants aussi fugitifs qu’intenses, et que des années après, ils se sont fixés si profondément en notre âme qu’ils y vivent pour l’éternité. Certains disent que les danseurs sont là pour faire rêver ; mais hier, c’était bien plus fort que cela : éblouis, émus, vibrants avec eux comme dédoublés, les spectateurs ont reçu le plus rare des cadeaux : ils ont reçu leur âme d’enfant et l’émerveillement pur de la première fois.

 

J’ai toujours aimé Marc Moreau, remarqué dans le génial Triade de Millepied en 2008 au côté Bézard, Pujol et Gillot, quatuor plein de fougue. Il avait 23 ans. Et puis ce fut l’éclipse… quelques solos ici et là, un pas de trois, une petite apparition dans un grand ballet qui m’a toujours plu. Mais plus de mise en valeur.

Heureusement, ces trois dernières années ont rendu justice à ce bel artiste : que ce soit en Siegfried, en Drosselmeyer ou en Lucien d’Hervilly, ses personnages marquent par leur présence, leur sincérité,  et par cette   joie extraordinaire d’être sur scène. Hier, Moreau offrait chaque moment de scène à son public avec une générosité vivifiante, et, autour de lui, le corps de ballet, surtout au deuxième acte,  a répondu présent.

Paquita, Pierre Lacotte, ONP 2025 Moreau, Battistoni, Sari.

Car le démarrage du ballet a été quelque  peu laborieux et le premier acte a accusé bien des longueurs : fatigue sans doute de cette longue série, le corps de ballet manquait de puissance et de propreté. Heureusement   la présence charismatique d’Andréa Sarri qui s’en est donné à cœur joie donné de la vie à l’immense scène de Bastille. La scène de la taverne était drôle et bien narrée.

  

 

Mais c’est le dernier acte qui a mis le feu à mon cœur ; il  a été un festival éblouissant de danse et de joie de vivre ! Chapeau bas aux danseuses du « Pas qui tuent » final ! Le spectateur a été emporté dans un éblouissant tourbillon : changements de rythme, de groupes, de dynamique, de couleur, le tout précédé par un pas de deux plein de poésie puis ponctué par les magnifiques solis des deux artistes où la joie de danser de Moreau ne  faiblit jamais.

 

Et puis il y a eu les petits gags qui marquent la dernière représentation : les demoiselles qui se dotent de cornes de taureau pour foncer dans les capes des toreros ; deux danseurs du corps de ballet qui s’agenouillent avec les enfants et font du charme à Paquita, un des brigands qui porte un masque de Omi (démon japonais) dans la scène de la taverne et sans doute d’autres que je n’ai pas vus ! Le tout fait avec beaucoup de légèreté, car si on n’a jamais vu le ballet, on ne se rend sans doute compte de rien ;

Quant au bouquet de fleurs apporté par José Martinez pour saluer Ninon Raux, quadrille dont c’était la dernière scène, car elle part à la retraite,  c’était non seulement très émouvant, mais cela montre l’attention que le directeur porte à chaque danseur de sa compagnie dont il avait lui-même autrefois gravi tous les échelons.

 Enfin chapeau bas au chef d'orchestre russe, Mikhail Agrest qui a conduit avec beaucoup de joie, de délicatesse et de doigté l'opéra  national de la Bastille

 

Paquita, Pierre Lacotte, ONP 2025 Moreau, Battistoni, Sari.
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15 novembre 2024 5 15 /11 /novembre /2024 17:17
Dansespluriel : Nouveau forum après fermeture sauvage de l'ancien

Dansespluriel après 12 ans d'activité a été sauvagement fermé du jour au lendemain sans préavis par les nouveaux gestionnaires de XOOIT. Prise en otage avec une demande de rançon scandaleuse - 1200 euros par an pour conserver ce forum, j'ai décidé avec Elisabeth d'en ouvrir un nouveau et gratuit, celui-là.

Vous pourrez donc continuer de lire les passionnés de danse à cette adresse : 

https://dansespluriel.forumactif.com/

Merci de votre fidélité,

 

 

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10 novembre 2024 7 10 /11 /novembre /2024 09:37
Boléro,  film réalisé par Anne Fontaine ( 2024)

 

Bien que le scénario aux dialogues bien écrits ne soit pas vraiment conforme à la réalité et prenne certaines libertés avec la vie de Ravel (Raphael Personnaz, excellent et physiquement souvent très proche) bouleversant même la chronologie, j'ai eu un plaisir infini à suivre ce compositeur qui a toujours été tenu pour discret, sensible, et bien que très secret, empreint d'une profonde humanité ce qu'attestent tous ses liens, qu'ils soient professionnels, amicaux ou encore privés et secrets, lorsque par exemple, il se rendait dans les maisons closes.

Et c’est bien cette personnalité tout en retenue, aussi énigmatique que sensible qu’Anne Fontaine a mise en scène avec beaucoup de subtilité, écrivant un scénario certes libre, mais qui permet de mettre en scène un compositeur attachant.

Le choix de Boléro est un bon choix, car c’est l’œuvre la plus connue de Ravel. Le titre ne pouvait ainsi que donner envie à un public non connaisseur d’aller à la rencontre de ce compositeur à la fois très connu et parfaitement inconnu…

Pour Boléro, la composition n'a pas été du tout longue et pénible contrairement à d'autres œuvres, mais le choix de la réalisatrice de montrer à travers cette création le processus de création minutieux, obsessionnel jusqu'à réécrire plusieurs fois certains passages afin d'atteindre à la perfection, résume ce qui s'est passé pour de nombreuses autres œuvres, comme par exemple pour le Tombeau de Couperin, dont chaque pièce est dédiée à un ami mort pendant la Première Guerre mondiale.

 Rien ne prouve non plus qu'il y ait eu entre Misia Sert (Doria Tillier) et Ravel un sentiment amoureux - les deux entretenaient une amitié profonde - mais je trouve que toute cette partie du film aux dialogues souvent spirituels, met bien en lumière la volonté du très secret Ravel ne pas s'engager amoureusement parlant, - pudeur, peur, timidité, ou désir de rester libre de son temps pour la musique ? - ainsi que l'intérêt lui portaient les mécènes et le rôle de leurs encouragements à composer suivant son désir et non pour rechercher l'approbation des critiques ( le critique Lalo fils - l'excellent pianiste A Tharaud - qui passe dans le film est savoureux de méchanceté).

Rien ne prouve non plus que la relation entre Ravel et sa pianiste Marguerite Long ( E. Devos)  ait été aussi affectueuse, mais ce n’est pas grave ; elle faisait partie des artistes qui admiraient le compositeur et ont mis une grande partie de leur énergie au service de l’œuvre de Ravel.

Enfin, Jeanne Balibar en Ida Rubinstein, commanditaire du Boléro campe un personnage fantasque et haut en couleur, ce qu'elle était. C’était une femme riche, libre et avant-gardiste, tout comme Ravel. Ils se comprenaient très bien sur ce plan de l’avant-garde et Rubinstein   toujours eu une confiance absolue en Ravel. Là encore, certaines libertés ont été prises concernant les relations professionnelles et respectueuses qui existaient entre la danseuse et Ravel, mais cinématographiquement, les scènes sont de ce fait intenses en mettant en valeur leurs dissensions qui n'existaient pas en réalité ; il avait son accord pour créer le ballet dont elle rêvait sur deux mélodies uniques (  on chantonne  en général la première jusqu'à la moitié, la mémoire devenant imprécise ensuite,  et on oublie complètement la seconde, très orientale !) qui prennent une densité et une ampleur exceptionnelle grâce au génie de son orchestration.

Beaucoup d’encre a coulé sur ce Boléro qui reste une œuvre atypique, sorte de gigantesque crescendo qui repose sur un travail d’orchestration minutieux, véritable exercice de style.

 

Pour résumer, j'ai aimé la façon dont Ravel est raconté, la beauté de l'image, et la délicatesse des dialogues. L'extraordinaire musique de Ravel longtemps taxé de compositeur sans coeur ponctue le film, et ce bel hommage m'a enchantée. Merci à la réalisatrice et à toute son équipe. J'ai revu le film trois fois en tout.

J’ai donc aimé le film, profondément, et le portrait de Ravel et de son époque qui s’y dessine subtilement ; il est si rare que des biopics soient aujourd’hui consacrés à des compositeurs de musique dite «  classique » et celui est, de mon point de vue, une parfaite réussite.

Parmi les nombreuses scènes qui me restent en mémoire, je citerai celle dans l'usine avec Ida Rubinstein, les insomnies de Ravel, qui nuit comme jour, est obsédé par sa création, Les Contes de ma Mère l'Oye joués avec Misi Sert, qui restitue tout une époque, celle du mécénat artistique, les mécènes étant parfois de grands connaisseurs, pratiquant eux même la musique, la répétition de la Valse ( créée pour Diaghilev qui finalement n'en voudra pas) " tout finit toujours en catatstrophe !" scène dans laquelle Personnaz est très crédible en chef d'orchestre,  les scènes dans les maisons closes, intimes et chaleureuses.... bref, un film terriblement attachant, tout comme Ravel.

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31 août 2024 6 31 /08 /août /2024 12:56

 

 

En attendant de retrouver les salles de spectacles, une première vidéo de harpe 27 cordes pour laquelle je réalise des arrangements de traditionnels irlandais, écossais ou autres ; je propose gratuitement les partitions sur mon site d'analyses musicales :    https://musiques-pluriel.webnode.fr/partitions-musescore/

 

A télécharger en PDF.

La première est Lord Mayo; suivront  Foggy dew, Tri Matelod, Scarborough fair, Brian Boru, Chanter song, et bien d'autres ! ...

Et toujours les chansons que j'ai écrites, et les chorégraphies issues des anciens spectacles de ma compagnie de danse, qui métissait le jazz, l'oriental, avec une touche d'autre chose, indéfinissable.

 

 

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8 juillet 2024 1 08 /07 /juillet /2024 07:12

Sur youtube, j'ai mis en ligne quelques créations et notamment quelques maquettes ou live de chorégraphies réalisées pour mon ancienne compagnie de danse comme aide-mémoire afin qu'elles puissent répéter chez elles. Je n'ai malheureusement pas beaucoup de vidéos filmées sur scène, ou bien celles-ci sont de piètre qualité. 

J'ai retrouvé par hasard ces maquettes réalisées il y a presque une vingtaine d'années il y a quelques jours, et je les ai revues d'un oeil neuf. Certaines m'ont paru  suffisamment intéressantes pour  que les mette en ligne.

J'avais créé un style qui alliait l'énergie du jazz à la danse orientale saupoudrée de pas inspirés par toutes sortes de choses. Je ne faisais pas  encore à l'époque de danse indienne, j'ai commencé lorsque j'ai arrêté la compagnie à 50 ans. Les musiques pouvaient être classiques, orientales, ou bien encore empruntées à un répertoire comme la world music et bien d'autres choses. 

Voici le lien, pour le plaisir du partage. 

 

Il y a aussi quelques enregistrements maisons de chansons que j'ai composées.

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